Raymond Viger | Dossier Gang de rue
On parle de violence à Montréal-Nord, de gangs de rue et d’émeutes. Comment doit-on regarder ces jeunes?
Un jeune, qu’il soit à Montréal-Nord ou dans tout autre quartier, qu’il soit Blanc, Noir, Bazanné ou de toute autre couleur est-il un prospect pour un gang de rue, un artiste, un sportif ou un citoyen?
Si je dérape avec mon automobile, pour reprendre ma route, on nous enseigne qu’il faut regarder là où je veux aller. Si je regarde la route, je risque fort de pouvoir reprendre le contrôle de la situation. Si je regarde le fossé, c’est là que je vais terminer ma course.
Est-ce que nous focalisons notre attention sur le problème ou sur ses solutions? Si je regarde chaque jeune en ayant peur qu’il soit membre d’un gang de rue, est-ce que je l’aide dans son épanouissement? Si je l’aide à définir ses besoins et que je le traite comme un citoyen à part entière, n’est-ce pas plus facile d’établir une relation significative avec lui?
Si au lieu de voir un membre de gang de rue je voyais en lui un artiste, un sportif, un citoyen qui a des besoins. Si nos investissements sociaux, au lieu de mettre l’accent sur la prévention gang de rue, mettaient leurs énergies sur le développement artistique, sportif et social des jeunes? Si nos interventions se concentraient sur un espace citoyen à mettre à la disposition des jeunes?
Les jeunes et Montréal-Nord
Je rêve pour les jeunes de Montréal-Nord, non pas de voir débarquer une présence policière accrue, mais qu’émerge des bénévoles qui veulent s’impliquer comme entraîneur de boxe, soccer, baseball, ballon-panier… Que l’on puisse y avoir plus de terrains de jeux. Une nouvelle bibliothèque avec plus d’ordinateurs et de livres. Des studios de musique pour que les jeunes puissent enregistrer leur musique, des caméras pour les prêter aux jeunes et qu’ils réalisent des vidéo-clips, des documentaires… Des pinceaux, des canettes pour créer des murales… Chaque artiste, chaque sportif, chaque exemple positif qui provient d’un quartier devient un exemple positif à suivre pour la génération qui va suivre.
Combien d’Anthony Kavanagh, Grégory Charles ou de Luck Mervil sommes-nous en train de tuer dans Montréal-Nord? Et qui sait, la prochaine Céline Dion ou un futur Premier Ministre? Un proverbe africain mentionne que ça prend un village pour élever un enfant. Quel village voulons-nous offrir aux jeunes de Montréal-Nord?
Ce billet est le 3e du Dossier Montréal-Nord. Le premier billet fait la présentation de la réalisation d’un reportage sur les événements de Montréal-Nord qui ont amené à la mort de Freddy Alberto “Pipo” Villanueva. Le deuxième traite de l’habillement, culture Hip Hop et gang de rue. Le 4e traite du soutien à offrir à l’occasion de la présence de Kent Nagano dans Montréal-Nord. Le 5e billet est la présentation d’un clip du rappeur Général qui témoigne de ce qu’il a vécu à Montréal-Nord.
Introduction Histoire des gangs de rue
- Partie 1 : Le gang de rue comme famille
- Partie 2 : Guerre de gangs à Calixa-Lavallée
- Partie 3 : Blood VS Crips, la guerre des gangs de rue
- Partie 4 : Un membre de gang de rue en prison
- Partie 5 : Un Blood quitte le gang de rue
- Partie 6 : Le business de la guerre dans les gangs de rue
- Partie 7 : Un blood abandonne son foulard
Autres textes sur Gang de rue
- Les filles dans les gangs de rue
- Genèse d’un gang de rue
- Le défi des gangs de rue
- Sexe et gang de rue
- Philosophie d’un gang de rue
- Groupes criminalisés et mafia
Autres textes sur Montréal-Nord
- Montréal-Nord et Fredy Villanueva, 1 an après…
- Vidéo-clip pour Freddy Villanueva
- Montréal-Nord, Martin Petit, Kent Nagano et l’orchestre symphonique de Montréal
- Montréal-Nord: prévention gangs de rue ou épanouissement des jeunes?
