Les lignes d’écoute ne sont-elles que des boîtes vocales?
Denis Lévesque questionne la prévention du suicide
Raymond Viger | Dossiers Suicide, Médias
À l’émission de Denis Lévesque du 6 octobre, l’animateur reçoit Mme Levac dont le fils s’est suicidé.
La question qui est soulevé à la fin de l’entrevue est que son fils, avant de se suicider, avait appelé Tel-Aide. Il aurait tombé sur une boîte vocale et personne n’aurait pu l’aider.
Denis Lévesque et Mme Levac se questionnent sur la qualité des services qui sont offerts sur les lignes d’écoute. Pourquoi n’y a-t-il pas une répartition pouvant diriger les appels vers des organismes disponibles pour répondre se demandent Denis Lévesque et Mme Levac?
Trop de lignes d’écoute avec peu de moyens?
J’irais plus loin dans les questions à poser et qui vont demander vérification. Y a-t-il trop de lignes d’écoute avec trop peu de ressources pour répondre adéquatement? Tel-Jeune, Tel-Aide, les centres de crise pour le suicide… Si on regroupait les différents services sous le même numéro de téléphone aurions-nous moins de boîtes vocales et plus de service?
La question soulevée par Denis Lévesque est très importante. Je trouve malheureux cependant que Denis Lévesque n’ait pas pris le temps de faire les recherches nécessaires avant de lancer cette question à son émission.
Les sujets sensibles de Denis Lévesque
Est-ce qu’en lançant une telle question sans plus de recherche Denis Lévesque laisse planer le doute que toutes les lignes d’écoute ne sont que des boîtes vocales? Est-ce que certaines personnes en crise vont s’abstenir d’appeler une ligne d’écoute en supposant qu’elles vont tomber sur un simple répondeur?
L’émission de Denis Lévesque touche des sujets très sensibles. Il est important de les aborder. Mais est-ce qu’à l’émission de Denis Lévesque certains sujets sont abordés trop rapidement? Trop de détails sur comment les évènements se déroulent et pas assez en profondeur sur comment en survivre? Est-ce que l’émission de Denis Lévesque est trop axé sur des gens qui ont vécu la problématique et qui n’ont pas assez de recul sur l’ensemble de la problématique soulevée? Compte tenu de l’importance des sujets abordés, peut-être que l’émission de Denis Lévesque aurait avantage de traiter moins de sujet dans la même émission mais de les traiter plus en profondeur?
1-866-APPELLE
Je n’ai pas fait enquête sur la qualité du service des autres lignes d’appel. Mais je veux ici réitérer mon appui, ma confiance et mon soutien à la ligne d’écoute 1-877-APPELLE. Cette ligne d’appel regroupe plus de 35 centres d’écoute à travers le Québec. Il ne faut pas hésiter à utiliser ce service gratuit d’aide et de soutien. Que vous soyez en crise, qu’un proche le soit ou que vous viviez un deuil par suicide, n’hésitez pas à faire ce coup de téléphone.
Ressources sur le suicide
- Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
- Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566 Ligne d’aide 24/7: 988
- France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
- Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
- Suisse: Stop Suicide
- Portugal: (+351) 225 50 60 70
Guide d’intervention de crise auprès de personnes suicidaires
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.
Par la poste: Reflet de Société 3894, Ste-Catherine Est, Bureau 12, Montréal, Qc, H1W 2G4
Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.
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Bonjour Mme Levac.
Je commencerais par mentionner que je sympathise avec le deuil de votre fils. Perdre un enfant est très difficile. Encore plus par suicide.
Je peux comprendre toute la souffrance qui peut vous habiter. J’ai perdu par suicide plusieurs personnes très proches de moi, dont mon père. J’ai moi-même fait 2 tentatives de suicide.
Votre besoin de vous exprimer était très légitime et fait même parti du processus de deuil. Les quelques réserves que je soulève ne sont pas envers vous, mais envers médias et journalistes qui parfois, sans s’en rendre compte, abusent de personnes fragiles et sensibles en présentant trop de détails inutiles.
Je ne remets pas en cause ce que vous avez dit. Cela fait parti de ce que vous avez vécu et de votre besoin d’en parler. Cependant, certaines questions de M. Denis Lévesque étaient malheureusement inutile. Je pourrais considérer certaines questions comme étant plus de voyeurisme inutile que pertinentes.
J’ai accompagné quelques personnes qui venaient de perdre un être cher devant les médias. Même si leurs thérapeutes considéraient que ces personnes n’étaient pas prêtes pour affronter les médias, sous la pression des recherchistes qui jouaient dans leur culpabilité en leur disant que leur message était important pour « sauver » d’autres jeunes, ces gens se sont présentés. Une d’elle s’est suicidée, incapable de survivre à toute la pression que la médiatisation lui avait fait vivre.
Je suis parfaitement d’accord qu’il y a de sérieux problèmes autant dans le nombre d’organisme communautaire que dans leur financement pour offrir un service adéquat. Cependant, la présentation de Denis Lévesque laissait planer un doute sur la valeur d’appeler une ligne d’écoute. Comme si toutes les lignes d’écoute étaient problématique.
