Dans le Journal de Montréal, Lise Ravary signe un texte sur les enjeux touchant la prostitution. Un débat qui ne cesse de revenir dans l’actualité depuis des décennies mais dont nous devrons éventuellement trancher.
Raymond Viger | Dossiers Prostitution et Sexualité
Suite à l’essai de Réal Ménard de parker les prostituées d’Hochelaga-Maisonneuve sur un terrain vague pour y tolérer la prostitution, le 21 juin dernier, Lise Ravary, dans son blogue du Journal de Montréal, se positionne sur la légalisation de la prostitution.
Lise Ravary fait un excellent résumé de l’état de la situation. Des positions que nous décrions depuis des décennies. Les points soulevé par Lise Ravary ont déjà fait parti de nos écrits depuis longtemps. Il est intéressant qu’ils soient maintenant accessibles à un plus grand nombre. Mais je m’attriste que nous ayons à répéter si souvent et si longtemps les argumentaires pour en arriver à faire le débat social sur la prostitution.
Légaliser la prostitution?
Je suis toujours sidéré de lire des commentaires de gens qui pense régler facilement les conséquences désastreuses de la prostitution par la simple légalisation de la prostitution. Comme la légalisation de l’alcool en 1919 ou encore du jeu en 1969, certains diront. Cependant, l’alcool et le jeu sont des produits et non pas des êtres humains. On ne peut pas mettre une personne qui se prostitue sur le même pied d’égalité qu’une bouteille de bière!
Les gens qui sont en faveur de la légalisation de la prostitution ne semblent pas lire les rapports provenant des pays qui l’ont fait. En Allemagne, seulement 1% des prostituées s’étaient enregistrées auprès de l’état! Mme Ravary souligne aussi très bien les augmentations du nombre de prostituées de rue provenant de la légalisation de la prostitution.
Témoignages de prostituées
En tant que travailleur de rue et intervenant, j’ai accompagné plusieurs prostituées dans leur cheminement. Si on légalise la prostitution, qu’est-ce qu’on fait avec la prostituée qui est malade physiquement ou psychologiquement? Aucune institution qui louerait les services de prostituées vont n’en vouloir. Ni le privé, ni l’état. Elles demeureraient encore une fois à la rue mais en devant se cacher et s’isoler encore plus.
Je suis aussi navré d’entendre quelques prostituées parler du »travail du sexe » et de vouloir en faire un travail comme les autres. Ces quelques prostituées, qui disent parler au nom de toutes les prostituées, n’ont même pas le soutien de la majorité des prostituées de rue. Quelles sont leurs réelles motivation dans ce débat politique?
Illustration Mabi.
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Merci Mme Roussy pour le lien vers le billet que vous avez écrit sur la prostitution.
Même si j’invite les internautes à aller le lire, plusieurs d’entre eux n’iront pas. Si vous pouviez faire un court résumé de votre position cela pourrait lancer le débat et d’intéresser les internautes à lire l’ensemble de votre billet.
Raymond.
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Non, l’interdiction de la prostitution n’est pas une chimère.
Lettre à Caroline Éliacheff
http://www.centpapiers.com/non-linterdiction-de-la-prostitution-n%e2%80%99est-pas-une-chimere.-lettre-a-caroline-eliacheff/105209
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Bonjour Panama.
C’est une triste réalité qu’il y a un acharnement sur les prostituées de rue. En même temps, c’est souvent les prostituées qui ont le plus besoin d’aide et ce sont sur elles qu’on s’acharne.
Raymond.
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Seules les prostituées de la rue sont visées. Les autres formes de prostitution sont légales. Cependant, la répression apporte aussi des conséquences. On leur donne des contraventions, criminalise les personnes, les met en prison. Nous entendons aussi parler d’histoires d’horreur. Des filles battues et violées par des clients qui ne peuvent porter plainte parce qu’elles sont considérées comme des criminelles, des policiers qui les font chanter pour avoir des informations sur ce qui se passe dans le milieu… Une opération répressive ne fait que déplacer les gens d’un quartier à l’autre.
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Bonjour M. Léonard.
Un local pour accueillir les filles qui se prostituent dans Hochelaga-Maisonneuve fait parti des recommandations de plusieurs intervenants et ce, depuis fort longtemps. Il y a une dizaine d’années cela faisait parti des propositions du Rapport Burtin auquel nous avons collaboré: https://raymondviger.wordpress.com/2010/02/28/prostitution-dans-hochelaga-maisonneuve-rapport-burtin/
Effectivement, il n’y a pas assez de ressources qui peuvent intervenir et soutenir les filles qui se prostitutent. Sans aide suffisante, il est difficile d’espérer des changements permanents. Et ce n’est pas avec quelques ateliers de création par semaine qu’on va atteindre des objectifs significatifs.
Raymond.
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Pour aider les femmes à sortir de la prostitution, la ville pourrait créer un centre de jour pour accueillir les filles à la place de les laisser trainer dans la rue. Comme mesure alternative, pourquoi ne pas offrir un emploi bien rémunéré aux prostituées? Pour inciter les filles à changer de métier.
Encadrer le travail des prostituées, ce n’est pas la meilleure solution pour combattre le plus vieux métier du monde. Toutefois, pour certaines filles qui restent accrochées au milieu, une zone légalisée pour travailler permet d’assurer la sécurité des prostituées.
Il existe un organisme comme Passage qui aide les filles qui ont des problèmes avec la toxicomanie, l’itinérance et la prostitution. En association avec un organisme d’habitation, la SHAPEM, l’organisme Passage offre des loyers à prix modique aux filles en difficulté dans le quartier Hochelaga et sur le Plateau Mont-Royal. Deux locaux communautaires sont disponibles le jour jusqu’à 9 heures le soir, pour aider les jeunes femmes en cas de problème. Toutefois, le local communautaire du Plateau Mont-Royal est la plupart du temps fermé, probablement dû à des coupures budgétaires. Les filles de Passages sont alors abandonnées seules dans leur petit appartement du plateau. Confrontées à la solitude, à la dépression et à l’isolement, plusieurs filles consomment des stupéfiants, souvent des drogues dures comme le crack, la cocaïne ou l’héroïne. Certaines filles peuvent risquer alors de faire une surdose mortelle ou même de se suicider dans des cas de dépression et de crise majeure. J’estime qu’il s’agit d’un manque d’encadrement de la part des intervenantes de Passage. Je ne crois pas qu’on va aider les jeunes femmes en les laissant se droguer toute la journée dans leur appartement.
Le local de Passage au centre-ville offre trois ateliers par semaine aux filles soit un atelier d’écriture, de théâtre et d’art plastique, à raison de trois heures, pour chaque atelier qui est rémunéré au salaire minimum. Les jeunes femmes réclament plutôt une possibilité de gagner plus d’argent pour sortir de la prostitution.
Je constate aussi un manque de ressource pour les femmes itinérantes à Montréal. Les filles dorment par terre sur un tapis à la rue des femmes.
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