- L’habillement, les gangs de rue et le Hip Hop
- Freddy Alberto “Pipo” Villanueva, les gangs de rue et la brutalité policière
L’intervention de crise auprès d’une personne suicidaire
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre, au coût de 4,95$, est disponible :
Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: www.refletdesociete.com
Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4
Merci M. Lefebvre pour votre commentaire. Pour le bénéfice de nos lecteurs, CJM-IU veut dire: Centre Jeunesse Montréal, institut universitaire.
Ce que je propose me semble être juste le gros bon sens, ce qui aurait dû toujours être. Je suis déçu quand les politiques n’ont pas de vision long terme et qu’ils ne cherchent que des solutions courts termes et rapides. C’est la différence entre voir un problème et tenter des solutions rapides pour le régler ou faire parti d’une communauté et de vivre avec.
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Vous avez vu juste ! Ce que vous proposez (en gros, offrir des loisirs structurés, favoriser la scolarisation, augmenter la fréquentation de pairs positifs via divers média, etc.) sont des facteurs de protection contre la délinquance scientifiquement reconnus depuis belle lurette ! En faits, c’est précisément sur ce type de facteurs que nous, les cliniciens, intervenons avec les jeunes déjà encrés dans la délinquance. Il y a deux autres facteurs sur lesquels on peut intervenir au niveau de la collectivité : les liens affectifs et la discipline intra familiale ainsi que la prévention de la toxicomanie. Il ne me reste qu’à vous souhaiter d’avoir le plus d’influence possible et de militer dans votre collectivité ; une approche telle que vous la proposez aura un impact direct et durable sur la délinquance.
Pierre Lefebvre, Spécialiste en activités cliniques CJM-IU
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Nous sommes plusieurs à vouloir éviter que l’on prenne le champ. Chaque citoyen est responsable et solidaire des résultats que l’on va atteindre.
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J’aime bien votre comparaison avec la conduite automobile. C’est bel et bien comme ça qu’on nous l’enseigne! Est-ce que notre société est parti pour prendre le champ?
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Rien dans ce que vous dites contredits mes allégations ou notre méthodologie de travail avec les jeunes. Tout en laissant le jeune maître de sa destinée, nous sommes des catalyseurs en le ramenant dans le plan d’action qu’il a lui-même écrit. Nous sommes sa mémoire, individuelle et collective.
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Un peu à droite, un peu à gauche, le chemin reste en avant de nous. Oui, les jeunes sont les capitaines de leur propre bateau, je vous concède monsieur Viger que chaque individus restent maître d’eux-mêmes, malgré que certains chemins soient sinueux et rocailleux. Mais, selon moi, les intervenants sociaux doivent être aussi des catalyseurs afin que les jeunes s’auto prennent en charge. Or, je pense qu’il y a une différence entre la capacité et la réalité des jeunes. Je ne conçois pas que tous les jeunes peuvent prétendre à une autonomie unilatérale, bien que cette autonomie soit la quête recherchée des jeunes de manière désirée ou non. Le travail de l’intervenant est-il de conduire les jeunes à apprivoiser purement et simplement le savoir, le savoir être et le savoir agir?
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Je définirais plus le rôle de l’intervenant comme un secrétaire. Exemple, il prend des notes pour s’assurer que les jeunes ne font pas que parler pour parler et oublie le lendemain ce qu’ils ont planifié. Ce qui permet de transmettre les informations d’un jeune à l’autre. Parce qu’on doit souvent rencontrer les jeunes par petits groupes. Il devient un soutien administratif dans la réflexion des jeunes.
Les jeunes demeurent les capitaines commandant de bord de leur cheminement.
