Société de consommation
Le vrai sens de la fête, sans être esclaves de faux besoins
Normand Charest – chronique Valeurs de société | Dossier Consommation
Vous souvenez-vous des anciens contes de Noël à « contenu social » ? Celui de Dickens avec « M. Scrooge », et puis « La Petite Fille aux allumettes » d’Andersen. Les deux contes se passent au 19e siècle et décrivent la vie de gens vivant dans une très grande pauvreté.
Dans le premier, une simple dinde fait le bonheur d’une famille pour Noël. Dans le deuxième, une fillette meurt gelée dans la rue, alors que les gens font leurs emplettes.
Nous sommes à la fois proches et loin de cette époque. Il y a toujours des inégalités sociales entre riches et pauvres et Noël n’est pas un « jour de rêve » pour tous. Mais la consommation a bien changé ainsi que le sens de la fête.
Nous sommes loin de la simple dinde et du petit sapin. On peut même dire que nous sommes loin du sens de la fête, puisque nous vivons maintenant 365 jours par année dans un tourbillon de surconsommation qui ne fait pas vraiment notre bonheur.
D’un côté les « perdants », qui doivent se contenter des friperies et de l’aide alimentaire, de l’autre les « gagnants ». Et entre les deux, la majorité des consommateurs qui sont, trop souvent, les esclaves de faux besoins.
Pourquoi surconsommer ?
Pourquoi consommons-nous trop ? Ne serions-nous pas des esclaves de la publicité, dont chaque produit promet le bonheur ? La réflexion n’est pas nouvelle, mais il plus utile de la faire avant Noël qu’après la tournée des magasins. Une réflexion à faire avant de nous endetter inutilement.
Il y a quelques générations, selon nos aïeuls, les garçons pouvaient jouer au hockey avec une crotte de cheval gelée, dans la rue, la ruelle ou sur une patinoire artisanale. Ensuite, la rondelle de caoutchouc s’est imposée. De nos jours, on ne joue plus sans un équipement coûteux.
On peut considérer l’évolution de toutes les activités de la même manière. Ainsi, on remarque qu’une petite course demande maintenant des vêtements de jogging particuliers, la même chose pour le cyclisme, alors que l’on se contentait autrefois de nos « vêtements de semaine ». Fini la petite pince de métal au pantalon.
Fini la petite boîte noire pour les photos de famille, le téléphone unique dans l’entrée ou la cuisine, la machine à écrire bonne pour la vie, les choses faites pour durer, les vêtements de travail rapiécés, les réparateurs de radio, de grille-pain.
Nous sommes à l’époque du jetable et du pas toujours recyclable. Un vieux téléphone portable, un vieil ordinateur ont maintenant trois ou quatre ans, pas beaucoup plus. On court sans cesse après la dernière version que l’on agite devant nous, comme des chiens après un lapin mécanique.
Pour qui travaillons-nous ?
Nous courons, nous nous essoufflons, pour payer des choses dont nous n’avons pas toujours besoin. Alors, pour qui travaillons-nous ? Qui est au service de qui ? Ce qui devait nous faciliter la vie ne l’a pas vraiment fait, parce que toutes les inventions sont vite mises au service d’une économie de surconsommation.
En ce sens, cette sorte d’économie devient comme une idole à laquelle on consacre toutes nos forces. Un monstre, utile à personne, auquel nous nous retrouvons enchaînées.
Noël, fête de quoi ?
Et puis Noël, « la plus grande fête de la consommation », est complètement dénaturé. On oublie l’origine et le sens de cette fête. Un sens spirituel qui ne convient plus à tout le monde, puisqu’il s’agissait de la naissance de Jésus.
Mais on se souviendra de l’Amour qu’il représente. Raison pour laquelle cette fête était devenue celle de l’amour désintéressé, de la compassion. Le fait qu’elle se transforme plutôt en une célébration de la consommation excessive constitue une décadence certaine, peu importe nos croyances.
La vraie fête dont on rêve ne devrait pas coûter très cher. Pour échanger de l’amour, cela demande d’abord de la disponibilité, c’est-à-dire le temps et le désir d’écouter l’autre ; autrement dit, le « don de soi ». C’est dans cette rencontre que réside le vrai sens de la fête. Peu importe ce qui se trouve au centre de la table ou sous l’arbre de Noël.
C’est soi que l’on donne en premier lieu. Et les cadeaux viendront d’eux-mêmes, comme ils le pourront. Ils viendront du cœur et selon nos moyens.
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Touchée par cet article dans lequel je me reconnais !
Il est excellent , Rien à ajouter , Tout est dit !
Merci
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Bonjour Ève.
Effectivement un bel article à l’approche des Fêtes.
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Un très bel article effectivement et qui nous ramène à la véritable vocation de cette fête : réunir la famille et les amis.
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Les fêtes ont leur raison familiale et sociale.
Merci Krinou pour votre présence et votre commentaire.
Raymond.
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Ça nous permet de réaliser que nous sommes beaucoup à penser de la même façon. Merveilleux !
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Les deux derniers paragraphe résume l’effet de la surconsommation. Une vérité toute simple. Évitons d’être en relation, d’être des humains, paraissons plutôt ! Ayons l’air heureux ! Cela m’ennui à mourir d’être l’esclave de la machine. J’ai déjà entendu une expression qui disait qu’un jour, les humains seront contrôler par les machines. A ce moment, j’imaginais des robots puissants comme dans Terminator contrôler l’humaniter. En réalité, c’est la façon dont le système est conçu (la création de la monnaie, l’informatique) qui prive l’être humain de réfléchir. « La machine dit que nous ne pouvons pas faire ca MONSIEUR, désoler c’est à cause du système, je ne peux rien faire ». OUI MAIS C’EST QUI QUI A INVENTÉ LE SYSTÈME.
Merci de me ramener à l’essentiel car parfois ca me met un ti peu en colère de constater notre dérive humanitaire….
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Bonjour Sylvain.
Merci pour ta présence et ton commentaire.
Pour vivre en société, il est important d’avoir des règles et un système qui régit les relations entre les individus. Mais le système ne doit pas brimer la possibilité de nuancer, de faire des cas d’exceptions, d’être flexible, d’être compréhensif… d’être à l’écoute finalement.
Raymond.
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Excellent commentaire ! «Pas de ma faute, c’est à cause des actionnaires, disait le patron en conduisant sa luxueuse voiture ; pas de ma faute, c’est l’économie ; c’est la loi (qui fait la loi, l’économie ?), etc.» Et Joyeux Noël, Sylvain !
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Excellent texte et et réflexion très pertinente sur le sens à donner à la fête de Noël! Et j’abonde dans le même sens que la majorité des commentateurs ici: pourquoi ne pas revenir à des valeurs de base comme le bonheur, la famille, l’amitié, l’amour et le partage? Et il me semble que s’offrir des cadeaux devrait venir à la base du coeur et non du portefeuille…
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Les plus beaux cadeaux que l’on puisse s’offrir ne sont pas matériel.
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Joyeux Noël, Anders !
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Merci! À toi aussi!
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