Présences féminines cachées dans les noms de rues
Pourquoi donner des noms de personnes à nos rues ?
Dans beaucoup de nos villes, on voit des noms de rue qui ne nous disent absolument rien, souvent même des prénoms sans noms de famille. Une exposition à la Maison de la culture de Longueuil lève le voile sur une partie de ces mystères.
Normand Charest — chronique Valeurs de société — Dossier Culture
L’exposition Échos/Cité – Mémoires de femmes, paroles de femmes s’interroge sur de la place de la femme dans notre société et notre histoire. La première salle nous dévoile le mystère de certaines rues à prénoms féminins : rue Louise, rue Joséphine, rue Charlotte ; ou dont la présence féminine est cachée sous un nom de famille : rue d’Adoncour, rue Albani, sans parler des nombreuses saintes dont notre histoire a l’habitude.
La rue Louise, modeste et franchement pauvre (du moins lorsque ma famille y a habité dans les années 1960), a été nommée en l’honneur d’une des filles de la reine Victoria. La rue Joséphine, du nom de la première épouse de Napoléon. La rue Charlotte, pour une fille de la famille Le Moyne, qui régna elle aussi sur la baronnie de Longueuil.
Du côté des noms de famille : d’Adoncour était le nom de naissance de l’épouse de Charles Le Moyne, baron de Longueuil. Le nom Albani est plus cocasse, puisqu’il s’agit du pseudonyme d’une cantatrice célèbre du 19e siècle, Emma Albani (1847-1930) (la Céline Dion de l’époque), née à Chambly sous le nom de Marie-Louise-Céline-Emma Lajeunesse, mais qui prit un nom italien, parce qu’en ce temps-là, l’opéra était une affaire italienne : Verdi et compagnie.
Mais sans ces explications, beaucoup de ces noms ne diraient pas grand-chose à la majorité des gens.
Pourquoi donner des noms de personnes à nos rues et à nos lieux publics?
Du côté masculin, on ne se gêne pas pour donner des noms de personnalités politiques, chefs d’État ou simples maires, à beaucoup de rues et de lieux publics. Et voilà l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, le parc Jean-Drapeau, les rues ou boulevards Henri-Bourassa, Camillien-Houde, Roland-Therrien, la place Untel…
On se passerait bien de toute cette quasi-idolâtrie, surtout lorsque le personnage public ne fait pas l’unanimité. Et pourquoi se sent-on obligé de donner aux lieux des noms de personnes ? Je préfère de beaucoup les chemins du Lac, du Moulin, du Rang croche… ceux-là ne risquent pas de se péter les bretelles avec les honneurs qu’on leur faits.
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L’exposition Échos/Cité, préparée par le Musée de la Femme, à la Maison de la culture de Longueuil jusqu’au 30 août 2013, au 300 rue Saint-Charles Ouest.
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La position de Normand est celle qu’avait adoptée la France au moment de la création des départements En effet, les noms géographiques qu’on leur a donnés n’ont pas créé de controverse et n’ont pas été modifiés… Mais la France a une histoire longue, riche et demeurés bien présente dans la vie quotidienne.
Mais est-ce bien approprié d’adopter la même attitude au Quebec, quand 90% de la population, tous groupes d’âge confondus, ignorent jusqu’au nom ne Mackenzie- King et que le quart des moins de 20 ans ne savent pas qui était René Levesque ?
Pierre JC
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Imaginez alors les : Victoria, Windsor, Wilson…..
dans tout les villes et villages du Québec..Gares, rues, parcs, hotels, quais , plages etc., etc,.
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