Intimidation et taxage: cessez d’analyser, agissez!

Peu importe notre âge, notre apparence physique ou notre capacité de nous défendre, nous avons tous des droits. Le taxage et l’intimidation sont des crimes et nous concerne tous.

Sylvie David Poirier | Dossier Taxage et intimidation

J’entends à la radio un reportage sur le taxage et la violence dans nos écoles. Je monte le volume. J’écoute. Je suis déçue. Encore une fois, on s’acharne sur le problème sans trouver de solutions. Oui, c’est un problème complexe, un terrible désespoir pour nos jeunes, un fléau de la société. J’en conviens et m’exaspère, je m’insurge contre cette situation déplorable. Mais ce qui m’offusque davantage, c’est le jugement de ceux qui étudient le problème.

Taxage et éducation

La majorité est d’accord pour dire qu’il faut éduquer le «pauvre enfant» ou «l’adolescent fragile» qui est taxé ou violenté: lui apprendre à se défendre, à ne pas être timide et sensible, à s’endurcir, à ne pas avoir peur, à foncer, à répliquer, à prendre conscience de sa fragilité, de ses faiblesses, l’obliger à des consultations chez un psychologue pour changer sa nature vulnérable, et j’en passe. «Parce que dans notre société, vous savez, il faut être fort et s’affirmer comme les autres.»

Parce que les autres savent se défendre? Qu’est-ce que cela? Qu’est-ce que j’entends? Et une personne d’ajouter: «La plupart du temps, il s’agit de garçons qui ont de jolis minois. C’est si triste de les voir, surtout ceux qui sont gais. Comment peuvent-ils se défendre?» Je suis consternée!

Les droits d’un jeune

Un jeune a le droit d’être fragile, d’avoir un joli minois, de verser une larme, d’aimer la tranquillité, de se tenir avec des amis qui lui ressemblent, d’être gai, intelligent, premier de classe, sensible, doux, timide. Le jeune n’est pas un cas désespéré, un faible, un vaincu, parce qu’il possède ces qualités remarquables.

Bien au contraire. On nomme «humain» celui qui les possède. Ce sont des attributs auxquels nos jeunes ont droit. Et ce n’est pas une raison pour qu’ils soient violentés! Comme si leur belle nature, inévitablement, attirait la violence sur eux. Pourquoi vouloir toujours endurcir? Pourquoi vouloir faire d’un bel être un futur chef, meneur, qui cachera ses émotions et finira par en faire endurer aux autres lorsqu’il aura atteint l’âge adulte? Ne l’obligez pas à changer sa personnalité et à revêtir la nature d’un autre, des autres.

Et les taxeurs?

Le reportage est terminé et, à ma grande surprise, personne n’a parlé du «cas» des taxeurs. Qu’est-ce qu’ils ont tous à s’acharner sur les taxés et à élaborer de grandes théories sur leur comportement? Le problème, ce sont les taxeurs, non les taxés. Les taxeurs aussi ont besoin de rencontrer des psychologues. Et ce n’est pas sur les taxés qu’il faut faire une étude approfondie du caractère et des émotions, mais sur les taxeurs.

Taxage et Justice

Il y a aussi la Loi. Oui, la Loi! Nombreux sont ceux qui ne connaissent pas la Loi. Elle n’est pas seulement à la disposition des adultes. Savez-vous que la Loi est synonyme de droits? Qu’elle veut dire aussi : liberté, égalité, tranquillité, sûreté, bien, propriété? Et davantage. Elle protège du mal, elle punit le mal. Que sa finalité est le bonheur? Eh oui!

Et la justice, vous connaissez: les Droits de l’homme et du citoyen. Savez-vous que tout être violenté peut être protégé? Que toutes les formes de violence, de la plus petite à la plus grande, et même le mépris, sont condamnables.

Taxage et criminalité

Le taxage et la violence sont des crimes. Ceux et celles qui les commettent, des criminels. Ne nous attendrissons pas sur les jeunes délinquants, ce n’est pas leur venir en aide. Nous avons le devoir de leur enseigner les valeurs et la morale qui feront d’eux des êtres bons, vertueux. Leur procurer les soins nécessaires.

Il suffit d’un pas. Oui, mais c’est difficile pour le jeune, direz-vous, car il a peur. Le jeune a peur de dénoncer ses tourmenteurs? Notre rôle est de lui garantir protection, de lui obtenir le chemin d’accès, l’information nécessaire, le guider, le conduire à l’autorité qui saura faire respecter ses droits, lui montrer comment utiliser la Loi, comment ne pas avoir peur de l’utiliser. De plus, sachez que le courage naît de la peur. L’homme et la femme se forment par les épreuves. L’être libre et heureux se révèle par l’amour, l’amitié, la justice. C’est grandir sainement, sagement, en toute quiétude.

Ne dites pas au jeune seulement qu’il devra consulter un psychologue. Dites-lui aussi qu’il a la Loi de son côté, la justice, la sûreté, l’amour de ses proches, l’amitié, la compréhension, et que la violence se doit d’être punie, qu’il y a un espoir véritable. C’est un droit de vivre bien, de vivre heureux, d’être protégé et d’être respecté. «C’est ton droit. Utilise-le». Et c’est correct d’être doux, sensible, fragile, plein d’émotions, intelligent, grassouillet ou petit, honnête et charitable, gai, premier de classe. C’est très bien. Et c’est honorable d’être non-violent. Cela a permis à des êtres bons, attentifs aux douleurs d’autrui, sensibles et timides, d’obtenir un jour le Prix Nobel de la paix.

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