Dans Hochelaga-Maisonneuve, prostituées, habitants et commerçants se côtoient au quotidien. La prostitution fait partie de la vie de quartier. Une situation qui persiste depuis plus de dix-huit ans, mais qui suscite toujours autant de réactions. “Nous connaissons les filles qui se prostituent, souligne Gabrielle, propriétaire de la boutique la Coccinelle Jaune, située sur la rue Sainte-Catherine est. Certaines d’entre elles sont mêmes nos clientes.”
Maïram Guissé | Dossiers Hochelaga-Maisonneuve, Prostitution
Une cohabitation tolérée, mais sans pour autant être acceptée. “Nous vivons avec cette réalité, mais on aimerait que ça change, que des solutions soient apportées pour que la prostitution cesse”, insiste Serge, habitant du quartier depuis quinze ans. Un souhait partagé par tous. Plus encore cette année. Les filles seraient plus nombreuses qu’auparavant et comme tous les étés, les acteurs d’Hochelaga-Maisonneuve doivent faire face à un déplacement de la prostitution d’ouest en est.
Selon Luc Morin, directeur général de l’organisme communautaire Dopamine -dont l’objectif est de prévenir les infections auprès des consommateurs de drogue- cette migration n’est pas un phénomène nouveau. “À chaque période estivale, Hochelaga-Maisonneuve voit arriver des prostituées qui étaient davantage sur Ville-Marie. Un mouvement dû à la répression policière exercée au centre-ville ainsi qu’à la fermeture des rues principales de cette même zone pour cause de festivités”, argumente Luc Morin.
Prostitution de rue et commerçants
Pour les commerçants de la rue Sainte-Catherine Est, ce déplacement est un désastre. “La prostitution de rue n’est pas du tout une bonne chose pour l’économie, ça éloigne les clients”, insiste Jimmy Vigneux, directeur général de l’association qui réunit quelque 120 commerçants. Pour redynamiser notre rue, la prostitution doit totalement disparaitre. “Sa solution? Déménager le poste de police au niveau de l’ancien centre d’emploi au coin de la rue Sainte-Catherine et de la rue Jeanne-d’Arc. “On ne veut pas que les filles soient arrêtées. Mais s’il y a plus de présence policière, les clients oseront moins faire appels à elles, et les gens se sentiront davantage en sécurité, notamment par rapport aux problèmes de drogue engendrés par la prostitution”, explique Jimmy Vigneux.
Depuis le début de l’été, les contrôles ont pourtant augmenté dans le quartier. Réal Ménard, le maire de l’arrondissement a mené plusieurs actions en ce sens. Aux heures où la prostitution est la plus importante: le matin vers sept heures et le soir vers cinq heures, “des barrages routiers sont installés”, indique le maire d’Hochelaga-Maisonneuve. “Des policiers et des cadets vont à la rencontre des clients afin de les sensibiliser”, précise M. Ménard. Objectif: éviter la sollicitation des prostituées. “Nous mettons l’accent sur eux et non sur les filles, insiste Mr Ménard.”
Cette forte présence policière est effectivement constatée par tous les acteurs d’Hochelaga-Maisonneuve. “Mais concrètement quelles mesures préventives ont été mises en place pour les filles?, interroge, un brin agacé Luc Morin de Dopamine. Il n’existe pas de solution magique. Mais on peut faire des choses. Si au lieu de parler du déménagement du poste de police, on donne plus de moyens à Dopamine, ça nous permettrait de travailler davantage avec nos travailleurs de rue. Quand une personne vient à Dopamine, c’est qu’elle essaie de sortir de la rue. C’est cette démarche qu’il faut encourager. La répression va juste déplacer la prostitution dans un autre secteur , regrette Luc Morin.”
Citoyens et prostitution de rue
Du côté des citoyens, on partage la même crainte. “Personnellement la prostitution ne me dérange pas. Je regrette surtout que rien ne soit fait pour sortir ces filles de la rue. Une chose est sûre, la répression n’est pas une bonne réponse”, lâche amer Serge, résident d’Hochelaga-Maisonneuve. “Chaque fois que je vois ces filles, j’ai mal pour elles. J’aimerai qu’elles s’en sortent”, insiste Isabelle, propriétaire de la boutique Folle Guenille, située sur la rue Sainte-Catherine. “On voit plus de policiers dans la rue et beaucoup de cadets, mais je pense que ça ne sert à rien. Il faut agir avec les filles au niveau social, car la prostitution, comme les problèmes de drogues qui en découlent sont liés à des problèmes sociaux-économiques”, analyse Gilles, résident du quartier depuis treize ans.
Louise, qui demeure dans Hochelaga-Maisonneuve depuis dix ans, admet être “dérangée par la prostitution”. “De mon appartement, je vois beaucoup de choses, et ce n’est pas très beau. Les filles sont complètement droguées, elles sont dans un mauvais état. En tant que maman, ce n’est pas idéal pour élever des enfants”, soupire Louise. “J’aimerai que ça s’arrête, mais je ne crois pas au miracle, ironise Charlotte. J’habite ici depuis sept ans. Nous n’évoluons pas dans un environnement des plus agréables, mais nous faisons avec. Je ne peux pas marcher dans la rue sans être sollicitée par des automobilistes. Je n’ai pourtant pas l’air d’une prostituée?, demande, avec humour, cette dynamique quinquagénaire.” “Ce qui me dérange par dessus tout, ce sont les problèmes de drogues liés à la prostitution. À plusieurs reprises, j’ai vu des transactions se faire devant moi.. C’est effrayant. Je comprends l’inquiétude des citoyens.
On est tout de même passé d’une douzaine de piqueries à neuf puis quatre”, insiste Réal Ménard.
