Mère un jour, mère toujours
Ça fait plus d’un an que je n’ai pas vu mon garçon. Aux dernières nouvelles, ma sœur l’avait vu au centre-ville au coin d’une rue en train de vendre de la drogue. Je suis partie à sa recherche. Je suis revenue complètement bredouille de ma chasse au trésor.
Martine | Dossiers Famille , Chroniques d’un prisonnier
Je me disais: «Bon Dieu, faites qu’il se retrouve avec les bonnes personnes. Faites qu’il soit encore en vie.»
J’ai une conversation avec une amie. Un acte criminel s’est produit quelques jours auparavant. Elle me demande comment je réagirais si mon fils était impliqué? C’était clair pour moi que je ne pouvais le savoir sans l’avoir vécu.
Fin janvier 2006, je m’installe devant le téléviseur pour écouter les nouvelles. La première image que je vois est celle de mon fils. Il est activement recherché pour meurtre au premier degré.
Sous le choc, je me dis que je suis en train de vivre le pire cauchemar, celui que je redoutais le plus. Est-ce le ciel qui vient de me tomber sur la tête? En tentant de garder mon sang froid, je mets tout en branle pour le retrouver.
L’amour inconditionnel
Pour le moment, juste de penser qu’il peut être impliqué dans ce genre d’affaires m’angoisse. Je suis une mère, et quand on est une mère on doit aimer nos enfants inconditionnellement. Ce soir-là, malgré moi, j’ai su comment je devais réagir.
Je ressentais beaucoup d’impuissance. J’ai pris mon courage à deux mains. J’ai appelé un journaliste pour lancer un appel en direct à la télévision, pour qu’il se rende aux autorités.
En faisant des téléphones, je réussis à lui parler. Sous le choc et en larmes, il me dit: «Mam, j’ai rien fait… Excuse-moi!» Je lui ai dit: «Je sais, tu n’as pas besoin d’en dire plus, je sais… Tu es encore mon gars et je t’aime… Je veux t’aider, fais-moi confiance.»
Une jeune femme de 17 ans y a laissé sa peau. Elle aurait pu être ma fille. Je ressens une profonde tristesse. Je sors de ma bulle lorsque la sonnerie du téléphone retentit pour la millième fois. J’entends mon gars me dire: «Mam! La police encercle la maison, il faut que je me rende.» J’ai senti la peur et la panique dans sa voix… J’aurais tellement voulu être près de lui. Mais, il fallait que j’accepte la situation. Après avoir raccroché le téléphone, je ressens un grand vide.
Le procès
Puisqu’il est à l’extérieur de la ville, il est transféré à Montréal pendant la nuit. La nuit et la fin de semaine la plus longue de ma vie. Sans nouvelle de lui, le lundi matin, je me rends au palais de justice de Montréal pour assister à sa première comparution devant un juge.
Arrivée sur place, je ne me sens pas à l’aise dans ce milieu. C’est la première fois que j’y mets les pieds. Une vingtaine de journalistes à l’affût de la moindre information s’y retrouvent. Les yeux rivés sur moi, ils sont déjà en train de me photographier. Je ne peux me cacher.
Je me rappelle que je suis là pour mon fils. Je ne veux pas être une victime dans cette affaire. Je ressens des sentiments contradictoires: impuissance, colère, peur et la hâte de revoir mon fils. Je veux que, malgré tout, il sente que je l’appuie. Je suis donc allée m’asseoir dans la salle d’audience.
Quand je vois ce grand gaillard de six pieds et quatre entrer par la porte des accusés, une vague de tristesse et d’amour m’envahit en même temps. Je me dis: «C’est mon gars, mais, qu’est-ce qu’il fait là? C’est tellement surréaliste que je ne comprends pas. Mais regarde-moi, je suis là!» Son regard croise le mien. J’ai senti chez lui une profonde tristesse et une grande honte. J’imagine qu’il se demande ce que je fais là, encore une fois!
Pourquoi ?
Je suis la mise en accusation tant bien que mal. Mon regard fixe mon garçon. Je me demande pourquoi? Il plaide non coupable à l’accusation de meurtre au premier degré. Je sors de la salle. Je me retrouve entouré de journalistes qui voulaient avoir une entrevue. Même que certains me disent pouvoir m’aider. Comme si c’était moi qui avais besoin d’aide.
Étourdie par le flash des caméras et les propos discordants, je m’enfuis par la porte de sortie qui se trouve devant moi. Dure réalité. Je sens que tout cela fait maintenant parti de ma vie, et pour toujours. Alors, mieux vaut vivre avec l’idée que je ne resterai pas dans l’anonymat. Mais, quel triste combat!
Pourquoi ne pas m’en servir positivement? Je prends la décision d’appeler un journaliste et d’offrir une entrevue exclusive sur une chaîne de télé qui a toute ma confiance. En parlant au journaliste, je lui dis que j’ai un message à livrer et que j’ai aussi des condoléances à offrir à la famille de la victime. L’entrevue a eu, sur le moment, un effet thérapeutique.
