Raymond Viger | Dossiers Sexualité, Hypersexualisation , Anne-Marie-Losique, Tout le monde en parle et Cinéma.
Je me permets de faire un autre billet sur Anne-Marie Losique. Au départ, je ne la connaissais pas jusqu’à ce que Guy A. Lepage nous la présente à son émission Tout le monde en parle.
Suite à cette rencontre j’ai écrit 2 billets. Mon blogue a battu des records d’achalandage. Le seul billet qui n’a pas été battu a été celui sur la banane géante dans le ciel du Texas. Anne-Marie Losique s’est fait damner le pion par une banane. Si elle savait. Même si mon billet sur la banane a attiré un nombre record de visiteurs, il aura été plus éphémère que la présence d’Anne-Marie Losique dans mon blogue.
Après la banane volante, Anne-Marie Losique
La banane s’est dessouflé, mais pas Anne-Marie Losique. Elle continue d’attirer du trafic sur mon blogue. Les statistiques me permettent de savoir qu’est-ce que les gens recherchaient dans leur moteur de recherche. Voici donc ce que les gens recherchent avec le nom d’Anne-Marie Losique:
Photo sexy, Anne-Marie Losique nue, photo de nue, sexe, photo sexe, g-string…
Wow! Tout un vocabulaire à associer à son nom. Intrigué, je pousse mon enquête un peu plus loin. Je visite son site Internet. Pas grand chose à dire. Peu de texte cohérent, seulement quelques photos. Pas de nues, mais beaucoup de photos suggestives et sexy. Puisqu’à l’entrée de son site il n’est pas demandé d’avoir 18 ans et plus, il faut tout de même avoir quelques réserves.
Commentaires chez Anne-Marie Losique
J’ai été surpris des commentaires. Anne-Marie Losique avait mentionné qu’elle recevait des millions de visiteurs sur son site… Pourtant, très peu de commentaires de ses visiteurs. C’est vrai qu’un site limité à des photos, il n’y a pas grand chose à dire.
J’ai pris la plus longue série de commentaires. Datant de novembre, il y en avait 32. Le minimum pour faire une étude statistiques. Les autres séries de commentaires étaient trop courtes. Nous pouvions y voir 26 commentaires de jeunes hommes avec des commentaires très courts du style « AML, je cherche des photos de nue de toi… Peux-tu m’en envoyer une… Tu es sexy… Je veux te faire l’amour… Tu me fais bander… ».
Un des 32 commentaires provenait d’Anne-Marie Losique qui répondait à un Internaute. Nous retrouvions ensuite 5 femmes. Une mentionnant qu’elle était déçu de voir une femme se rabaisser comme elle le faisait, une lesbienne qui tripait sur AML et finalement 3 filles qui adoraient le courage d’AML et la trouvait sexy.
Ç’a en dit long sur le public d’Anne-Marie Losique. Continuons notre enquête. Lors de son passage à Tout le monde en parle, AML mentionne qu’une nouvelle série va voir le jour. Je ne réussis pas à comprendre au juste de quoi il s’agit. Une série XXX? Une série documentaire sur la sexualité?
Bimbo, un docu-moqueur
Pour en avoir le cœur net, je m’installe et je commande une épisode de Bimbo. Ouf! Jamais 3.99$ taxable n’auront été aussi mal dépensé. Incohérence. Pas de dialogue qui tienne la route. Je ne sais même pas où classer ce qu’elle appelle un docu-moqueur. Ce terme, pour moi, fait référence à « documentaire » qui, selon mon dictionnaire: sert à renseigner, à instruire. En ce qui concerne le terme moqueur, la seule place où il y a moquerie, j’ai l’impression que c’est AML qui se moque de son public ou de ceux qui, comme moi, se sont fait avoir de 3,99$ taxable.
Si vous cherchez une série XXX, allez au club vidéo ou sinon restez accroché à « Bleu nuit ». Vous allez être déçu. Si vous cherchez quelque chose d’instructif sur la sexualité. Oubliez-ça. Futilité et généralité sans aucune direction. Je reprends une citation d’Anne-Marie Losique dans sa propre émission: « J’ai l’impression qu’on fait du cinéma d’auteur. On est tellement plate. »
Au début, je trouvais cher 3,99$ pour seulement 30 minutes. Ce fût 30 minutes très longues. Après quelques minutes, j’avais une très grande hâte que tout ça se termine.
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Bonjour M. Anders.
