Débat autour du mandat d’Éduc’alcool. Les lecteurs du Devoir questionnent Hubert Sacy et Éduc’alcool
Ivan Rochette, un citoyen de 77 ans écrit une lettre au Devoir et pose clairement la question: Éduc’alcool, pour qui travaillez-vous? La SAQ, l’industrie des boissons alcooliques? Hubert Sacy patine sans répondre à la question.
Raymond Viger | Dossier Alcool
Un débat qui n’est pas nouveau et qui ne semble pas vouloir s’éclaircir. La lettre de M. Rochette ainsi que les commentaires qu’elles auront suscitées démontrent bien que les citoyens questionnent les motivations réelles des campagnes de publicité d’Éduc’alcool.
Éduc’alcool est un organisme indépendant, financé par les producteurs d’alcool. Ses membres sont des distilleries et des producteurs d’alcool qui ont décidé de prendre les devants et faire leur campagne de prévention pour éviter que le gouvernement ne l’impose et ne la fasse à leur place.
Tel que décrit sur le site Internet d’Éduc’alcool nous pouvons y voir clairement que les membres d’Éduc’alcool sont des producteurs d’alcool. Ce sont aussi ces producteurs d’alcool qui financent Éduc’alcool.
Objectifs d’Éduc’alcool
Regardons quelques-uns des objectifs d’Éduc’alcool:
Éduquer le grand public et particulièrement les jeunes à la consommation de boissons alcooliques.
Valoriser la notion de plaisir liée à une consommation réfléchie et équilibrée des produits alcooliques.
Promouvoir la modération dans la consommation d’alcool.
La question qui tue
Est-ce acceptable qu’Éduc’alcool, avec de tels objectifs, veuille convaincre mon jeune de 12 ans de boire avec modération?
Éduc’alcool a créé le jeu Pocheville à l’intention des jeunes de 12 à 16 ans afin de les sensibiliser aux effets de l’abus d’alcool… et ainsi les convaincre que la modération a bien meilleur goût.
Références
- Lettre d’Ivan Rochette dans le Devoir: Publicité d’Éduc’alcool: incitation à la modération ou à la consommation?
- Réponse de Hubert Sacy d’Éduc’alcool dans le Devoir
- Objectifs d’Éduc’alcool
- Jeux Pocheville pour les jeunes de 12 à 16 ans
Financement d’Éduc’alcool
Le budget d’Éduc’alcool provient des redevances perçues sur les ventes d’alcool de ses membres. Ces contributions sont prélevées par la SAQ à même les ventes des produits des membres institutionnels et remises à l’organisme sur une base régulière de manière à lui assurer un financement adéquat pour remplir son mandat.
Membres institutionnels
- Les membres institutionnels d’Éduc’alcool appartiennent à cinq grands secteurs d’activités représentés par des organismes constitués. On y trouve :
- la Société des alcools du Québec pour le secteur de l’importation, de la distribution et de la vente au détail
- l’Association des distillateurs du Québec pour le secteur des spiritueux
- l’Association des viniculteurs négociants du Québec et les viniculteurs qui sont dotés d’un permis d’exploitation et vendent leurs produits par le réseau de la Société des alcools du Québec pour le secteur des vins
- l’Association des cidriculteurs artisans du Québec et les cidriculteurs et brasseurs qui sont dotés d’un permis d’exploitation et vendent leurs produits par le réseau de la Société des alcools du Québec pour le secteur des cidres
- l’Association du Québec des agences de vins, bières et spiritueux pour le secteur de la représentation
Membres associés
- Tout membre de l’industrie des boissons alcooliques qui désire participer aux activités et s’engager dans Éduc’alcool peut le faire à titre de membre associé.
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Ressources
Office de la protection du consommateur du Québec
Montréal: 514-253-6556
Québec: 418-643-1484
Partout au Québec: 1-888-OPC-ALLO (1-888-672-2556)
Option consommateurs
Montréal: 514-598-7288
Numéro sans frais: 1-888-412-1313
Rédaction
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Bonjour M. Sacy.
Plus nous sommes en réaction aux commentaires d’une personne et plus nous risquons de faire réagir les gens de ce groupe ou qui cherchent à avoir un débat équitable.
Le plus exemple que j’ai vu dans cette philosophie est André Boisclair lorsqu’il était ministre de l’Environnement. Il a pris le temps d’écouter les militants écologistes qui l’attaquaient. Il a ensuite répondu calmement, en respectant le fossé qui le séparait de ces extrêmistes. L’ouverture d’esprit et l’écoute que M. Boisclair a témoigné lui a fait gagner beaucoup de points en peu de temps.