Vous me trouverez peut-être très critique envers la responsabilité des médias quand on traite de sujets aussi sensibles que le suicide. Sachez que je viens d’une époque ou nous avons dû faire des pressions contre des médias tel que La Presse qui mettait en une les photos d’une personne qui sautait du Pont Jacques-Cartier pour s’écraser sur l’asphalte! Des photos et des reportages qui faisaient augmenter le nombre de suicide.
Les pressions exercées pour demander aux médias de continuer de parler du suicide mais d’une façon adéquate porte fruit. Aujourd’hui, je peux féliciter l’ensemble des médias pour le travail qu’ils font. Mais je préfère demeurer encore critique pour que l’amélioration continue et qu’on ne s’asseoids pas sur nos lauriers.
Je vous remercie Mme Levac pour votre implication et votre présence. Je vous félicite d’avoir d’utiliser des ressources pour vous soutenir. Prenez soin de vous. C’est la chose la plus importante qui soit pour l’instant.
Raymond.
Tout en demeurant un grand critique social, je suis capable de souligner les grandes améliorations qui a été réalisées.
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Bonjour,
Je suis Mme Levac et je voulais vous informer que le but de livrer mon témoignage (avec trop de détails selon vous) a su réveiller les gens sur le fait qu’il manque de ressources c’est évident. La recherchiste avait bien fait les recherches pour valider mes dires et effectuée les appels à différents centres d’aide. Nous aurions pu parler des heures de ce sujet mais le temps est compté. J’aurais aimé laissé un message aux gens en détresse en leur disant que si’l se frappe le nez sur une boîte vocale, de continuer d’aller frapper ailleurs. Même si la réalité est différente car certain n’appeleront jamais pour de l’aide et ceux qui le font comme mon fils sont tellement en détresse qu’il ne font qu’un appel et font l’irréparable. M. Lévesque a mis au bas de l’écran lors de mon passage hier à son émission le 1-866-appelle que vous nommé dans votre commentaire. Dans mon cas c’est le Faubourg vers qui l’appel est dirigé, c’est là que je vais pour le deuil de mon fils. Ils ont 2 lignes et une boîte vocale. À l’émission nous avons discuté de la centralisation des lignes et M. Lévesque ne s’arrêtera sûrement pas là. Je voudrais vous affirmer pour avoir vérifié moi-même également à différents centres d’aide pour constater avec désolement qu’ils ont des boîtes vocales, vous pouvez vérifier. Il manque de personnel et de bénévole. Vous savez je voulais ouvrir une porte et je pense l’avoir fait. Si vous trouvez que j’ai trop parlé des détails et bien j’en suis désolé pour vous, mais si vous aviez passé par là ou je viens de passer vous comprendriez que mes émotions mon guidées lors de mon passage et que je n’avais pas de texte préparé à l’avance car je voulais faire parler mon coeur. Le temps passe si vite qu’on n’a pas le temps de parler de tout ce qu’on voudrait et le stress qui embarque par dessus cela. Je ne souhaite à personne de perdre un enfant car c’est de loin la pire chose qu’un parent peut vivre dans sa vie. Je remercie M. Lévesque de m’avoir invité à son émission. Je l’admire beaucoup.
Une maman qui a parlé avec son coeur.
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Les associations peuvent effectivement manquer de bénévoles et de personnels qualifiés. Cependant, s’il y a multiplication des lignes, cela peut nécessiter beaucoup de bénévoles dans plusieurs lieux différents. Une certaine centralisation peut avoir de grands avantages comme ce fût le cas pour la ligne 1-866-APPELLE qui regroupe plus de 35 centres de crise à travers le Québec, tous sous le même numéro de téléphone.
Raymond.
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Raymond,
ce n’est pas que les lignes soient inssufisantes, il me semble que ces associations manquent de plus en plus de bénévoles.
Puis en dehors de cela il faut savoir écouter, ce qui n’est non plus chose facile.
Cet article rapporte une masse de faits dont certains demandent des explications.
Donc n’hésitez pas à poser vos questions des deux côtés de l’Atlantique et du monde nous fairons de notre mieux pour vous répondre.
Tout en étant à votre écoute, merci.
Cordialement,
Le Panda
Patrick Juan
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Bonjour M. Miron.
Merci pour votre commentaire et votre présence. Félicitations pour le travail que vous accomplissez. Si nous pouvons faire quelque chose pour soutenir votre implication, n’hésitez pas à nous en faire part.
Je pense aussi qu’il y a un problème sur le nombre de lignes d’écoute disponible et la capacité de répondre de toutes ces lignes. Cela nécessite une recherche et une réflexion, mais on ne peut pas se limiter de lancer le doute sur tout le travail qui est réalisé sans avoir pris le temps de faire quelques recherches.
Raymond.
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Bonjour
Je suis d’accord avec vous, trop d’info, trop de détails sur l’événement, un sujet que l’on doit approfondir avant d’en parler…mais ce que je retiens, il y a un problème avec les lignes d’écoute.
Je suis Sylvain Miron l’initiateur du projet DÉFI DE L’ESPOIR 2011, http://www.defiespoir.com
Il faut continuer, il y a beaucoup de travail à faire.
bonne journée
Sylvain Miron
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