Je n’ai pas à m’isoler ou à me cacher. Comme parent, je sais que j’ai fait de mon mieux pour élever mon enfant. Loin de moi l’idée de dire que je suis parfaite. Il n’y a personne de parfait. La vie l’a poussé à faire de mauvais choix. Est-ce que ma vie s’arrête là? Mon rôle auprès de mon fils est différent, à mes yeux. Il n’est jamais trop tard pour qu’il prenne le droit chemin. Je garde plein d’espoir. Si ça prend un tel drame pour y arriver, je l’assumerai jusqu’au bout. Mère un jour, mère toujours.
Prendre notre enfant dans nos bras
Il est détenu dans un centre à Montréal. Je vais le voir à l’occasion. On a aussi des échanges de lettres. On a des rencontres riches en émotions. Malgré la vitre qui nous sépare, on se sent plus proches que jamais.
Ma plus grande peine, c’est de ne pas pouvoir le prendre dans mes bras. Après neuf mois de détention, il est en attente de son enquête préliminaire qui aura lieu au mois de décembre.
En attendant, il se concentre sur son cours par correspondance pour terminer son secondaire 5. Il fait des démarches pour s’inscrire à un cours de musique. Je suis tellement fière de lui. Il fait un beau cheminement et il a les deux pieds sur terre. Comme il me dit, «quand tu sors de ton état de choc, ça fait mal de réaliser ce qui s’est vraiment passé. Je me suis mis les deux pieds dans les plats et je vous ai tous entraînés là-dedans. Je le regrette. Mon seul souhait serait d’avoir la fille devant moi, de la prendre dans mes bras et de lui demander pardon. Je sais que c’est impossible. J’aurai à vivre avec ça sur la conscience toute ma vie. Elle est là la vraie punition.»
La suite des choses
Chacun de notre côté, on se prépare psychologiquement à la suite, c’est-à-dire à l’enquête préliminaire et au procès qui va suivre. Cela va être long et pénible pour nous tous de voir ressortir la nouvelle. Je sais que ce sera très médiatisé.
Avec le temps et avec tous les efforts que je vois qu’il fait pour se garder la tête hors de l’eau, je garde espoir qu’il va s’en sortir grandi et qu’il pourra toujours compter sur sa famille pour l’appuyer.
Depuis le début, je peux compter sur l’appui de mes amis et sur celui de l’organisme Relais Famille, qui aide les familles qui ont un proche qui est détenu. Je me sens moins seule. J’y retrouve des intervenantes formidables et dévouées. J’y trouve aussi des femmes qui vivent la même chose que moi. C’est merveilleux d’arriver à un endroit où tu ne ressens aucun préjugé et où tu peux parler de cette épreuve sans retenue. Chaque fois, j’y retrouve une famille. Le plus beau, c’est qu’elles offrent aussi un programme nommé Machinabulles, adapté aux enfants. Sans ce support, je ne tiendrais pas le coup.
Chaque jour, je me lève en me disant que j’ai une mission à accomplir: parler de mon histoire à ceux que je rencontre. Du même coup, j’aide les gens à s’exprimer à leur tour et à trouver les bons mots pour exprimer haut et fort leurs émotions.
Mon but est de faire tomber les préjugés à l’égard des parents des détenus. Nous ne sommes pas la cause de leurs gestes et surtout pas les victimes de leurs actes. Je veux que, aux yeux de tous, les jeunes qui ont fait de telles gaffes aient droit à une seconde chance.
Autres textes sur Famille
- Un Noël différent, des fêtes spéciales
- Les aînés mal-aimés
- Témoignage: l’impuissance d’un père
- Conflit de génération, dossier famille
- Influences des parents sur l’éducation de leur jeune
- Les parents, le jeune et le hockey
L’amour en 3 Dimensions
La relation à soi, aux autres et à notre environnement
Roman de cheminement humoristique. Pour dédramatiser les évènements qui nous ont bouleversés. Pour mieux comprendre notre relation envers soi, notre entourage et notre environnement. Peut être lu pour le plaisir d’un roman ou dans un objectif de croissance personnelle.
L’histoire est une source d’inspiration pour découvrir, d’une façon attrayante et amusante, une nouvelle relation avec soi-même et son environnement. Bonne lecture et bon voyage au pays de Tom.
Le livre est disponible au coût de 19,95$. Maintenant disponible en anglais: Love in 3 D
Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009 Par Internet:
Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4.
Bonjour Michel.
Je te souhaite d’avoir le soutien que tu auras besoin dans la continuité de ton affaire. J’espère que Justice soit faites et que la Vérité puisse prendre sa place.
Il est vrai que ces situations, autant pour toi que pour tes proches, causent beaucoup de stress et d’anxiété.