Au plaisir,
Raymond Viger.
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Rebonsoir
J’avais l’impression de l’avoir fait, mais il y a sans doute place à amélioration.
Cordialement
Hubert Sacy
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M. Sacy.
En interprétant ainsi la question de M. Rochette, vous avez possiblement raison sur ces motivations. Mais M. Rochette représente un certain pourcentage de notre société. Pourquoi ne pas profitez de la question de M. Rochette pour répondre à l’ensemble de ce groupe?
Sans les attaquer, mais en tant que spécialiste de la communication sociétale. Votre objectif n’étant pas de convaincre M. Rochette mais plutôt d’informer et de sensibiliser les gens qui pourraient être touchés et rejoints par la question et le commentaire de M. Rochette.
Raymond Viger
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Bonsoir,
Vous voyez bien que de la discussion jaillit la lumière. La preuve…
Trois précisions pour conclure:
Je n’ai pas répondu spécifiquement à la question de M. Rochette parce que ce n’était pas une vraie question. C’était une interpellation: « Éduc’alcool, pour qui travaillez-vous? La SAQ, l’industrie des boissons alcooliques? »
Ce que cela voulait dire, c’est que plutôt que de travailler pour les Québécois, nous travaillons pour la SAQ et pour l’industrie et donc que nous ne notre vrai objectif n’est pas d’éduquer ou d’informer mais de vendre de l’alcool. Ça n’avait rien d’une question. Seulement du plantage.
Et en plus, j’ai répondu que notre objectif était de réduire la consommation excessive.
Pour ce qui est des jeunes, je ne peux que vous redire ce que je vous ai déjà dit: faire valoir que la modération a bien meilleur goût, c’est une règle universelle qui s’applique à tout et surtout à l’alcool.
Comprendre que la modération a bien meilleur goût, ce n’est pas consommer de l’alcool, c’est savoir des choses au sujet de l’alcool.
Si cette phrase sur Pocheville, telle que formulée, vous fatigue, je veux bien la changer. Mais allez donc sur le site de Pocheville, vous verrez bien qu’il n’y a rien là pour inciter les jeunes à boire. L’avez-vous seulement visité?
Enfin, tant sur notre site que dans mes propos, il est indiqué clairement que notre financement provient de l’industrie de l’alcool. Je ne m’en excuse pas et je n’ai pas le moindre problème avec cet état de fait. J’en ai avec ceux qui nous le reprochent; ce n’est vraiment pas la même chose.
Sur ce, je crois bien que nous pourrions conclure car, si intéressants soient les échanges, même en ça, la modération a bien meilleur goût.
Bien cordialement
Hubert Sacy
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M. Sacy.
Je vous concède un point lorsque j’ai écrit que les membres d’Éduc’alcool sont des distilleries et des producteurs d’alcool qui ont décidé de prendre les devants et faire leur campagne de prévention pour éviter que le gouvernement ne l’impose et ne la fasse à leur place. Je ne pourrais dire si c’est une légende urbaine, une rumeur ou une vérité non prouvé, mais c’est ce qui se dit sur le terrain et même dans certains milieux universitaires. Fondé ou non, il est important pour Éduc’alcool d’être conscient de ce qui se dit sur elle sur le terrain.
Vous en avez extrapolé ma position en mentionnant que je considérais que c’était la seule motivation pour la création d’Éduc’alcool. Je suis surpris de voir comment vous pouvez extrapoler dans les extrêmes, vous qui prêchez pour la modération dans les commentaires.
– «Je veux bien dialoguer, mais qui dit dialogue dit écoute et échanges». C’est bien. Cela veut donc dire que vous étiez à l’écoute de M. Rochette dans sa lettre du Devoir quand il vous demande pour qui vous travaillez. Vous ne lui avez jamais répondu. Ni même quand je l’ai souligné dans mon billet.
Quand M. Rochette se pose la question si votre employeur est la Société des Alcools et l’industrie des boissons alcooliques, c’est que ce M. Rochette, comme un certain nombre de Québécois, n’est pas au courant qu’effectivement c’est la Société des Alcools du Québec et l’industrie des boissons alcooliques qui financent Éduc’alcool.
– Et avant de vous entendre dire, inutilement, que j’en fais un procès d’intention, je n’ai aucun malaise à ce que l’industrie des boissons alcooliques, partenaires avec la SAQ financent Éduc’alcool. Ce qui m’horripile c’est que vous semblez tellement vouloir vous en défendre que c’est vous qui semblez avoir un problème avec cet état de fait.