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À lire votre commentaire monsieur Viger, je trouve que vous soulevez un point intéressant. Je suis forcé de vous donnez un peu raison. Cependant, je continue de penser que les intervenants devraient gérer davantage des processus à l’intérieur des quels les jeunes se prennent en charges. Je suis conscient de la complexité de l’opération, la mobilisation et la rétention des jeunes n’est pas chose facile. Cette relation bidirectionnelle prend son sens lorsque les intervenants écoutants les jeunes d’abord et avant tout et les laissent agir. Selon les jeunes, divers projets pourront émaner, mais comme vous le soulignez monsieur Viger, le capitaine du bateau doit rester l’intervenant.
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Je suis d’accord avec le début de votre commentaire M. Biron. Si on veut être significatif pour les jeunes, nous devons nous adapter aux besoins des jeunes et non pas le contraire.
Je suis plus perplexes lorsque vous dites que nous devons laisser les jeunes se parler entre eux et les laisser trouver leurs solutions. Je crois que nous pouvons les aider à faire cette démarche. En tant qu’adulte, c’est notre responsabilité de soutenir les jeunes dans leur démarche et de participer à leur cheminement. Pas pour faire le travail à leur place, mais pour les seconder dans celui-ci.
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Il n’y a pas de recette magique pour régler tous les impacts néfastes du confit de Montréal-Nord. Je pense que nous devons nous adapter aux besoins des jeunes et non pas le contraire. C’est aux jeunes eux-mêmes de trouver les moyens de sensibilisation et d’aide. Le rôle des intervenants consistent à les guider et les soutenir dans un processus intervention sociale créé par les jeunes et pour les jeunes. Il est facile de placer plusieurs intervenants, mais ceux-ci doivent avoir les réels moyens d’intervenir et de soutenir les jeunes. Si les jeunes contestent généralement les figures d’autorités, laissons les jeunes se parler entre eux et trouver leurs solutions afin d’améliorer la situation. De toute façon, les jeunes sont beaucoup plus imaginatifs que les adultes émancipés.
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Merci M. Dufresne pour les références. La mort de Fredy Villanueva est présenté à Toronto comme si elle faisait partie de leur quartier, de leur communauté.
J’aime bien dans leur texte la section où ils abordent le deuil communautaire. Parce que dans ce genre d’incident, la communauté doit passer à travers un processus de deuil. Si dans une école un jeune se suicide, on dépèche des équipes d’intervenants psycho-sociaux pour soutenir les autres élèves pour éviter une épidémie de suicide.
Dans le Grand Nord les Inuits ont vécu des périodes d’épidémie de suicide. Plusieurs interventions communautaires et sociales et été mis en place, sur une période de 5 ans, pour donner des outils minimums pour équiper la communauté à passer à travers ces événements.
Est-ce que pour Montréal-Nord nous faisons les mêmes investissements communautaires? Est-ce que ces investissements sont à long terme?
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La mort de Freddy et la révolte qu’elle a sucitée aont mentionnées dans un texte d’opinion, « Death in the City », paru sur le site progressiste http://www.rabble.ca L’auteure , »kristalline kraus », témoigne d’un rassemblement de l’organisme Ontario Coalition Against Poverty qui s’indignait il y a quelques jours, à Toronto, du nombre croissant de personnes qui meurent dans les rues de nos villes: sans abris gelés ou battus, désespérés qui se suicident dans les refuges, et Freddy tué par la police. Notre société flushe ses exclus….
Un texte à lire au
http://www.rabble.ca/in_her_own_words.shtml?sh_itm=bdf4f2351786c68c1ea30e077bf07872&rXn=1&
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Un pouvoir important. Les médias influencent notre vie par l’information qu’ils nous apportent. Mais si le média ne fait pas son travail adéquatement, il devient important de le rappeler à l’ordre. Cela fait partie de notre devoir de citoyen.
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Et le pouvoir de dénoncer les médias quand ils mettent de l’huile sur le feu.
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Parfaitement d’accord avec vous M. LaBadie que nous possédons différents pouvoir et qu’il faut les mettre au service de la communauté. Pouvoir d’achat; pouvoir de voter; pouvoir d’expression; pouvoir d’action… Et ces pouvoirs se retrouvent un peu partout dans notre quotidien et autour de nous.
