Raymond Viger | Dossiers Richard Martineau, Journal de Montréal, Suicide
Richard Martineau, roi du Congo
C’est ainsi que dans sa chronique du 10 janvier dans le Journal de Montréal, M. Martineau demande à être appelé. L’Agence France-Presse publiait le 8 janvier les résultats d’une étude soulignant qu’il existerait un lien entre le tabagisme et le risque suicidaire.
Les résultats mentionnent, après avoir suivi plus de 3000 jeunes pendant plus de 3 ans, que 15% des non-fumeurs ont eu des pensées suicidaires, 20% chez les fumeurs occasionnels et 30% chez les fumeurs dépendants. La tendance se maintient aussi lorsqu’on regarde les tentatives de suicide. 0,6% pour les non-fumeurs, 1,6% pour les fumeurs occasionnels et 6,4% pour les fumeurs dépendants.
Et voilà M. Martineau qui déchire sa chemise, comme il lui arrive régulièrement, en mentionnant « mais si cette étude est scientifique, moi, je suis le président du Congo ». Désolé M. Martineau, mais votre verbe vous a monté au nez un peu trop vite et vous avez très mal interprété les résultats de cette recherche.
M. Martineau nous présente son argument choc: « Ce n’est pas le tabac qui pousse aux suicides, voyons, c’est l’inverse! Plus on a des tendances suicidaires, plus on est angoissé. Et plus on est angoissé, plus on fume! »
Pour tenter de vous faire comprendre ce que les scientifiques ont tenté d’exprimer dans leur étude, je vais vous parler ici M. Martineau d’une part en tant qu’intervenant de crise auprès de personnes suicidaires et d’autre part, en tant que personne qui a déjà fait 2 tentatives de suicide.
Premièrement, la crise suicidaire c’est quelque chose de ponctuelle dans notre vie. On ne nait pas suicidaire et on ne l’est pas nécessairement toute notre vie. C’est vrai qu’il existe certaines personnes qui sont suicidaires chroniques, à répétition, mais ici on parle d’autre chose, on ne parle plus d’une crise suicidaire.
Il est vrai qu’un fumeur, lorsqu’il traverse une crise suicidaire est plus angoissé et sa consommation de cigarettes, d’alcool ou de tout autre drogue risque fortement d’augmenter. Pour me donner en exemple, j’ai toujours fumé mes 3 paquets de cigarettes par jour. Lorsque je suis entré en crise suicidaire, j’en fumais presque 5 par jour!
Mais l’étude de ces scientifiques ne parle pas de notre changement de consommation au moment de la crise. L’étude dit que dans le groupe de gros fumeur, le risque suicidaire est plus grand que les fumeurs occasionnels qui lui est plus grand que ceux qui ne fument pas. Il y a une nuance énorme entre votre interprétation et les résultats énoncés.
Pour reprendre mon exemple personnel, j’ai été un gros fumeur pendant près de 20 ans avant de faire mes tentatives de suicide. Ce n’est pas ma crise suicidaire qui m’a fait commencer à fumer 20 ans plus tôt. Ce n’est pas ma crise suicidaire qui a fait de moi un gros fumeur 20 ans auparavant! L’étude tend à démontrer que lorsque je suis un gros fumeur, quand je traverse une crise suicidaire, je suis peut-être moins bien équipé pour passer à travers cette crise. Je suis plus vulnérable aux différentes crises existentielles que nous devons tous traverser.
Je ne sais pas si mon explication est assez claire pour que vous la compreniez M. Martineau. Si ce n’est pas le cas, S.V.P. avant d’affirmer « Pas besoin d’avoir fait un post-doctorat en physique nucléaire pour se rendre compte que cette étude ne tient pas debout deux secondes », prenez donc le temps de demander à un vulgarisateur scientifique de vous traduire cette étude et de vous l’expliquer.
Pour terminer, je me prosterne humblement devant le nouveau roi du Congo.
Ressources sur le suicide
- Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
- Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566
- France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
- Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
- Suisse: Stop Suicide
- Portugal: (+351) 225 50 60 70
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Survivre, un organisme d’intervention et de veuille en prévention du suicide et en promotion de la Santé mentale. Pour faire un don. Reçu de charité pour vos impôts. Merci de votre soutien.
Guide d’intervention de crise auprès de personnes suicidaires
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.
Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.
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C’est vrai Sage d’origine que cela nous attriste de voir des gens que l’on aime briser le lien et la relation qui existe.
Les gens nous quittent pour différentes raisons qui leurs appartiennent. C’est à nous de conserver un sens à notre vie qui ne tient pas compte des résultats qu’ils nous font vivre.
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Je suis aussi Arrière Grand’Mère d’une petite Lola de 20 mois, mais elle a un Père et une Mère, il m’arrive parfois de la garder.Je l’aime beaucoup mais je ne m’investirais pas comme je l’ai fait pour ma petite fille qu n’a pas connu son Papa.Avec sa soeur Ainée j’ai « tolérer l’intolérable,accepter l’inacceptable, mais quand j’ai voulu prévenir l’imprévisible, sa mére m’a rejetée hors de sa maison.Elle s’en est sortie peu à peu, et aujourd’hui c’est la maman de Lola.Bientôt elle sera mariée et fêtera ses 22 ans cette année.J’ai voulu accompagner sa soeur pour lui éviter de subir les mêmes souffrances,
j’ai fait en sorte qu’elle puisse continuer ses études, elle était trés proche de moi.C’est dur de constater qu’elle ne me fait plus confiance.
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C’est vrai que je ne suis pas grand-mère encore. Mais il faut trouver l’équilibre entre aimer et laisser vivre. Pas toujours facile, je vous comprends chère Sage d’origine.
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Je ne suis pas grand-père encore. Ce n’est pas dans les projets de vie de mes enfants de fonder une famille pour l’instant.