– Qu’Éduc’alcool ait reçu à l’Assemblée nationale des félicitations, bravo ! Mais cela ne garantit en rien qu’il n’y ait pas cette confusion pour un certain nombre de Québécoises. Et vous remarquerez que j’ai souligné les mots un certain nombre. Parce que j’ai toujours parlé d’un certain nombre de Québécois. Pas de tous les Québécois ou de la majorité des Québécois. Cette nuance est majeure et vous éviterais possiblement de monter aux barricades inutilement.
– Pour revenir sur votre comité qui endosse de faire connaitre les directives de consommation d’alcool à faible risque, n’y a-t-il pas une différence importante entre éduquer un consommateur d’alcool à boire modérément et éduquer un jeune de 12 ans à consommer modérément ?
Parce que sur votre site, pour les jeunes de 12 ans, il est bel et bien écrit qu’un des objectifs d’Éduc’alcool est de les convaincre que la modération a bien meilleur goût. En portant à votre attention cet objectif, s’il n’est pas conforme à ce que vous faites ou voulez faire, ne devriez-vous pas me remercier d’avoir porté à votre attention cette incohérence pour vous permettre de modifier vos objectifs ou la façon dont vous les décrivez ?
– Finalement M. Sacy, sachez que j’approuve et endosse 90% de ce que fait Éduc’alcool. Et lorsque j’essaye de vous souligner mes différences d’appréciation sur le 10% de différence dans nos méthodologies respectives, vous ruez dans les brancards comme si j’avais dit qu’il n’y avait rien de bon dans Éduc’alcool. Et c’est malheureusement ce que vous affirmez dans votre conclusion.
C’est vrai qu’Éduc’alcool a eu à répondre régulièrement à des attaques de toutes sortes sur certaines de vos publicités. À force d’avoir à justifier, peut-être que vous êtes devenu très sensible à la critique et aux commentaires.
Et si d’avoir un 10% de différence est inacceptable à vos yeux et que cela vous empêche d’avoir un dialogue ouvert avec un organisme de prévention et d’intervention sur le terrain… ou est votre modération ?
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Bonjour,
Je veux bien dialoguer, mais qui dit dialogue dit écoute et échanges mais j’ai comme l’impression que vous vous répétez tout en maintenant votre procès d’intention.
Je me risque tout de même à vous apporter quelques réponses et à faire quelques commentaires.
1.- Ainsi donc, si les Québécois font confiance à Éduc’alcool ce serait parce qu’ils ignorent qui notre vraie nature et qu’ils pensent que nous sommes un organisme gouvernemental. Ce serait donc un immense malentendu, une vaste erreur sur la personne.
Aussi, lorsque l’Assemblée nationale du Québec a voté, le 11 février 2010, cette motion unanime de tous les partis:
» Que l’Assemblée nationale félicite Éduc’alcool pour ses 20 ans d’existence et sa contribution exemplaire à la responsabilisation et à la sensibilisation des Québécois face à leur consommation d’alcool »
c’était sans doute parce que les députés ignoraient qui nous étions.
Et c’est peut-être aussi par ignorance que tous les hôpitaux et tous les CLSC du Québec distribuent nos publications sur l’alcool et la santé.
Et par ignorance aussi que les ordres professionnels du monde de la santé: Collège des médecins, Ordre des infirmières, Ordre des dentistes, et autres publient conjointement avec nous des guides pour leurs membres qui reprennent les niveaux de consommation d’alcool à faible risque que nous rendons publics par notre campagne qui fait l’objet de vos critiques.
J’arrête ici, mais si tel était le cas, avouons que ce serait là la supercherie du siècle.
2.- Vous n’avez en effet pas utilisé le mot « complot », j’en conviens volontiers. Mais vous avez écrit: « Ses membres (les membres d’Éduc’alcool) sont des distilleries et des producteurs d’alcool qui ont décidé de prendre les devants et faire leur campagne de prévention pour éviter que le gouvernement ne l’impose et ne la fasse à leur place. »
Ainsi donc vous avez décidé que la raison pour laquelle nous faisons tout ce travail depuis 23 ans, c’est uniquement pour « éviter que le gouvernement ne l’impose ».
Ce faisant vous semblez ignorer totalement ce que vous avez sous les yeux parce que je vous l’ai écrit moi-même (regardez plus haut): « l’industrie de l’alcool, en plus d’agir en fonction de ses convictions et de son engagement social, a l’obligation légale et réglementaire de mener des actions d’éducation et de prévention. Elle remplit cette obligation par son financement d’Éduc’alcool. On ne va tout de même pas lui reprocher de respecter les lois ».
Votre « avant que le gouvernement ne l’impose » arrive bien trop tard. Le gouvernement l’impose déjà depuis 1989 par la règlementation.