D’une part, je suis parfaitement d’accord avec votre position sur les cours de formation professionnelle et sociale qui ont été aboli en 2005. Nous avons toujours dénoncé cette aberration que le ministère de l’Éduation a faite: https://raymondviger.wordpress.com/2007/12/04/sexe-drogue-et-ecole/
D’autre part, et cela permet de répondre à votre besoin du 2e commentaire, nous considérons que les médias et certaines entreprises de spectacle ont aussi leur part de responsabilité: https://raymondviger.wordpress.com/2009/09/14/le-sexe-banalise/.
En tant que société, il y a trop d’attention donnée autant à Anne-Marie Losique que Britney Spears et autres vedettes hypersexuées. Certains vidéos qui passent à Music Plus à des heures accessibles à tous ressemblent parfois plus à un film porno qu’à un vidéo pour accompagner une chanson.
Il y a des limites à la libre entreprise qui devraient être imposé.
Raymond.
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À la suite de ma réponse à votre question, j’aimerais bien que vous m’exposiez également votre réponse à votre question. Je serais intéressé à savoir ce que la société, selon vous, peut offrir de meilleur comme éducation aux jeunes.
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Bonjour M. Viger
En tant que société, nous avons le devoir d’offrir un enseignement secondaire intéressant qui considère l’adolescent comme un adulte en devenir. Cela implique qu’il doit être conscient du monde qui l’entoure en plus d’avoir une vie personnelle et intime épanouissante.
D’abord, ça comporte de ramener les cours de Formation personnelle et sociale (FPS). Toutefois, ce serait pertinent de les transformer pour les adapter à la réalité des jeunes d’aujourd’hui: le web, les réseaux sociaux, la culture populaire, l’implication sociale citoyenne, etc.
Ensuite, il serait bon d’inclure un volet philosophique dans les cours d’éthique et de culture religieuse. Les jeunes pourraient développer un sens critique vis-à-vis diverses problématiques par rapport à la société: la pauvreté, l’hypersexualisation, etc.
Mais pour que cet enseignement soit efficace, le travail d’éducation pour les jeunes devrait commencer à la maison. Les parents ont la mission d’inculquer à leurs jeunes des valeurs respectueuses d’eux-mêmes et des autres qui les entourent.
Anders
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Selon vous M. Turgeon de quelle façon la société pourrait en arriver à offrir une meilleure éducation aux jeunes?
Raymond.
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Bonjour M. Viger.
C’est vrai que c’est une triste éducation offerte aux jeunes, surtout aux adolescentes. Parce qu’elles prennent ces Anne-Marie Losique et autres vedettes féminines hyper sexualisées comme modèles, elles en viennent à avoir une vision de leur sexualité, des relations amoureuses et des rapports hommes-femmes complètement déformée.
Elles pensent que pour être acceptées socialement, elles doivent avoir une apparence très sexy et se plier aux moindres faveurs sexuelles des gars. Elles doivent également obéir à une pression énorme émanant de la société pour qu’elles toujours parfaites et actives sexuellement.
Bref, en tant que société, on n’enseigne pas à ces jeunes femmes à devenir des citoyennes actives dotés d’une intellgence et d’un sens critique. On leur montre à être des objets de consommation. Bonjour le système de valeurs!
Anders
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Bonjour M. Turgeon.
Ce qui est le plus malheureux dans cette exploitation est de voir que les femmes n’ont pas à se battre seulement contre les hommes mais doivent se battre entre-elles. Que ce soit des Anne-Marie Losique ou des vedettes féminines hypersexualisées qui conditionnent les femmes dans leurs rôles de femmes objects, nous offrons aux jeunes une triste éducation avec peu de valeur rajoutée.
Raymond.
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Bonjour M. Viger.
Selon moi, la liberté des femmes passe par la prise en main de leur corps (et non son exploitation à des fins mercantiles) et du pouvoir qu’elles ont avec leur intelligence et leur influence à pouvoir changer un monde encore dominé par les hommes.
Toutefois, cette hypersexualisation vient saper cette liberté, car elles sont encore prises pour plaire aux hommes. En plus, elles doivent servir de viande de consommation par une industrie capitaliste qui se fout de la liberté féminine. Je dis bien « doivent », car il y a une pression énorme pour que toutes les femmes soient parfaites, de sorte qu’elles adhèrent à cette logique mercantiliste dominée par une esthétique pornographique.