Citoyens, commerçants, organismes d’Hochelaga-Maisonneuve, tous attendent avec impatience que des solutions concrètes soient apportées pour que les filles n’aient plus à aller dans la rue. La rentrée s’annonce chargée pour le maire et les intervenants du quartier. Une rencontre entre Réal Ménard et le commandant de police est d’ores et déjà programmée pour faire le point sur les opérations d’interventions de cet été.
153 arrestations ou mises en accusation
Réal Ménard, maire de l’arrondissement du quartier Hochelaga-Maisonneuve, dévoile quelques données chiffrées sur les opérations d’interventions menées cet été. L’objectif de ces manifestations consistaient à dissuader les clients de faire appels aux prostituées de rue. Tout l’été, policiers et cadets déambulaient en nombre dans le quartier.
-Au total, 59 filles ont été arrêtées ou mises en accusation.
-94 clients ont été arrêtés et mis en accusation.
-25 opérations de barrages routiers ont été orchestrées.
-4 000 dépliants ont ainsi été distribués aux automobilistes afin de les sensibiliser aux conséquences néfastes de faire appel à des prostitués.
Centre de service pour prostituées
Au-delà de ces éléments, Réal Ménard a décidé, avec les commerçants, “ d’accélérer l’ouverture d’un centre de services pour les filles. Objectif ? Sortir les prostituées de la rue. Il y aura des infirmières, les filles pourront se doucher… », détaille le maire d’arrondissement. L’emplacement de ce lieu n’est pas encore connu, mais des pistes sont évoquées. « Il devrait être dans l’ouest de Sainte-Catherine, plus prés de la zone industrielle, indique M Ménard. Pour l’heure l’existence de ce centre reste à l’état d’hypothèse : C’est conditionnel aux subventions que nous pourrons obtenir », précise-t-il.
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Bonjour Jules.
Je suis curieux.
Qu’est-ce qui vous amènent à vouloir plus de prostituées?
Raymond.
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on veut beaucoup plus de putes ! nom de dieu !
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Bonjour M. Gallant.
Merci pour votre commentaire.
Vous dites que légaliser la prostitution va diminuer la main mise du monde criminel. Pourtant, ce n’est pas la réalité de ce qui a été vécu dans les pays qui ont légalisés la prostitution.
Vous dites que légaliser la prostitution permettraient de sécuriser les prostituées. Encore là, il ne faut pas généraliser, mais en légalisant la prostitution, l’expérience montre qu’il y a malgré tout beaucoup de prostituées qui se retrouvent encore plus isolées et encore plus vulnérables.
En Allemagne, malgré la légalisation de la prostitution, seulement 1% des prostituées acceptaient d’opérer légalement!
Sur ces points, je vous propose de lire ce texte qui explique les résultats provenant des pays ayant légalisés la prostitution:
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Que ceux et celles qui ont peur de la vérité ne lisent pas ceci et même l’ efface… ou bien le relisent souvent pour guérir de leur peur…
Les groupes féministes qui sont contre la décriminalisation de ce qui entoure la prostitution adulte ( autant les prostituées que les clients ) se tire dans le pied en lançant comme message que les femmes sont trop immatures pour pouvoir vraiment assumer leurs choix… Car devrait -on donner un droit de vote et des postes importants ( comme première ministre ) à des êtres qui sont que des enfants au fond ?
Et ceux qui prétendent vouloir protéger les enfants de la prostitution devraient admettre que ôter ainsi à ces femmes… l’ étiquette de criminelle permettra aux policiers de se concentrer sur le vrai travail important… protéger les enfants et mineurs du monde de la prostitution et s’ assurer que les adultes qui le pratiqueraient légalement soient vraiment consentants et bien traités ! Même si certains donateurs de certains partis ne sont pas intéressés à perdre leur monopole, il ne faut pas hésiter à légaliser la prostitution… car ça va diminuer la main mise du monde criminel là – dessus.. surtout si la police fait un travail de prévention et de protection ! Et les personnes qui sont contre des lois plus justes qui permettraient de mieux sécuriser les prostituées, ne font que banaliser la vraie violence contre elles ! Et à propos de la valeur de l’ amour échangé, je crois que c’ est le prix qui fait la pute… et il ne faut pas mépriser celles qui chargent moins cher que nous ! Pas plus qu’ il faudrait mépriser ceux qui ne veulent pas faire croire à des femmes qu’ ils les aiment pour coucher avec elles… mais préfèrent avoir affaire à une professionnelle qui ne joue pas à la victime mais s’ assume pleinement ! Et le mieux qu’ on puisse faire pour les aider, c’ est les aider à assumer ce qu’ elles veulent vraiment. Mais tant qu’ il y aura une légalisation de l’ hypocrisie contre la prostitution, on n’ empêchera la mise en place des solutions pour l’ encadrer ! En passant , je crois que tromper son conjoint ( ou sa femme ) est plus dommageable et grave que de voir des célibataires se payer les services de prostitué(e)s adultes et consentant(e)s…
Qu’ en pensez – vous ?
…Stéphane René Gallant, de Drummonville
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Merci Raymond,
Trés bonne idée et alors
Bonne journée
Tu penses que tu auras quelques minutes pour répondre sur Les Voix du Panda ?
Le Panda
Patrick Juan
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Bonjour Patrick.
Vu la question que j’avais posée sur les références, j’ai décalé de 24 heures la sortie du texte qui le sera pour demain matin 8:00 heures du Québec.
Raymond.
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Raymond bonjour,
Ton réglement est partie ce jour avec le Jouranl Le Panda comme convenu, je pensais trouver le texte que je t’avais fait parvenir, en attendant nous reprenons celui ci.
Merci de me tenir au courant pour la parution de l’autre.
Amicalement,
Le Panda
Patrick Juan
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