Dominic Desmarais | Dossiers Prostitution et Sexualité.

À ma première soirée à Ho Chi Minh, je suis allé dans un bar Karaoké. C’est Chin, un taxi-scooter, qui m’y a amené. Il m’avait proposé d’aller prendre une bière. Invitation que j’ai acceptée sur le champ. Avec deux conditions: un endroit pas du tout touristique et pas cher. Il n’a respecté que la première! Chin et moi sommes arrivés tôt, vers les 20h. L’endroit était assez bondé. Mais pas par des clients. Une vingtaine de jeunes vietnamiennes occupaient à elles seules le 23 de la place. Plus sexy – mais pas osées – que les filles rencontrées dans les rues de la ville, elles étaient toutes très jolies. Sitôt assis, la propriétaire, Mme Hunt, nous a payé une visite. Âgée de 42 ans – c’est du moins ce qu’elle prétend -, Mme Hunt était vêtue d’une robe traditionnelle. Son sourire était faux, comme ses cils et sa peau trop blanche dont les plis tiraient son visage vers l’arrière. Elle nous a quitté pour saluer d’autres clients passablement éméchés et en bonne compagnie. Que des asiatiques, certains dans la mi- vingtaine, la plupart dans la quarantaine voire plus âgés. Les filles de Mme Hunt égaient la soirée des clients. La plupart sont à l’aise dans leur rôle. Elles s’amusent. Si ce n’est pas le cas, ce sont de bonnes comédiennes! Elles discutent et plaisantent avec les clients et entre elles, vont sur la scène chanter. Les mains se baladent, mais pas trop. Elles se posent sur les cuisses, les épaules. Elles rient en se pressant contre leur client attitré. Des entremetteuses qui font boire le client qui leur paie également à boire.prostitution-asiatique-prostitution-internationale-trafic-traite-femmes-3

Alcool et prostitution

Dans ce bar, les verres sont toujours remplis. Dès qu’une bouteille de bière est vide, malgré le verre encore plein, un serveur en débouche une autre. Chez Mme Hunt, on boit! Mauvais endroit pour moi qui, depuis la fin de mes études, est bien incapable d’en ingurgiter plus de trois. Les filles, et Mme Hunt, se sont d’ailleurs bien moquées de mes gorgées lilliputiennes lors des innombrables « cheers » (des yo par ici) provoqués par les hôtesses. Mme Hunt, et ses serveurs, boivent aussi dans nos verres! Mme Hunt amène une de ses filles à un client près de moi. Une très jeune. La petite, qui dit avoir 20 ans, se prénomme Winh. Elle est habillée d’une mini-jupe et d’un chemisier noir. Elle ne parle pas un mot d’anglais. Chin joue les interprête plutôt mal que bien. J’apprends peu de choses, sinon qu’elle a débuté ce travail voilà une semaine. C’est Mme Hunt qui l’a débauchée. Elle l’a remarquée chez le coiffeur. Comme Winh n’avait pas d’emploi, qu’elle était jolie, Mme Hunt a sauté sur l’occasion. Difficile de refuser. Elle travaille, dit-elle, de 19h a 23h tous les soirs. Une autre demoiselle, vêtue d’un jeans et d’une camisole, rien d’hyper sexy, s’assoit aux côtés de Chin, mon guide. Elle a du chien. Tout le contraire de Winh. Elle travaille pour Mme Hunt depuis 3 mois. Et elle aussi s’appelle Hunt… comme notre serveur d’ailleurs! Assez étrange… Winh regarde peu son client, sinon a la dérobée. Je la sens très mal a l’aise. Pas à sa place. Après un bon moment, elle se risque à coller sa jambe contre celle de son prospect. Il faudra la venue de Mme Hunt, et son regard froid, pour que la petite se hasarde a déposer sa main sur la cuisse du client. Sa main ne bouge pas. Elle le regarde d’un sourire gênée. Winh quitte pour un bon moment. Hunt, la jeune, en profite pour la remplacer. Je vois rapidement la différence entre une semaine et trois mois d’expérience. La main va rapidement sur la cuisse du client. Hunt rit abondamment, de façon naturelle. Puis, sa main remonte. D’une tape, elle lui touche l’entrejambe. Puis rit, comme si c’était une bonne blague. Elle recommence son manège plusieurs fois, puis fait à sa guise. D’où je suis, je vois mal si les autres filles sont aussi dégourdies avec leurs clients. Ce que je sais, c’est qu’ils quittent seuls, sans les hôtesses. Je me demande si les filles ne sont que des racoleuses, ou si elles font plus que ca… La soirée est encore très jeune, peut-être attendent-elles la fin avant de partir, accompagnées… Difficile de le savoir. Plusieurs questions restent sans réponse. Est-ce que les filles proposent de passer à l’étape suivante? De quelle manière s’y prennent-elles et à quel moment? Combien se font-elles? Et surtout, est-ce que ça se passe dans un endroit emménagé dans le bar de Mme Hunt? Des questions auxquelles j’aimerais obtenir les réponses… La jeune Winh est de retour. Elle dépose sa main sur la cuisse de son prospect. Elle participe peu à la conversation, cherche son regard tout en demeurant fort gênée. La soirée se termine peu après. Chin se lève pour aller aux toilettes. Hunt, la jeune, en profite, de la tête, pour demander au client s’il veut partir… avec Winh. Je suis consterné. Hunt qui propose les services de Winh? Elle qui n’est pas à sa place? De retour dans ma chambre, je me suis posé un tas de questions. Lorsque Winh a quitté, est-ce parce que Mme Hunt, sa matronne, voulait la forcer à partir avec son client? Est-ce que Mme Hunt voulait entraîner sa recrue vers son premier client? Quel est le taux de roulement de Mme Hunt? Des filles comme Winh, il n’en manque pas à Ho Chi Minh. Combien de temps garde-t-elle ses filles au bar? Les envoie-t-elle ensuite dans un autre réseau moins glamour, une fois qu’elles se sont habituées à ce genre de travail? Je n’en ai aucune idée… Mais je sais que Winh n’est pas à sa place. Et je devine que dans trois mois, elle s’y sentira comme un poisson dans l’eau…

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