Anders
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Bonjour M. Turgeon.
Comment définiriez-vous la notion de liberté féminine?
Raymond.
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Quand on dit que le cul fait vendre… Anne-Marie Losique en a fait une spécialité. Mais quand l’hypersexualisation par l’autoexploitation du corps des femmes par elles-mêmes au nom d’une supposée liberté féminine. Cette liberté ne vise qu’à exciter les hommes en général…
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Bonjour Mme Ouellet.
Merci pour votre commentaire et votre présence sur notre blogue.
Je voudrais juste nuancer que nous ne sommes pas le blogue ou le site de l’émission Tout le monde en parle de Guy A. Lepage.
Raymond Viger
http://www.refletdesociete.com
http://www.cafegraffiti.net
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C’est vraiment répugnant et dégradant pour votre émission Anne-Marie Losique. Il y a des gens intéressants pourtant à vos émissions. Elle n’a vraiment pas de classe et grossière en plus.
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M. Dufresne. J’aime bien votre expression « utilisant une image de fausse liberté féminine pour guider vers l’auto-exploitation des femmes admiratrices ». Vous identifiez bien le problème. Musique Plus et bien d’autres producteurs vendent une illusion de liberté pour faire de l’argent. Certaines vedettes telles que Mitsou à l’époque et Anne-Marie Losique au Québec, Britney Spears et cie, sont-elles vraiment conscientes du tort qu’elles font aux autres femmes?
L’autre partie du problème est évidemment de « Blâmer les femmes plutôt que les voyeurs et les pimps du show-business », ce qui enferme les femmes dans un ghetto social où elles perdent tout contrôle et pouvoir sur leur corps et l’image qu’on en projette.
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Il me semble que Anne-Marie Losique utilise le même créneau que les producteurs de Mitsou Gélinas il y a 20 ans, quand est sortie la chanson « Bye Bye mon cowboy » et un vidéoclip provocateur ( « Dis-moi, dis-moi ») qui semblait conçu pour être censuré par MusiquePlus et donc susciter une controverse payante.
Une arnaque – utilisant une image de fausse liberté féminine pour guider vers l’auto-exploitation des femmes admiratrices de ce qui semble être le courage de la vedette (et pour guider vers la consommation d’images les fans masculins, bien sûr, eux qui ne cherchent qu’une objectification à bon compte).
C’est le signe de plus d’une exploitation sexuelle des femmes généralisée par le marché et les gens qui « marchent »? Blâmer les femmes plutôt que les voyeurs et les pimps du show-business, n’est-ce pas l’attitude qui enferme dans la honte et la réprobation les femmes et les jeunes qui ne font que répondre à la commande en fournissant aux clients des attitudes et des gestes codés comme sexuels mais qui ne sont que serviles? Ce n’est pas parce que Anne-Marie Losique fait de l’argent ou se dit libre qu’on ne peut pas voir les ficelles d’un système qui nous détourne de nos vies.
L’Association des sociétés Élizabeth Fry – qui fournit une aide inestimable aux femmes en difficulté avec la loi – vient de réviser sa position sur la prostitution. Elles continuent à réclamer que cesse la criminalisation des personnes prostituées mais rompent avec la stratégie de l’industrie qui veut faire lever les sanctions contre les trafiquants, pimps et clients.
