Voici des informations qui pourront éclairer le commentaire de Mme Monique Dion, concernant le texte Racoleuses ou prostituées, 2e partie.

Dominic Desmarais | Dossiers Prostitution et Sexualité

Mme Dion demandait si l’économie au Viêt-Nam faisait en sorte que les jeunes filles n’aient plus à se prostituer. L’économie vietnamienne, au même titre que la notre, ne suffit pas pour offrir des alternatives à toutes les femmes. Le nombre de Vietnamiens qui travaillent dans les échoppes au bord des rues, à gagner entre 1 et 2$ par jour, est en explosion. La moyenne, d’ailleurs, est de 40$ par mois. Quand on pense que celles qui fréquentent les bons endroits pour offrir leurs services gagnent 20$ US la nuit, on comprend que le phénomène ne risque pas de s’éteindre de sitôt. Je ne sais si au Viêt-Nam il existe un tourisme sexuel. Le gouvernement est très chatouilleux à ce sujet. Mais lorsque j’étais à Hô Chi Minh-Ville (Saigon), j’ai rencontré deux Australiens quittant mon hôtel après leur première nuit car ils ne pouvaient y ramener de filles. Des Vietnamiennes, bien entendu. Au Cambodge, on me dit qu’il existe bel bien un tourisme sexuel. Là, j’ai desprostitution-asiatique-prostitution-internationale-trafic-traite-femmes-2 informations diverses quant aux efforts du gouvernement cambodgien. Certains disent qu’il existe une loi contre le trafic d’humains, d’autres affirment qu’il n’y a qu’un énoncé à cet effet, adopté tout récemment. Des guidelines, qu’ils disent. C’est l’une des informations que je cherche à valider. Ce qui est certain, c’est que le gouvernement s’est doté d’une police spécialisée dans ce domaine. Est-ce un voeu pieux? Je suis en train de découvrir que cette police, par manque de moyens et de formation, en plus des problèmes logistiques, peine à faire son travail. J’y reviendrai plus amplement dans un article. Disons que peu de gens ont été arrêtés concernant le trafic sexuel. On m’a même dit qu’il s’agissait, dans certains de ces cas, de procès arrangés. Le gouvernement peut ainsi démontrer qu’il s’attaque au problème du trafic sexuel. C’est très complexe, une fois qu’on commence à gratter un peu le fond de la question. Je m’aperçois également que les idées que j’avais avant de venir au Cambodge étaient décalées de la réalité. À savoir que si la mentalité de marier un Occidental provient de la mentalité américaine, je manque personnellement de connaissances culturelles pour y répondre adéquatement. Normand, qui travaille pour Oxfam Quebec au Cambodge, a travaillé dans de nombreux pays, que ce soit en Afrique ou en Asie. Il m’a dit être allé dans des pays qui n’avaient pas d’influence américaine. Il a vu, dans tous ces pays, des familles offrir leur petite en mariage à un riche homme local. Il a même vu une fille de 16 ans offerte à un homme de 70 ans. C’est une façon, pour des gens pauvres provenant de pays pauvres, d’améliorer leur sort et par le fait même celui de la famille. Il n’ont pas énormément de possibilités pour se sortir de la misère. Pour le retour des Cambodgiens qui ont fui le régime des Khmers Rouges, je suis encore, hélas, sans réponse. On me dit que plusieurs sont revenus avec leurs enfants. Mais comme les statistiques ici sont peu nombreuses, je ne pense pas qu’il existe une réponse claire, chiffrable. D’autant que le contrôle des migrations, dans la région, est un problème criant. Les femmes cambodgiennes choisissent-elles leur mari? Pas vraiment. Elles ont parfois leur mot à dire et peuvent refuser avec des raisons valables. Mais généralement, ce sont les familles qui arrangent les unions. La femme – ou l’homme – peut signifier à sa famille qu’elle est intéressée à l’autre. Et les familles jouent les entremetteurs. Selon Normand, au Cambodge depuis deux ans et fiancé avec une fille du pays, c’est généralement la famille de l’homme qui fait la demande. Il faut, semble-t-il, que l’homme soit en mesure de faire vivre sa femme, ainsi qu’une partie de sa famille. Ce qui explique que, bien que je ne veuille pas généraliser, les couples sont composés d’un homme plus âgé (5 à 10 ans) et d’une jeune femme.  Comme les gens sont pauvres, les hommes ont besoin de temps pour amasser suffisamment d’argent afin de faire vivre leur femme. J’espère avoir pu apporter un peu plus de clarté!

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