Au plaisir et bonne continuité.
Raymond.
J’aimeJ’aime
Bonjour Taffin.
Tu as une belle vision de la vie et de la société. Il faut continuer à y croire. Tous ensemble, selon nos moyens, nous devons continuer dans cette direction.
Une communauté est un rassemblement de citoyens intereliés qui se doivent entraide et soutien. Seul nous ne pouvons rien. Mais ensemble rien n’est à notre épreuve.
Merci pour ta présence et ton commentaire. Reviens-nous pour que nous puissions continuer à en discuter.
Raymond.
J’aimeJ’aime
Je vais avoir ma date de procès la semaine prochaine. Je suis chanceux car mes parents/familles/amies me supporte dans ma dure épreuve dont je ne suis pas coupable. Je dois laissé la justice son chemin. Du moins, c’est la personne la plus crédible en cours qui gagne.
Mais je vois le stress de l’accusation sur mes parents. Pour ne pas être en dedans(conditions), mes parents m’hébergent en attendant. J’aime mes parents car ils croient en moi. Le fait de vivre avec eux à sauvé ma vie et du stress de moins car je ne risque pas d’autres fausses accusations de la plaignante contre moi.
J’ai finalement eu les « preuves » contre moi. Je suis en train de la décortiqué. C’est plein d’erreur de faits/interprétation(polices, témoins) et surtout les plusieurs mensonges et demi-vérité de la plaignante. Souvent, 1 mot fais la différence ce qui fait changé la perception des faits. Il y a de l’incompétence de la part des enquêteurs car certains fait aurais du montrer une incohérence et eux voir la contradiction de la plaignante. Mais bon, la justice n’est pas parfaites et je le voix en première loge. J’aimerais voir un documentaire 😉
Moi-même en lisant ceci, je comprend pourquoi le justice m’a arrêter. Ils ont SA version. Je passe pour un gros monstre et elle pour un ange. Hors, lorsque je donnerai ma version des vraies faits(certains prouvables au moins), c’est la plaingnante qui risquera la prison pour avoir fait une déclaration mensongère(parjure) surtout les 2 dernières plaintes de celle-çi qui fait que je suis chez mes
parents. Je ne pense pas qu’elle soit conciente de ça.
Une amie pense qu’elle est mythomane donc croie à 100% ces mensonges. Sinon, elle menteuse avec malice.
taffin, c’est en voulant aidé la plaignante de sortir et amiliorer son sort qui me cause des troubles. Elle m’as aidée aussi pour être juste mais c’est annulé par le mal qu’elle me fait.
Tous le monde qui me connaissent me disent: Apres tous ce que tu as fais pour elle, c’est de même qu’elle te remerçie? Etre trop bonnace est pas bon non plus. Je suis moins bonace à cause d’elle et d’autres personnes. J’avais un grand coeur mais il est plus petit aujourd’hui.
Au moins, je sais que je ne suis pas coupable et que mes parents/proches le savent aussi. J’espère juste que le procès ira dans ma direction. Ma mère/père le prennend déjà mal et une injustice grave comme celle-çi serait mal pour eux et… moi aussi.
Disont qu’on ne regarde plus les causes judicaires de la même façon depuis.
J’aimeJ’aime
Christian, pardon pour les fautes que j’ai peu faire sur mon comentaire du 24 juin.
J’aimeJ’aime
bonjour à vous.
Je voudrais dire pour ce phénoméne de société, ce n’est pas toujour la faute des parents et rarement, tout ces jeunes qui basculent dans la drogue ,la prostitution, le vol, les agressions , moi je dit que les vrais fautiphe sont les gouvernements et tout ce qui l’entoure, j’ai vue des jeunes et même des personnes âgées mandié dans les rues, et certains finissent par volé, vendre de la drogue et même en venir au meutre pour l’argent quand ils n’ont pas d’autres moyen de sans procuré, ces jeunes qui sont jeté dans les rues et l’ivré à eux même , comment voulez-vous qu’ils réagissent autrement , je ferai surement comme eux pour survivre , je maudit tout ces gens au pouvoir et qui restent bien indifférent à tout sa, et sa ce passe dans le monde entier , que veut dire vivre en siciété c’est de s’aider les uns les autres ne croyé vous pas, mais c’est tout le contraire qui ce passe , ils dépensent des milliards à faire des trucs inutile alors que tout ces personnes confondue meurt de faim et de soif, j’ai honte d’être un être humain et je voudrais pouvoir aidé tout ces gens pas pour être un héros juste un être humain et savoir que monvoisin va bien , car le monde entier est mon voisin et que nous vivons tous sur cette merveilleuse planéte, j’aurais beaucoup de choses à dire concernant l’être humain et son conportement, que veut dire aimé son prochain , dieu à dit frappe et je t’ouvrirais. Christian.
J’aimeJ’aime