Entente hors cours entre Barrick Gold et Noir Canada
Une réflexion sur la liberté d’expression, le droit de dénoncer les abus des grandes entreprises et du monde politique. Est-ce que l’argent permet de tout acheter? Une commission d’enquête est demandée.
Raymond Viger | Dossiers Justice , International
Les auteurs Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher publient aux Éditions Écosociété le livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique qui remporte le Prix Richard Arès en 2008. De plus, Noir Canada réclame une commission d’enquête indépendante qui ferait la lumière sur les nombreux cas d’abus qui auraient été commis en Afrique.
Les abus de Barrick Gold et Banro
Noir Canada dénonce des cas de déversements de produits toxiques dans les cours d’eau, de corruption politique, la présence des entreprises minières dans des zones de guerre créant des conséquences tragiques et d’autres cas d’abus impliquant les entreprises canadiennes et multinationales Barrick Gold et Banro.
Noir Canada s’appuie sur des sources crédibles dont des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que des organisations telles que Human Rights Watch et Amnistie internationale. Quelques-unes des actions dénoncées dans Noir Canada: déversements de produits toxiques dans des cours d’eau, corruption politique, mobilisation d’armées nationales pour déloger les civils…
Poursuite-bâillon
Selon Wikipédia la définition d’une poursuite-bâillon:
Une poursuite stratégique contre la mobilisation publique ou poursuite-bâillon est, en Amérique du Nord, une action en justice visant à entraver la participation politique et le militantisme. Il s’agit le plus souvent d’une poursuite civile pour raison diffamatoire, intentée contre un individu ou un organisme ayant pris parti dans le cadre d’un enjeu public. Le concept inclut également les menaces de poursuite, car le succès d’une telle opération ne découle pas tant d’une victoire devant les tribunaux que du processus lui-même, visant à intimider la partie défenderesse (celle attaquée) ou l’épuiser financièrement dans le but de la réduire au silence.
En avril 2008, la compagnie minière Barrick Gold intente une poursuite en diffamation contre les auteurs Alain Deneault, Delphine Abadie, William Sacher et les Éditions Écosociété pour 6 millions. De son côté, Baron poursuit les auteurs et Écosociété pour 5 millions.
Barrick Gold et Écosociété: entente hors cours
Pour mettre fin à la poursuite de Barrick Gold les Éditions Écosociété viennent de conclure une entente hors cour. En plus d’un montant d’argent, les Éditions Écosociété cessent la publication du livre Noir Canada.
Extraits du communiqué de presse émis par Écosociété:
Ce retrait ne saurait en rien constituer un désaveu du travail des auteures, Delphine Abadie, Alain Deneault et William Sacher, ou de l’éditeur. Son analyse du rôle des sociétés canadiennes en Afrique aura permis d’ouvrir un débat nécessaire sur le paradis judiciaire qu’est le Canada pour les entreprises minières mondiales et aura fait réaliser aux Canadien que leur épargne se trouve investie dans ces activités controversées. Les Éditions Écosociété restent convaincues que l’ouvrage Noir Canada méritait d’être publié. Écosociété et les auteures de Noir Canada continuent de réclamer la tenue d’une telle enquête.
Une nouvelle législation pour la liberté d’expression
Les démarches des Éditions Écosociété auront notamment contribué à l’adoption de la Loi modifiant le Code de procédure civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens au débat public, seule législation du genre en vigueur au Canada.
Les Éditions Écosociété entendent continuer leur travail d’éditeur critique, engagé et indépendant. Elles entendent continuer, malgré les menaces qui pèsent sur le livre et la pensée, à se prévaloir de leur liberté d’expression pour éclairer les citoyens sur un ensemble de questions d’intérêt public.
La poursuite de Barrick Gold, apparence d’abus
Avec ce règlement, les Éditions Écosociété et les auteures de Noir Canada comptent également se dégager d’un procès de 40 jours et de multiples procédures représentant en soi des coûts financiers, humains et moraux colossaux, malgré la provision pour frais de 143 000 $ que la juge Guylaine Beaugé a ordonné à Barrick Gold de leur verser le 12 août dernier. Elle concluait alors dans son jugement que la poursuite intentée présentait une apparence d’abus.
Un nouveau livre Faire l’économie de la haine
Les Éditions Écosociété entendent également continuer à publier l’auteur Alain Deneault, dont les écrits constituent une précieuse contribution à la pensée critique. D’ailleurs, elles annoncent d’ores et déjà la parution cet automne de son prochain ouvrage, Faire l’économie de la haine, un recueil de textes exposant les formes culturelles d’une « censure insidieuse » visant à empêcher des raisonnements critiques.
