Une mère témoigne sur l’intimidation de sa fille

Jeune, intimidation et agressions

Suite à mon billet sur l’intimidation et les agressions des jeunes à l’école, Nathalie, une mère de famille nous livre ce témoignage touchant.

Nathalie | Dossier Taxage et intimidation

En tant que parent, le sujet de l’intimidation me fait revivre beaucoup d’émotions. Ma fille a, elle aussi, vécu l’intimidation. Une de plus parmi tant d’autres. C’est triste car les jeunes gardent le silence. Par peur des représailles, ils ne s’ouvrent pas.

Le changement de comportement de ma fille m’a fait douter que quelque chose n’allait pas. En la questionnant, elle a fini par me raconter ce qu’elle vivait tous les jours à l’école. J’en avais des frissons! Je me disais que c’était impossible tout ce qu’elle a vécu.

Pour le diner, je lui donnais des sous. Elle mangeait dans les toilettes. Ne pas être au courant au moment où elle le vivait m’a mise en colère. C’était douloureux d’apprendre tout ce qu’elle a subit en silence.

Un dimanche soir, je l’ai vu angoissé dans son lit. J’ai parlé avec elle pour découvrir que l’angoisse qu’elle vivait provenait du fait que le lendemain elle devait aller à l’école le lendemain et qu’elle savait ce qu’il l’attendait. Je lui ai dit que c’est assez et que ça doit finir! Demain, tu restes à la maison. Je m’occupe du reste.

Le lendemain matin, je téléphone à la direction de l’école et leur dit  que je garde ma fille à la maison car elle y est plus en sécurité qu’à l’école. La directrice répond:

Mais voyons madame, vous n’avez pas le droit de garder votre fille à la maison. Si vous faites cela je vais devoir faire une plainte à la DPJ.

Je lui ai dit que si elle n’avait rien d’autre à proposer, qu’elle la fasse sa plainte à la DPJ. Au bout d’une semaine, je reçois l’appel de la DPJ. Après leur avoir expliqué tout ce que ma fille subissait, il ne savait plus quoi me dire. Il m’a dit:

Écoutez madame , laissez nous une semaine de réflexion à savoir ce que nous allons décidé pour votre fille et on vous revient avec NOTRE décision.

La semaine suivante, la DPJ me rappelle pour me dire que, finalement, le mieux sera de garder ma fille à la maison mais que, malheureusement, elle ne sera pas scolarisée.

Peut-on accepter que ce soit nos jeunes qui écopent et non pas les intimidateurs? Le système est malade. Il n’y a pas de justice. Pendant que les parents se battent pour encourager leurs enfants à aller à l’école, à leur dire qu’ils sont de bonnes personnes… voilà ce que la DPJ nous offre comme solution! L’estime de soi et leur confiance en mangent un coup.

Pour les parents qui on perdus leurs enfants par suicide, ça me bouleverse terriblement. Je peux comprendre leur mal et leur frustration. Il faut AGIR ET VITE. Il faut que les gens CHANGENT et comprennent que l’intimidation peut DÉTRUIRE un être humain.

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