Lisa Melia | Dossier Immigration
Si la France est connue pour ses méandres administratifs et son parcours du combattant de l’immigration, le Canada n’est pas en reste. Plus de 68 000 français vivent au Canada, dont près de 43 000 à Montréal. S’y installer et y vivre est généralement relativement facile (relativement aux autres pays, tels que les Etats-Unis ou la France), il n’empêche que certains connaissent d’importantes difficultés, même une fois établis au Canada.
Pension
C’est le cas de Jean, 65 ans, qui a fait du Québec son nouveau pays d’adoption en 1962. «A l’époque, j’ai pu m’installer et obtenir un visa facilement», raconte-t-il. Originaire de France, il a fondé sa famille, a eu des enfants et s’est intégré sans mal dans la société québécoise. Mais en janvier 2008, les ennuis ont commencés.
Approchant les 65 ans, Jean a reçu le 25 janvier une lettre du gouvernement assortie d’un formulaire à remplir pour une demande de pension. Pour les résidents qui ne sont pas naturalisés canadiens, une procédure spécifique existe en effet pour la retraite. Il faut, pour obtenir une pension, en faire la demande auprès du gouvernement. Bien que résident sur le sol Québécois, il a reçu les documents en anglais, et a donc du solliciter des documents en français, qu’il n’a obtenu qu’après deux tentatives. C’était alors déjà le 30 avril.
Fonctionnaires récalcitrants
Début mai, le gouvernement fédéral l’a recontacté: sa demande avait été bien réceptionnée, mais le montant de sa pension était erroné. S’ensuivit ainsi coups de téléphone et échange de lettre jusqu’en septembre, date à laquelle il fut exigé de sa part des preuves de son statut de résidence légale au Canada et de la date de sa première entrée sur le territoire canadien. Le document attestant de ces informations, dénommé IMM 1000, est détenu et conservé par le gouvernement, auprès duquel il faut faire une demande de photocopie. Fin octobre, Jean poste sa demande, en précisant l’urgence de son dossier: le premier versement de sa pension approche, il a donc besoin de faire accélérer la procédure.
Un manque de communication
En avril 2009, excédé, Jean contacte sa député parlementaire, Mme Folco. Entre temps, le gouvernement lui a renvoyé des papiers, exigeants des précisions ou des informations supplémentaires, ne pouvant lui confirmer le montant exact de sa pension et recevant ses coups de téléphone avec de plus en plus de mauvaise volonté et de moins en moins de respect. Après un second appel à Mme Folco, Jean recevra finalement tous les documents à la mi-mai 2009. «Ce n’est pas normal, dit-il, qu’il faille huit mois pour envoyer une simple photocopie!» Tous les documents dont il avait besoin était déjà détenu par le gouvernement, mais il ne semblait pas y avoir de communication entre les services, d’où une importante perte de temps.
De même, il souligne que les francophones sont pénalisés, car les lignes téléphoniques gouvernementales en anglais sont bien plus rapides et efficaces. Il est surtout scandalisé du comportement des fonctionnaires qui ont reçu ses appels et ses demandes. «Ils se comportent comme s’ils n’avaient aucune responsabilité et tous les droits.»
Jean ignore pourquoi il a été traité comme ça alors qu’il vit au Canada depuis plus de quarante ans. Cette mauvaise expérience est une première pour lui, elle laisse néanmoins penser que s’établir au Canada et y vivre peut comporter des difficultés.
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Bonjour Vlaoff.
Vous lancez une excellente question. Est-ce un cas isolé? Nous tentons de vérifier. Si nous trouvons des choses, nous vous tiendrons au courant.
En ce qui concerne les fonctionnaires, on ne peut pas généraliser. Il y en a d’excellents qui tentent de faire avancer les choses. Malheureusement, il n’y en a pas assez.
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Je pense que c’est un cas isolé (ou du moins ça n’arrive pas à tout le monde), donc pas de quoi s’inquiéter.
Et puis de toute façon dans tous les pays l’administration est pourrie, car ce sont des fonctionaires qui n’en ont rien à foutre des gens …
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Quand la file d’attente est longue et qu’à l’arrivée on se fasse dire qu’il faut recommencer la file au guichet d’à côté, qu’on nous ait remis les mauvais formulaires à remplir et toutes ces « petites erreurs » qui nous grugent temps et énergie, c’est pas toujours plaisant, effectivement.
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Salut raymon.
Il y a aussi dans l’administration l’erreur humaine qui peut faire retarder tout une démarche! Et faire que sa tourne en rond ou des gens qui nous dirige mal se qui fait qu’on à encore des battons dans les roues à chaque fois.
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Bonjour comcombre.
Si on veut en arriver à faire changer les choses, il est important de pointer les vices de procédures administratives.
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Je pense que c’est un peut pareil partout, administration mal structuré, c’est souvent au petit bonheur la chance si on arrive à faire rapidement se que l’on veut.
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