Un graffiti incitant à la violence ; une photo sur Facebook

Diffuser une incitation à la violence est tout aussi complice que l’artiste qui l’a fait. Et les médias n’échappent pas à la règle!

Raymond Viger | Dossiers Criminalité, Média, Journal de Montréal, La Presse

Jennifer Pawluck, 20 ans, est arrêtée suite à la publication sur sa page Facebook de la photo d’une affiche collé sur un mur représentant Ian Lafrenière avec une balle dans la tête.

Jennifer Pawluck n’est pas l’artiste qui a fait cette illustration ou qui l’aurait collé sur le mur.

Peut-on parler de liberté d’expression?  Est-ce illégal de diffuser des images pouvant inciter à la violence? Qui sont les responsables?

La liberté d’expression

Les artistes doivent se positionner, être engagés, questionner, remettre en question… Pour se faire, ils doivent aussi le faire avec créativité et imagination. Avec des images qui peuvent faire réfléchir. Des images qui portent le message. Des images qui rejoignent le public.

Est-ce que l’artiste a réussi à gagner son public ou si majoritairement les gens ont décroché et n’ont pas pu soutenir cette invitation à la violence?

La violence attire la violence

En tant qu’organisme communautaire, nous sommes contre toute forme de violence. Nous ne pouvons pas endosser une telle diffusion d’une image qui pourrait être mal interprétée par une personne fragile, vulnérable ou psychiatrisée.

La violence attire la violence. Nous ne pouvons pas accepter la brutalité policière. Nous ne pouvons pas plus accepter les menaces ou les provocations que des manifestants pourraient faire envers la police ou les autorités. Toute forme de violence est à proscrire.

3% à 5% des policiers sont inutilement brusques envers les citoyens. Leur violence et leur comportement méritent un congédiement pur et simple.

3% à 5% des manifestants provoquent et menacent inutilement les policiers. Ce comportement mérite une arrestation pure et simple.

La violence et les médias

Jennifer Pawluck est arrêtée et serait coupable d’incitation à la violence parce qu’elle a mis sur sa page Facebook cette photo de Ian Lafrenière avec une balle dans la tête. Combien de petits amis Facebook cette Jennifer Pawluck avait? Sûrement beaucoup moins que la visibilité que le Journal de Montréal, La Presse, Radio-Canada et autres médias ont fourni en diffusant cette même image.

Si Jennifer Pawluck a été arrêtée pour avoir diffusé cette image, pourquoi le Journal de Montréal, La Presse, Radio-Canada et les autres médias ne l’ont-ils pas été?

Parce que ces médias ont le mandat de couvrir l’actualité! Ce n’est pas une raison pour présenter une image qui incite à la violence. On dira qu’il faut bien illustrer les actualités. C’est sûr. On peut en parler, en discuter… Mais on n’est pas obligé de le faire en diffusant du matériel illégal et immoral. On peut passer en entrevue différents intervenants. On peut même présenter comment d’autres artistes ont représenté les abus de la police d’une façon originale et intéressante. Au lieu de donner une visibilité à un artiste qui prône la violence, pourquoi ne pas reconnaître des artistes qui ont la même opinion mais qui le font dans la non violence et le respect.

Si en tant que média si je veux illustrer un sujet tel que la pédophilie, je ne suis pas obligé de montrer un jeune de 8 ans se faire agresser par une personne âgée!

Et si demain matin nous retrouvions Ian Lafrenière tué d’une balle dans le front, qui en portera le blâme? L’artiste qui a fait cette illustration? Jennifer Pawluck? Les médias?…

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Depuis 1997 Jean-Simon s’est découvert un goût pour l’écriture. Après avoir publié une trilogie poétique aux Éditions TNT(Entité en 2008, L’âme de l’ange en 2007 et Renaissance en 2006), plusieurs de ses lecteurs étaient curieux de savoir lesquels de ces textes parlaient le plus de lui. Il revient donc en force avec Je me raconte, un court récit autobiographique. Laissez-vous guider dans le monde particulier de ce jeune auteur!  7$

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