Lire leur position datée du 18 mai 2008 et affichée sur leur site web:
o o o o o o o o o o o o o o o o o o
Résolution de l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry
Cliquer pour accéder à rapportannuel08.pdf
Adoptée le: 24 mai 2008
Proposée par: Les comités d’action sociale et exécutifs de l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry
Enjeux abordés dans cette résolution:
Réduire la criminalisation des femmes;
Agir pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes;
Favoriser l’équilibre des sexes dans les réactions du système de justice pénale en vue de promouvoir une véritable égalité des femmes
Fondement de la résolution:
Attendu que l’ACSEF a pris position sur la prostitution il y a plus de 20 ans et qu’à cette époque, nous avons simplement adhéré à la décriminalisation. Notre position d’alors prônait l’élimination de la criminalisation des femmes. Bien sûr, nous sommes toujours de cet avis, mais cette position nous semble aujourd’hui incomplète si nous omettons de nous prononcer contre la légalisation et en faveur du droit à une aide sociale adéquate et/ou à un revenu minimum garanti comme étant des droits de la personne fondamentaux; et
Attendu que de précédentes tentatives d’aborder la nature genrée de la criminalisation des femmes qui sont prostituées ont résulté en un langage neutre quant à la discrimination sexiste qui continue de criminaliser et d’envoyer des femmes en prison pendant que des hommes sont détournés vers des écoles pour «clients». Nous proposons donc d’examiner la prostitution à travers les yeux des femmes; et
Même si une minorité de femmes qui sont prostituées se sont prononcées en faveur de la légalisation, cette position n’est pas généralement celle de la majorité des femmes dans les régions et les États nations où le commerce du sexe a été légalisé. La majorité des femmes prostituées disent plutôt vouloir échapper à cette «industrie» mais gardent le silence. La prostitution est une institution systématiquement discriminatoire envers les femmes, les jeunes, les pauvres et les groupes subordonnés en raison de leur ethnie. La prostitution ne peut pas être rendue plus sécuritaire ou légèrement «améliorée» par la légalisation ou la décriminalisation (Janice Raymond, 2003). Comme l’indique Melissa Farley (2004), le commerce du sexe et la traite des personnes sont une institution particulièrement vicieuse d’inégalité entre les sexes; et
Attendu que le Comité permanent multipartite de la condition féminine a déclaré en 2007 que, «la généralisation de la traite des femmes et des enfants, dans le commerce du sexe à l’échelle mondiale» est «une catastrophe de droits humains qui atteint des proportions gigantesques … et que … pour la majorité des nations de la planète, depuis les plus hauts échelons du pouvoir politique jusqu’à celui du policier sur le terrain, ce dossier n’est toujours pas considéré comme prioritaire» (2007, p. 5); et
Attendu que «en réduisant les femmes à une marchandise susceptible d’être achetée, vendue, louée, appropriée, échangée ou acquise, la prostitution affecte les femmes en tant que groupe. Elle renforce l’équation archaïque et machiste entre femme et sexe, réduit les femmes à une humanité moindre et contribue à les maintenir dans un statut inférieur partout dans le monde… la légalisation des marchés du sexe, renforce les activités de proxénétisme et celles du crime organisé, mais surtout, elle légitime l’inégalité entre les hommes et les femmes» (Richard Poulin, 2006); et
Attendu que les centres anti‐viol de l’ACCCACS ont convenu que, pour empêcher les femmes d’être prostituées, nous avons de toute urgence besoin d’un revenu minimum garanti … de mesures policières efficaces de lutte contre la violence envers les femmes, de poursuites plus énergiques contre les agresseurs et d’un meilleur accès aux tribunaux, de l’élimination des mesures de diversion pré‐audition dans les procès d’hommes ayant violenté des femmes. Nous devons reconnaître et affronter la nature raciste et colonialiste de la plupart des violences faites aux femmes, y compris la prostitution, et nous devons exercer des pressions en faveur de processus de paix internationaux, de résolutions aux revendications territoriales, de changements aux politiques sur l’immigration et à notre exploitation du tiers monde pourintervenir face au fait que la majorité des femmes et des enfants victimes de la traite sont motivés par la pauvreté et la dégradation environnementale de leurs pays d’origine, y compris les réserves (ACCCACS 2007); et
Attendu que les femmes autochtones du Territoire occupé Salish de la Côte Ouest défendent les intérêts de celles dont les voix n’ont pas été entendues dans les discussions au sujet de la prostitution et des bordels légalisés pour les Jeux olympiques de 2010, l’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la légalisation des bordels pour les dits Jeux olympiques. Elles déclarent notamment: «Nous ne voulons ni devenir des produits marchands pour ce qu’on appelle « l’industrie du sexe », ni offrir aux touristes sexuels nos soeurs et nos filles, comme autant d’objets jetables après usage. L’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la légalisation de la prostitution comme à toute réglementation de la prostitution par l’État qui contribue à ancrer les femmes et les enfants autochtones dans ce qu’on appelle le « commerce du sexe ». Nous soutenons que le fait de légaliser la prostitution à Vancouver ne rendra pas celle‐ci plus sécuritaire pour les personnes qui sont prostituées ; cela ne fera qu’accroître le nombre de ces personnes. Contrairement à ce qu’en disent présentement les médias, les données existantes indiquent qu’une telle mesure serait en fait nuisible : elle multiplierait la prostitution, encouragerait la traite et ne servirait qu’à rendre la prostitution plus sécuritaire et plus profitable pour les hommes, ceux qui exploitent et causent préjudice aux femmes et aux enfants que l’on prostitue. Même si beaucoup de personnes bien intentionnées pensent que la décriminalisation se résume à protéger de l’arrestation les femmes prostituées, cette réforme comprend également une dangereuse décriminalisation des clients et des proxénètes. C’est ainsi que la prostitution est normalisée, les clients se multiplient, et les proxénètes et trafiquants finissent par être perçus comme des entrepreneurs légitimes. Nous disons « Non ! » à cette insouciance face au sort des femmes et enfants que marginalise cette industrie qui voudrait en faire de simples objets de consommation!»