Je dirais que cette étape me fait peur et que je ne suis vraiment pas pressé d’y être. Je suis directeur d’une association pour jeunes marginalisés. J’ai l’impression qu’après avoir élevé ma famille, que j’ai hérité d’une famille sociale d’une quarantaine de jeunes.
Une majorité de garçon. Je dirais que ça brasse dans la cabane pour aider ces jeunes à devenir des adultes. Pour des jeunes marginalisés, cela veut dire un accompagnement qui peut aller jusqu’à 10 ans!
Plusieurs de ces jeunes que j’ai vu grandir sont devenus parents. Je demeure leur conseiller, leur mentor, mais je ne vis pas cette relation de grand-parent avec eux. Nous avons déjà eu une garderie dans notre organisme pour en accommoder certains, nous gardons parfois à la maison des enfants pour donner un temps d’arrêt au parent… Avec ces jeunes que nous accompagnons, il s’est développé une relation de parent, mais pas avec leurs enfants.
C’est peut-être ce contexte un peu spécial qui nous a permis à ma conjointe et moi de pouvoir vivre le détachement tout en les aimant profondément.
Le contexte dans lequel nous nous investissons nous a amené à créer des slogans tels que « tolérer l’intolérable » « accepter l’inacceptable » ou encore, « prévoir l’imprévisible »…
L’amour que nous donnons à ces jeunes n’est pas limité à un ou quelques jeunes. Nous en avons une quarantaine à aimer. L’amour que nous avons à distribuer trouve toujours preneur. Les jeunes viennent et repartent au gré de leur besoin.
Je comprends que votre contexte soit très différent.
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Merci de vos commentaires, vous réagissez en tant que Parents, et moi en tant que Grand-Mère.J’ai lu l’article de Conflis de Générations du Québec,l’article sur les Ainés actuels. Je suis d’accord avec tout celà. Moi je vis en France, j’ai rpis sous mon aile une enfant rejetée, et sans »vraiement » de Père et dont le mére préférait la soeur aînée.Elle était devenue ma raison de vivre.Pour elle j’ai accepté de comprendre cette nouvelle génération et si vous me retrouvez sur ce Blogue c’est parce qu’elle m’a rejetée en me rendant respo,nsable des malheurs qui luisont arrivésMon mari est mort depuis 22 ans,je vis seule, et je l’ai tant aimé que je ne l’ai jamais remplacé. L’amour qui restait encore e,n moi je l’ai donné à mes petits-enfant et principalement à cette petite fille.J’ai beaucoup de mal à accepter.
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Avec mes enfants, il y a eu des périodes ou ils étaient présents et ou ils avaient plus besoin de moi. Il y a eu d’autres périodes ou ils étaient plus indépendants et absents.
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C’est un plaisir de partager entre parent. Nous avons sûrement vécu des choses similaires. L’amour est comme un cadeau que l’on donne. Il faut l’offrir sans attente. C’est aussi comme un semence qui grandit avec le temps. Il arrive parfois que des nuages assombrissent le ciel, mais rassurez-vous, derrière ces nuages, le soleil continue de briller.
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Merci beaucoup Isabelle pour votre commentaire. Peut-être ai-je trop espérer de ma petite fille, en lui donnant autant d’amour.Il paraît qu’elle reviendra quand elle aura fini sa crise,et que je dois tenir bon car elle aura encore besoin de moi!!!
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En tant que parent, nous pouvons avoir des espérances pour nos proches, mais nous sommes impuissants sur les résultats. On ne peut donner plus d’amour que les gens ne sont prèts à recevoir.
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Est-ce l’âge ou le temps? Ou le fait que ma petite fille m’est « lâchée honteusement » pour un petit godelureau de rien du tout,qui me font ressentir un certain rejet des miens? Aprés m’avoir dit que je serais toujours présente dans son coeur,elle me passe un texto disant de la laisser tranquille et m’accuse de m’être mêler de sa « vie privée »Sa vie »privée » je préfére pas savoir, mais ce qu me fait peur c’est qu’elle rate son Bac et qu’on lui brise son coeur alors qu’elle a tout juste 17 ans.
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Chère Sage d’origine.
Je ne cacherais pas que votre commentaire est très touchant. Mon beau-frère qui avait arrêté de fumer depuis près d’un quart de siècle est mort l’an dernier d’un cancer du poumon. Ma conjointe culpabilise encore du fait d’avoir été une fumeuse devant lui.
Je vous dirais, comme je lui dit régulièrement, qu’il est important d’exprimer nos regrets et de ne pas les refouler. Et je crois que les témoignages que nous nous laissons tous sur les blogues sont, en ce sens, aidants. Ils nous permettent d’être touché par le témoignage de gens qui vivent des expériences similaires et de libérer une partie de la charge émotive qui se cache derrière.
Je fais partie d’une génération ou la publicité sur la cigarette à la télévision nous permettaient d’être homme, heureux, satisfait… Après nous avoir vendu le bonheur de fumer, voilà que la cigarette devient l’enfer.
Les nouvelles orientations d’une société doivent permettre aux nouvelles générations de vivre mieux. Chaque génération aura bien quelques fantômes dans sa garde-robe.
Mais, dites-vous bien, que tous et chacun, nous avons fait du mieux que nous avons pu avec ce que l’on nous a donné.
Merci Sage d’origine, pour votre présence sur le blogue et de votre témoignage. Ne restez plus seul avec ce que vous vivez et demeurez avec nous.
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Depuis la polémique sur le tabac, je me sens encore plus coupable de la mort de mon mari, fumeur raisonnable devant l’Eternel.Maintenant c’est moi qui devient suicidaire à force de culpabiliser
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wichaw mawtineau, woi du congo!
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