Raymond Viger | Dossiers CultureJournal de Montréal

Un viol, 12 accusés de race noire. Dan Philip, président de la Ligue des Noirs, rend public une cassette où, la présumée victime de viol, ne semble pas se débattre. Qu’est-ce que Dan Philip a tenté de prouver ici? Tente-t-il de justifier qu’il n’y a pas eu de viol parce que la présumée victime semble consente? C’est bien mal connaître ce que l’on peut vivre à travers ces douloureux instants.

La prise de contrôle exercée sur une personne qui se fait violer peut se faire de plusieurs façons. Par la force physique, par le contrôle psychologique, en affaiblissant la victime avec des drogues ou alcool…

Les moyens sont multiples. Prenons une exemple concret. Un groupe d’hommes séquestrent une femme. Ils lui disent qu’elle va devoir faire l’amour avec tout le groupe. Si elle coopère, elle peut avoir du plaisir et tout va bien se passer. Si elle résiste, elle va se faire battre, rudoyer, mais le résultat sera le même. Les agresseurs amènent tranquillement la future victime à choisir de coopérer à son viol.

Pour l’aider à accepter son choix, les agresseurs lui offrent quelques solides consommations et peut-être un peu de drogue. La victime, terrifiée a effectivement un choix. Elle coopère à son viol et en sort moins endolorie physiquement ou elle résiste. Mais comment résister, seule face à ce groupe d’hommes? La victime devient consentante sur la façon qu’elle va se faire violer. Mais tout cela demeure un viol. Elle n’a jamais accepté de faire l’amour pour le plaisir. Elle a seulement décidé comment elle allait se faire violer. Après une préparation psychologique de la victime, et des caresses, il se peut même que la victime jouisse et trouve une certaine forme de plaisir. Même si quelqu’un dans la salle filme la victime en train de jouir, cela demeure un viol.

À partir de cet exemple, les scénarios peuvent être multiples. J’ai déjà reçu en thérapie une femme qui avait accepté de faire l’amour à un prisonnier qui s’était évadé. Sa fille était avec eux à la maison. Sous la promesse que le prisonnier ne touche pas à sa fille, la mère avait accepter de satisfaire les différents fantasmes du prisonnier en cavale. Cette mère de famille a coopéré à son viol pour protéger sa fille. Cela demeure encore une fois un viol.

Un viol, dans la majorité des cas ne porte pas de démonstration de blessures physiques. Le contrôle sur la victime est pris de différentes façons. La majorité des agresseurs connaissent la victime et la côtoye régulièrement. Le viol peut se produire autant au domicile de la victime que de l’agresseur.

M. Dan Philip de la Ligue des Noirs a peut-être voulu aider des noirs dans une cause de racisme. Mais ici, en rendant public une cassette tentant de démontrer que la présumée victime était consentante, il n’a que démontré sa parfaite incompétence en matière de viol.

Le Journal de Montréal, en montrant une photo tirée de cette vidéo de la présumée victime faisant l’amour, même si la photo est un peu floue, est allé, encore une fois, trop loin. Il n’était pas nécessaire de montrer cette photo pour nous faire comprendre les faits.

Pour la présumée victime et son père, je vous envoie quelques bonnes pensées. Je suis attristé des événements que vous avez vécu. Je suis choqué de voir que M. Dan Philip ait rendu public cette vidéo. Je suis aussi choqué que le Journal de Montréal ait visionné cette vidéo, en ait fait la description et ait publié une photo. De très mauvais goût.

Si les accusés voulaient se servir de cette vidéo pour se défendre, c’est à Monsieur le juge qu’il fallait la donner, par l’intermédiaire de leur avocat.

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