Un modèle de « réduction des méfaits », qui prétend aider les femmes prostituées en les repoussant derrière des portes closes dans des bordels légalisés, échouera non seulement à réduire les torts faits à ces femmes, mais il aura pour effet de déguiser les véritables problèmes. Il n’existe aucune preuve que la prostitution pratiquée à l’intérieur soit plus sécuritaire pour les femmes impliquées. En fait, cette prostitution est tout aussi violente et traumatisante. La prostitution est violente en soi, c’est le prolongement de la violence que la plupart des femmes prostituées ont vécu dans l’enfance. Nous ne devons pas nous contenter d’une simple réduction de ce méfait ‐ comme s’il s’agissait d’un mal nécessaire et/ou inévitable ‐ mais viser plus haut et nous efforcer de l’abolir complètement.
Les personnes qui font la promotion de la prostitution parlent rarement des facteurs de classe, de race ou d’ethnicité qui rendent les femmes encore plus vulnérables. On pourrait rédiger tout un traité au sujet de la vulnérabilité des femmes autochtones basée sur notre race, notre condition socioéconomique et notre genre : il suffit de rappeler à quel point nous sommes surreprésentées dans la prostitution de rue.
On peut même déceler un préjugé de classe dans la conviction que la prostitution de rue est bien pire que les formes de prostitution pratiquées derrière des portes closes. Ce n’est pas la rue en soi ‐ ou l’existence des lois, en fait ‐ qui est la source du problème, mais bien la prostitution elle‐même, dont l’exploitation dépend de l’existence d’une sous‐classe ou d’une caste dégradée de femmes. Un facteur important du peu d’attention accordée aux femmes qui ont disparu à Vancouver est l’absence d’intervention policière et la conviction sociale insidieuse que ces femmes ne méritaient pas de protection, un message communiqué de façon explicite aux clients, qui leur donne le feu vert pour traiter ces femmes avec impunité.
Si nous voulons protéger les plus vulnérables des femmes, nous pourrions commencer par décriminaliser les femmes prostituées, plutôt que les hommes qui leur font du mal. Même si personne n’y fait allusion dans la couverture médiatique locale, l’approche suédoise en matière de prostitution offre un exemple que nous devrions sérieusement envisager. On y criminalise seulement l’achat du sexe, et non sa vente ; on cible le client, le proxénète, l’entremetteur et le trafiquant, plutôt que la femme prostituée. Et on offre toute une gamme de services sociaux pour aider les femmes à quitter la prostitution. Compte tenu que la très grande majorité des femmes prostituées souhaitent échapper à la prostitution, nous devons surtout travailler à trouver des façons pour les aider à le faire, plutôt que de les ancrer encore plus dans la prostitution en la légalisant et en l’institutionnalisant. Ici, à Vancouver, si nous voulons aider les femmes qui sont le plus dans le besoin, les jeunes femmes autochtones, il serait utile de penser à plus long terme, de mettre davantage l’accent sur la guérison et la prévention. Évitons‐nous la gaffe d’une pseudo‐solution qui ne serait même pas un bandage superficiel, qui viendrait plutôt aggraver nos blessures. (AWAN, 2007); et
Attendu que des détenteurs d’intérêts commerciaux, dans des villes comme Vancouver, Toronto et Montréal, s’allient à d’autres hommes d’affaires partout dans le monde qui réclament la création de quartiers voués à la prostitution, que des pays entiers, comme la Thaïlande, ont été transformés en immenses zones d’exploitation sexuelle, et que le gouvernement du Canada subit d’énormes pressions pour créer ici des conditions semblables; et
Attendu que l’expérience de Victoria, en Australie, où la prostitution a été décriminalisée et légalisée, révèle que la légalisation n’a réussi à atteindre aucun de ses objectifs, mais que, comme les actions en bourse du plus important bordel de Melbourne ont rapidement fourni un des meilleurs rendements sur le marché, le gouvernement continue de soutenir la réglementation de la prostitution et persiste à la caractériser comme une industrie pouvant être réglementée comme n’importe quelle autre. La légitimation de la prostitution à Victoria a créé une culture de la prostitution dans l’ensemble de l’État, et il est devenu acceptable pour les hommes de Victoria d’acheter des femmes pour leur gratification sexuelle. La légalisation n’a rien fait pour les femmes prisonnières de ce système d’exploitation. La légalisation de la prostitution comme «travail» a simplement contribué à normaliser la violence et l’exploitation sexuelle que vivent les femmes sur une base quotidienne, (Farley, 2004); et
Attendu que le gouvernement canadien reconnaît que la vaste majorité des personnes trafiquées sont des femmes et des enfants et que 92 % des victimes le sont à des fins d’exploitation sexuelle.
