Raymond Viger | Dossiers Accommodements raisonnables, Tout le monde en parle

Le 18 novembre, Karina Goma, documentariste, est invitée par Guy A. Lepage à l’émission Tout le monde en parle. Elle y mentionne que les cours prénataux qui ont été offerts à diverses communautés culturelles ou les hommes ne pouvaient être présents sont une formule inventée pour un groupe spécifique.

L’action posée par le CLSC pour rejoindre un groupe de citoyens a été mal interprétée par les médias, que toute l’histoire a été montée en épingle et que certains en ont fait du capital politique. Si les gens avaient été sur le terrain au lieu de demeurer dans leur tour d’ivoire, ç’a aurait été très différent. On n’aurait pas parlé de scandale des accommodements raisonnables.

Posons-nous la question sur comment on en est arrivé là. Le tout débute avec les vitres givrées du YMCA. Les journalistes crient au scandale et nous mettent en une le fait que le YMCA se plie aux exigences des juifs pour cacher le corps de ces dames qui s’entraînent.

Pourtant, si on se fie aux dires de Super Cath qui fait un commentaire sur le blogue de François Rodrigue : « Et, honnêtement, toute l’histoire des accommodements raisonnables, c’est une tempête dans un verre d’eau créée par les médias! L’histoire des vitres teintées du YMCA… J’ai su d’une de leurs clientes que la clientèle demandait depuis longtemps à faire teinter les vitres pour une question d’intimité, mais le YMCA n’avait pas les fonds nécessaires pour le faire. Alors lorsque la communauté juive a proposé de le faire – à ses frais! – c’est évident qu’ils allaient accepter. C’est juste drôle que cette partie de l’histoire n’ait pas été rapportée dans les nouvelles. »

L’histoire du YMCA serait donc une entente de bon principe entre 2 organisations qui s’entraident. Un exemple de bon voisinage. Rien à voir avec un scandale sur les accommodements raisonnables.

Ces deux histoires en une des médias deviennent une cible pour Mario Dumont qui saute sur l’actualité comme un chien enragé devant un os et qui n’a pas mangé depuis belle lurette. On le place en une lui aussi.

Avec tout ce qui est lu en une par les médias, on fait peur aux gens d’Hérouxville. Aux armes citoyens, protégeons notre communauté. Par peur, sur la défensive, ils écrivent un texte qui se retrouve lui aussi à faire la une. Ils y parlent des immigrants, sans trop connaître ce que c’est. Juste au cas ou une communauté de l’autre bout du monde, en regardant un globe-terrestre s’exclame: « Nous voulons quitter notre pays, nous voulons nous établir à Hérouxville ».

Pour alimenter le débat, un journaliste demande au directeur général des élections: « Si une femme voilée voulait voter, pourrait-elle le faire? » Le DGE, au lieu de répondre qu’il se posera la question quand on sera vis-à-vis cette réalité, prend les devants et nous sort la connerie de dire qu’on peut voter voilé. Cela fait encore la une. Des citoyens mécontents décident de jouer le jeu des médias et vont voter voilés. Une autre nouvelle qui fait la une.

Pour prendre position, si le DGE avait demandé l’avis aux intéressées, il se serait fait répondre que, dans leur pays, les gens doivent s’identifier pour voter!!!

Dans toutes ces histoires, il n’y a pas de conflits entre immigrants et le Québec. Ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau de journalistes en manque de sensationnalisme pour vendre du papier.

Tout cela nous amène à créer une commission qui va nous coûter la peau des fesses, ou des gens vont s’en servir pour canaliser leur violence verbale. Certains diront que ça sera une forme de thérapie sociale pour que le méchant sorte. Désolé, une thérapie se fait à huis clos. On peu « bitcher » qui on veut en thérapie, parce que seul le thérapeute va savoir ce que vous avez dit. On ne fait pas de thérapie en public et encore moins sans thérapeute!!!

Dans cette histoire, c’est un bel exemple de mauvais journalisme. Un journalisme qui crée la nouvelle plutôt que de couvrir les nouvelles.

J’étais pour dire que ce genre d’histoire me fait honte d’être journaliste. C’est vrai que je fais du journalisme. Mais je ne me considère pas comme un journaliste. Pour moi, question de sauver mon intégrité, cela fait une grande différence.

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Depuis 1997, Jean-Simon Brisebois s’est découvert une passion pour écriture. Il s’implique activement dans divers projets communautaires dans Hochelaga-Maisonneuve. Renaissance est un recueil de pensées et de poèmes parlant autant de son amour de la vie que d’espoir. 4,95$

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