3.- Vous dites aussi qu’être membre d’un comité ne signifie pas que les autres membres du comité endossent ce que nous faisons. De toute évidence, il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Relisez-moi. Je vous ai écrit: « TOUS les intervenants du pays qui sont impliqués dans les questions d’alcool ont convenu de faire connaitre les directives de consommation d’alcool à faible risque ».
Non seulement tous les organismes que je vous cite endossent ce que nous faisons mais ils le font eux aussi. Est-ce clair?
4.- Vous réitérez une grave accusation: nous aurions pour objectif de faire boire les mineurs. Cette accusation monstrueuse est fondée sur la mésinterprétation d’une phrase sortie de son contexte: « Éduc’alcool a créé le jeu Pocheville à l’intention des jeunes de 12 à 16 ans afin de les sensibiliser aux effets de l’abus d’alcool… et ainsi les convaincre que la modération a bien meilleur goût ». Et vous en concluez que nous voulons faire boire les jeunes en mettant de côté tout ce que nous faisons pour avoir le résultat contraire.
Pardonnez-moi de vous le dire simplement: c’est vraiment tordu comme procédé. Sensibiliser les jeunes à l’abus d’alcool est absolument fondamental. C’est même dans les objectifs des programmes scolaires. Et les convaincre que la modération a bien meilleur goût est une règle de vie. Vous en déduisez que ça veut dire que nous voulons les amener à boire. Je ne commenterai pas cela plus longuement.
5.- Enfin, non, votre billet n’a rien de « modéré ». C’est une attaque en règle contre un organisme qui depuis 23 ans apporte une contribution reconnue à l’éducation et à la prévention dans le domaine de l’alcool, auquel vous ne reconnaissez pas le moindre mérite, que vous accusez d’hypocrisie et d’être un outil de marketing entre les mains de l’industrie et qui est tellement crapuleux qu’il a même pour objectif de faire boire les mineurs.
Si c’est ça la modération, je n’ai vraiment pas hâte de voir ce qu’est l’excès.
Enfin, je termine en espérant que, si vous choisissez de répliquer, ce qui est votre droit le plus sacré, j’apprécierais que vous alliez au fond des choses plutôt que de continuer à faire à Éduc’alcool des procès d’intention.
Sans quoi je me verrai dans la triste obligation de tirer une ligne sur ce qui n’aurait rien d’un dialogue.
Bien cordialement,
Hubert Sacy
Directeur général d’Éduc’alcool
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Bonjour M. Sacy.
Merci pour votre commentaire.
Vous dites que:
– »Les citoyens du Québec accordent une immense confiance à Éduc’alcool ».
J’en suis parfaitement convaincu. Et c’est tout le sens de la question de M. Rochette. Plusieurs citoyens pensent qu’Éduc’alcool est une initiative gouvernemental d’éducation et de sensibilisation. Ceci augmente la crédibilité et la confiance que les citoyens ont dans votre organisme. Ce qui n’est pas le cas. Tel que vous le dites, vous êtes un organisme indépendant, financé par les producteurs de boissons alcoolisées.
– »Le complot que vous semblez évoquer »
Si dans mes écrits vous y voyez une quelconque allusion à un complot, merci de me dire où plus précisément.
– Ensuite nous vous faites une liste des membres du comité national sur la stratégie de l’alcool dont Éduc’alcool fait partie.
Désolé, mais difficile de voir le rapport avec la liste des membres d’Éduc’alcool. Être membre d’un comité ne veut pas dire que les autres membres de ce comité sont en accord ou endosse ce que vous faites.
Cela ne change en rien le fait que vous êtes financé par l’industrie de l’alcool, que vos membres sont issus de cette industrie et que votre mandat est d’apprendre aux gens à consommer.
– Vous dites ensuite qu’Éduc’alcool ne voudrait surtout pas que mon jeune de 12 ans se mette à boire.
Pourtant, dans la description du jeu de Pocheville pour les jeunes de 12 à 16 ans il est clairement inscrit sur votre site:
»Éduc’alcool a créé le jeu Pocheville à l’intention des jeunes de 12 à 16 ans afin de les sensibiliser aux effets de l’abus d’alcool… et ainsi les convaincre que la modération a bien meilleur goût ».
Vous concluez en soulignant que de la discussion jaillit la lumière. Sachez que pour que cette lumière puisse rayonner, il faut avoir l’ouverture de la laisser traverser et de la regarder avec toute humilité.
En ce qui concerne la modération des blogues et des critiques, est-ce que vous considérez que les questions de M. Rochette ainsi que mon billet ne l’était pas?