La poursuite de Banro
Les Éditions Écosociété et les auteures de Noir Canada font toujours face à une poursuite en diffamation de 5 millions de dollars, intentée par la multinationale Banro en Ontario. Ils sont toujours en attente d’une décision de la Cour suprême du Canada afin de rapatrier la poursuite au Québec, l’Ontario n’ayant pas encore adopté de loi contre les poursuites-bâillons. Un débat urgent doit avoir lieu sur l’accès à la justice et les coûts faramineux qu’elle implique.
Pierre Noreau, « Le pouvoir…contre le savoir ? », Le Devoir, 10 décembre 2010
Les auteurs de Noir Canada n’ont sans doute rien fait de plus que le travail auquel on s’attend des penseurs et des chercheurs au sein de chaque collectivité. Derrière la poursuite dont ils sont l’objet, demeure une question fondamentale: peut-on encore être critique dans notre société? Le pouvoir (et l’argent) doit-il toujours l’emporter sur le droit de savoir, ou du moins sur le droit de s’interroger publiquement? Au-delà de ce que recouvre la notion d’atteinte à la réputation, c’est donc l’avenir de la pensée qui se jouera ici.
Combien de nos placements et de nos régimes de retraite sont investis dans Barrick Gold ou d’autres qui ont les mêmes comportements? Se faisant, sommes-nous complice de Barrick Gold?
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Poésie urbaine. Je me raconte. Jean-Simon Brisebois.
Depuis 1997 Jean-Simon s’est découvert un goût pour l’écriture. Après avoir publié une trilogie poétique aux Éditions TNT(Entité en 2008, L’âme de l’ange en 2007 et Renaissance en 2006), plusieurs de ses lecteurs étaient curieux de savoir lesquels de ces textes parlaient le plus de lui. Il revient donc en force avec Je me raconte, un court récit autobiographique. Laissez-vous guider dans le monde particulier de ce jeune auteur!
Disponible par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: http://www.editionstnt.com/Livres.html
Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4.
Bonjour Ève.
Je suis encore au bureau et je n’ai pas accès à des haut-parleurs. Je vais regarder le vidéo dès que j’en ai l’occasion.
Que s’est-il passé au juste avec les éditions écosociétés?
Raymond.
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bonsoir Raymond !
les gouvernements ne sont pas trop mous , ils sont solidaires et j’irai même plus loin ! pour certaines multinationales , ils sont carrément les acteurs !
sur le net , il y a tout ce que l’on veut comme informations !
le problème étant qu’il y a autant d’informations que de désinformations !
le tout étant de bien faire attention à ce que l’on nous donne !
vérifier pour ne pas en prendre plein la tête ensuite !
pour le livre des auteurs cités plus haut , sachant que leurs renseignements sont justes , prévoir les réactions , anticiper et se servir des lois du pays en incluant d’autres partenaires !
être sur de pouvoir couper l’herbe sous le pied !
Les éditions écosociétés ont joué les faux frères , et on su tirés leur épingle du jeu en piquant 1 million de $ aux écrivains qui leur ont donné de quoi manger !
une bien curieuse façon de remercier , car je suppose que le livre s’est bien vendu !
je ne sais pas s’il est plus difficile de s’exprimer en réalisant un film sans être ennuyé par la vérité ?
mais ça vaudrait p’têtre le coup d’essayer ……
je vous trouve bien courageux là tout de suite , Raymond ! lol
amicalement
ève
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Pas de problème Ève. Quand vous me donnerez le bon lien, je pourrais le changer sur vos autres commentaires.
Raymond.
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Je viens de voir qu’en cliquant sur mon pseudo , le 03 collé ne sert à rien , puisqu’on tombe sur un blog inerte depuis mars 2009 !
blog qui n’est d’ailleurs pas nourrit !
c’est un hors sujet , je reviendrais dans la semaine
bonne nuit Raymond
ève
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Bonjour Aquablue.
Nos gouvernements sont malheureusement trop mou face aux injustices flagrantes que nous font vivre certaines multinationales. Quand une multinationale se fait accuser dans un dossier, les peines encourues ne sont pas assez grandes pour les décourager à arrêter leurs abus. Sans parler de l’armée d’avocats qui travaillent pour eux pour empêcher une équité dans les recours en justice.
Raymond.
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beaucoup de multinationales opèrent ainsi pour mettre à exécution leurs projets de développement de leurs industries et en obtenir les garanties nécessaires !
vider les comptes des contre-venants est leur force , pouvant répondre largement à coups de millions de dollars !
le pouvoir de cet argent règne aux mépris des libertés d’expression ,
mais pas seulement , aux mépris de la santé publique aussi ,
et au mépris des écosystèmes planétaires !
les tribunaux se trouvent en forcing face aux lobbyings de ces multi , car certains membres sont actionnés pour faire aboutir les dossiers dans le sens prévu !
c’est une réelle injustice et un bafouement honteux des lois envers les droits de l’homme les plus élémentaires !
nous sommes toujours au moyen-âge !
ces gens nous mènent à l’abattoir ……… et je ne crois pas être parano !
à vous retrouver sous un meilleur horizon de vie
ève
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