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Isabelle.
Je crois effectivement que Montréal-Nord doit être l’expérience qui nous force à nous mobiliser pour une démarche plus complète vers une nouvelle société. Montréal-Nord nous pointe du doigt nos erreurs de parcours en tant que société. Nous devons profiter de cette occasion pour nous remettre en question et amorcer un processus de changement social.
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Bravo Raymond pour cet excellent article qui va droit au but. Évidemment tu fais l’expérience au quotidien de la méthode positive qui fait des merveilles en permettant à nos jeunes de nous révéler leur trésors cachés.
Je suis 100% d’accord avec toi pour en avoir fait l’expérience moi aussi. Le seul vrai moyen de soigner notre société et nos jeunes c’est de leur donner la chance de s’exprimer et surtout de les apprécier. C’est tout simplement magique! Et pas si difficile après tout.
Il nous reste à utiliser nos pouvoirs pour supporter ceux qui pratiquent cette méthode:
* Notre pouvoir d’achat;
* Notre pouvoir de voter;
* Notre pouvoir d’expression;
* Notre pouvoir d’action;
* Etc…
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Insolite.
D’accord que ce n’est pas juste à Montréal-Nord et que d’autres quartiers ont aussi besoin d’etre soutenu. Mais si on réussi à faire une bonne implication à Montréal-Nord, bîn on aura l’expérience pour aider les autres quartiers.
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Merci M. Petit pour le lien que vous avez fait sur votre blogue vers le mien. Vous me faites un grand honneur.
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Chaque communauté à travers le monde a le droit d’avoir son village. Chaque village émergent devient un exemple et un soutien pour les villages de son environnement.
Il est vrai aussi que les bénévoles font beaucoup avec peu de moyens.
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J’adhère totalement au contenu de cet article.
Il n’y a pas qu’à Montréal-Nord qu’il serait effectivement judicieux de créer ce village. Il en est de même dans les banlieues des grandes villes françaises, mais malheureusement nos dirigeants n’ont pas cette optique. Les bénévoles, car il y en a, ont beaucoup de mérite à poursuivre dans ce contexte…
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Il ne s’agit de trouver un bouc-émissaire et se cacher la tête dans le sable. Qu’est-ce que nous pouvons faire pour créer ce village pour encadrer nos jeunes et les aider à grandir?
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J’entends trop souvent des gens se déresponsabiliser en disant que c’est la faute des parents ou encore des professeurs. une sorte de discours de gérants d’estrade pour trouver un bouc émissaire.
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Merci Isabelle pour votre commentaire.
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Une façon nouvelle de voir les choses. Félicitations pour l’originalité et la pertinence.
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Un blogue est une communication publique. Cela permet aux Internautes d’être informé sur une opinion personnel d’un blogueur. Le blogue permet aussi de faire une réflexion. Les gens laissent leurs commentaires et se répondent entre eux, ce qui permet parfois de trouver de nouvelles solutions.
C’est aussi un lieu pour faire connaître les ressources. Exemple, Martin Dufresne a profité de l’un de ces commentaires dans le texte traitant d’Anne-Marie Losique et le sexe pour donner les référence de la Coalition des luttes contre l’exploitation sexuelle.
Cela ne veut pas dire que les gens impliqués à Montréal-Nord ont le temps de lire tout ce qui s’écrit sur les blogues.
Je suis déjà en contact avec Solidarité Montréal-Nord. C’est une table de concertation qui a été mis sur pied suite aux événements. Je leur ai proposé notre aide et notre soutien dans la mobilisation de la communauté et des actions à entreprendre.
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Je ne connais pas le mode de fonctionnement d’un blogue mais je veux te dire mon accord avec le texte que je viens de lire.
Comment peut-on apporter ces réflexions aux personnes qui sont chargées de donner une suite aux événements de Montréal-Nord…
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