Une bonne part des femmes et des enfants trafiqués à l’intérieur et autour du Canada sont réduits en esclavage, terrorisés et violentés, et on estime que l’impact économique de la traite de personnes migrantes au Canada se situe entre 120 et 400 millions de dollars par année et touche entre 8 000 et 16 000 personnes arrivant illégalement au Canada à chaque année (Étude d’impact du crime organisé, Solliciteur général du Canada); et
Attendu que des recherches effectuées dans le quartier Downtown East Side à Vancouver montrent que la plupart des hommes qui achètent des femmes prostituées dans le quartier le plus pauvre du Canada – femmes dont bon nombre sont autochtones et dont la plupart affirment qu’elles arrêteraient immédiatement de vendre leur corps si elles avaient d’autres moyens de gagner leur vie – peuvent en fait se permettre d’acheter des femmes à des fins de services sexuels dans des agences d’escortes et des salons de massage. En somme, les hommes ont assez d’argent pour acheter des services sexuels dans un lieu sécuritaire et propre, mais ils en décident autrement. La recherche montre que les hommes n’achètent pas réellement des services sexuels mais bien plutôt la apacité de dégrader et de violenter des femmes. Robert William Pickton avait de l’argent. Il avait la capacité d’acheter des services sexuels dans des agences d’escortes mais, contrairement aux affirmations d’exploitants d’entreprises et de défenseurs des libertés civiles, il voulait en réalité dégrader, torturer et tuer des femmes poussées dans la prostitution depuis l’enfance et caractérisées comme ayant fait un choix de carrière à l’atteinte de leur majorité, (Culhane, 2003); et
Attendu que la Charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté et la sécurité de la personne, ces garanties sont des droits fictifs si nous ne faisons rien pour nous assurer de mettre un terme à l’exploitation actuelle, qui confronte toute femme à la nécessité de «devoir être pénétrée pour avoir accès à de la nourriture ou un logement». (Kler, 2007).
RÉSOLUTION:
Il est par conséquent résolu que l’ACSEF s’unisse à d’autres organisations féministes et groupes de femmes en quête d’égalité et ayant une expérience concrète pour exiger la décriminalisation des femmes qui sont prostituées, trafiquées ou autrement exploitées ou objectifiées dans et par le commerce du sexe; et
Il est en outre résolu que toutes les femmes doivent bénéficier du droit humain fondamental de vivre de l’abri du besoin, dans de bonnes conditions de vie (par l’aide sociale ou un revenu minimum garanti), et de services sociaux, de services de santé et de possibilités d’instruction; et
Il est en outre résolu que l’ACSEF continue à dénoncer comme criminelles les actions de ceux qui font la promotion et tirent profit de la traite et de l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.
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Pour en savoir plus sur ce qui se fait au Québec dans le même sens et pour participer à ce travail, par exemple en témoignant de votre expérience personnelle, contactez la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) à info@lacles.org, 514-750-4535.
Un Québec sans prostitution est possible: http://sisyphe.org/spip.php?article2709
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Bonjour Jeff.
Content de vous revoir sur le site. Le but visé en parlant d’Anne-Marie Losique n’était pas d’attirer du trafic. J’explique un peu l’historique des buzz que j’ai eu dans ce billet: https://raymondviger.wordpress.com/2008/05/28/le-buzz-de-julie-couillard-tire-t-il-a-sa-fin/
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En mettant anne-marie losique avec les mots nues, photos, sexy et sexe, c’est un bon moyen d’attirer le traffic google 🙂
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Article bien sympa 🙂
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