Ça prend tout un village pour élever un enfant
À quoi sert la prévention quand il faut intervenir?
Une marche contre l’intimidation, un policier sociocommunautaire qui nous fait une conférence contre l’intimidation… et quoi d’autre?
Raymond Viger | Dossiers Éducation, Taxage et intimidation, Décrochage
Qu’un jeune, pour briser le cercle vicieux de l’intimidation, décide d’organiser une marche, c’est excellent pour ce jeune. Que la ministre de l’Éducation y soit pour montrer son soutien au jeune, je veux bien. Mais il ne faut pas que ce soit la seule action sur l’agenda du ministre de l’Éducation.
Qu’un policier sociocommunautaire fasse une conférence sur l’intimidation ou qu’un organisme nous présente une pièce de théâtre sur l’intimidation, grosse perte de temps. Les jeunes savent déjà trop ce qu’est l’intimidation. Ce qu’ils ne savent pas et que le policier sociocommunautaire ou la pièce de théâtre ne pourra pas leur dire c’est qui va les aider vis-à-vis l’intimidation? Qui va s’impliquer? Qui va se mouiller pour eux? Une conférence ou une pièce de théâtre sur l’intimidation c’est une façon de soulager nos consciences et de pouvoir écrire dans nos rapports que nous avons fait quelque chose.
L’intimidation, une responsabilité sociale
Parce que l’intimidation ça concerne tout le monde. Le directeur d’école, les parents, l’enseignant, le conducteur d’autobus scolaire, le propriétaire du dépanneur du coin, le travailleur de rue… L’intimidateur doit comprendre qu’il est surveillé et que personne n’accepte son comportement. Où qu’il soit.
La communauté doit connaître les noms et les visages des intimidateurs de leur quartier. Les victimes doivent non seulement être protégées, mais aussi se sentir protégées.
Le message qui est lancé quand on laisse un intimidateur faire sa loi, c’est que c’est payant d’être un intimidateur. Cela motive d’autres jeunes à faire de même. Si le message que nous lançons est plus ferme, les autres jeunes se tiendront tranquilles. Parce qu’ils auront compris qu’on ne gagne pas à être un intimidateur.
Vis-à-vis l’intimidation, nous n’avons pas besoin de faire de la prévention. Il nous faut intervenir et agir. Notre action permettra de faire une prévention qui aura un sens dans la communauté.
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Bonjour Normand.
Merci pour votre présence et votre commentaire.
Il est vrai que le début du billet peut saisir. Mais je suis tellement irrité par toutes les actions qui sont posées mais qui ne servent qu’à apaiser les consciences sans vraiment être efficace dans la vie de tous les jours.
Vous avez parfaitement raison de dire que tout cela vaut aussi pour les adultes. C’est justement le thème de notre numéro de février de Reflet de Société où l’on montre des cas d’intimidations dans différents milieux autant chez les jeunes que les adultes.
Raymond.
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Le début brasse beaucoup : « grosse perte de temps » la pièce de théâtre et la conférence du policier ! Ça surprend. Mais c’est absolument vrai. Dans notre société actuelle, il est difficile d’intervenir auprès des jeunes. Mais il faut changer cela et revenir à un « village » où tous les adultes sont responsables des enfants. Lorsque j’étais enfant (il y a de cela une éternité), tous les adultes de la rue pouvaient nous reprendre et ils ne se gênaient pas de le faire ; mais nous pouvions compter sur eux aussi pour nous défendre.
Oui, il est temps que nous passions à l’action dans ce domaine. Et que nous faisions preuve d’une fermeté nécessaire :
«Si le message que nous lançons est plus ferme, les autres jeunes se tiendront tranquilles. Parce qu’ils auront compris qu’on ne gagne pas à être un intimidateur.»
Cela vaut aussi pour les adultes.
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