Au plaisir d’en discuter.
Raymond.
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Bonjour,
D’abord merci de l’intérêt que vous portez à Éduc’alcool et pour les questions relatives à la prévention et à l’éducation en la matière.
La liste très sélective des informations que vous mettez en ligne sur votre blogue me conduit à la compléter de manière à ce que les éventuels lecteurs aient le portrait complet de la situation et non une image tronquée.
Elle permettra aussi de juger si « Hubert Sacy patine », comme vous le sites si aimablement, ou s’il aborde les débats de front sans se défiler.
CE QUE VOUS N’AVEZ PAS DIT
En plus des membres que vous avez sélectionné, il y a aussi à Éduc’alcool des membres issus de la société civile et qui siègent au conseil d’administration. Cela est aussi sur notre site.
La présidence d’Éduc’alcool ne peut pas être assumée par un membre de l’industrie des boissons alcooliques et doit nécessairement provenir de la société civile.
Oui, Éduc’alcool est financé par les cotisations des membres de l’Industrie de l’alcool, mais à notre connaissance, c’est une industrie tout à fait respectable qui a une conscience sociale que peu d’industries ont chez nous et ailleurs.
Plus encore, au Québec, l’industrie de l’alcool, en plus d’agir en fonction de ses convictions et de son engagement social, a l’obligation légale et réglementaire de mener des actions d’éducation et de prévention. Elle remplit cette obligation par son financement d’Éduc’alcool. On ne va tout de même pas lui reprocher de respecter les lois!
Les citoyens du Québec accordent une immense confiance à Éduc’alcool. Notre organisme jouit d’un taux de crédibilité enviable: plus de 9 Québécois sur 10 nous font confiance et nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous en montrer dignes.
NOTRE MOTIVATION
Les niveaux de consommation d’alcool à faible risque ne sont pas notre invention. Mon texte paru dans Le Devoir de samedi est clair à ce sujet.
Et notre motivation ne relève pas du complot que vous semblez évoquer. En fait, TOUS les intervenants du pays qui sont impliqués dans les questions d’alcool ont convenu de faire connaitre les directives de consommation d’alcool à faible risque.
Nos motivations communes sont claires, nettes et sans la moindre ambiguité: informer les consommateurs d’alcool des limites à ne pas dépasser s’ils choisissent de boire.
Vous serez sans doute heureux d’apprendre que ces motivations sont partagées par tous les membres du comité national sur la stratégie de l’alcool dont Éduc’alcool fait partie. En voici la liste des membres:
Santé Canada
Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies
Collège des médecins de famille du Canada
Association canadienne de santé publique
Agence de la santé publique du Canada
Conseil des médecins hygiénistes en chef
Services de santé des Forces canadiennes
Ministère de la Santé et du Mieux-être de la Nouvelle-Écosse
Santé et Mieux-être Alberta
Services de santé de l’Alberta
Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique
Fondation autochtone nationale de partenariat pour la lutte contre les dépendances
Inuit Tapiriit Kanatami
Éduc’alcool
Centre de toxicomanie et de santé mentale
Centre de recherche en toxicomanie de la C.-B.
Université de Montréal
MADD Canada
Association canadienne des chefs de police
Association canadienne des sociétés des alcools
Association des brasseurs du Canada
Association des distillateurs canadiens
Association des vignerons du Canada
Comme vous pouvez le constater, nous sommes en excellente compagnie
CONVAINCRE VOTRE JEUNE DE 12 ANS DE BOIRE
Enfin, « avec de telles motivations », comme vous le dites, Éduc’alcool ne veut surtout pas que votre jeune de 12 ans se mette à boire.
Parmi les objectifs d’Éduc’alcool envers les jeunes, il en est un qui est clair et net: « retarder le plus possible l’âge de la première consommation ».
Nos efforts pour informer sur les effets de la consommation précoce d’alcool, nos programmes scolaires, nos guides pour aider les parents à parler d’alcool avec leurs enfants, tout, absolument tout ce que nous faisons dans ce domaine, dément de manière éloquente cette insinuation.
Vous évoquez aussi « les questions qui tuent ». Ce ne sont pas les questions qui tuent. Ce sont parfois les réponses. Et je vous remercie de m’avoir permis d’apporter la nôtre.
Et comme de la discussion jaillit la lumière, je souhaite bien sincèrement que mes propos auront fait un peu mieux la lumière sur ce que nous sommes et sur ce que nous faisons.
Car même dans les critiques et sur les blogues, la modération a bien meilleur goût.
Hubert Sacy
Directeur général d’Éduc’alcool
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