Musée des Beaux-Arts de Montréal
L’art indigène du Pérou
Normand Charest — chronique Valeurs de société — Dossier Autochtone, Culture
Les musées étaient autrefois des endroits sérieux qui ne changeaient pas souvent et qui dépendaient des bienfaiteurs, des mécènes pour survivre. Si on pouvait leur reprocher quelque chose, ce n’était jamais d’être trop commerciaux.
Or, on dirait que tout cela a changé depuis quelques décennies. C’est ainsi qu’on propose, chaque année, de grandes expositions très médiatisées et présentées comme des spectacles. En plus d’augmenter les coûts, et par conséquent le prix de l’entrée, cela donne l’impression que l’on accorde plus d’importance au contenant qu’au contenu de l’exposition.
Le Pérou, du soleil à l’ombre
Depuis le 2 février 2013, l’exposition vedette du Musée des Beaux-Arts de Montréal, qui s’est terminée le 16 juin, était consacrée au Pérou (Les royaumes du Soleil et de la Lune). Il faut souligner le prix d’entrée de 20 $ par adulte, qui ne met pas l’art à la portée de tous, et puis la boutique qui nous attend à la sortie. Cela peut faire un peu attraction touristique, un peu voyage organisé avec, en plus, l’audioguide sur les oreilles.
De mon côté, je préfère porter attention aux œuvres elles-mêmes, plutôt qu’au décor, et sans que celui-ci leur fasse ombrage. D’ailleurs, beaucoup de salles étaient plongées dans la pénombre, au point de ne pas pouvoir observer à notre goût les nombreuses poteries, souvent fascinantes. Je n’ai pas compris pourquoi on avait fait ce choix.
Nos terres perdues
J’ai aimé, par contre, la grande photo de Machu Picchu, la cité des montagnes bien connue (couvrant tout un mur) avec des terrasses si étroites qu’on se demande bien à quoi elles pouvaient servir. On dit qu’on y cultivait du maïs, des pommes de terre et autres plantes comestibles.
En comparaison, quel gaspillage faisons-nous de nos grandes terres ! Les terre-pleins de nos boulevards, beaucoup plus larges que leurs terrasses, demeurent inutilisés, sans parler de ceux des autoroutes et de tous les terrains vagues qui attendent qu’on y construise des maisons et des édifices.
Que de belles terres avons-nous sacrifié, chez nous, pour la construction des villes en expansion, car nos villes ont bien souvent été implantées sur les meilleures terres agricoles. Le contraste est saisissant, entre l’ancien Pérou des Andes et nos sociétés actuelles.
Indigenismo : la redécouverte des racines autochtones
La deuxième partie de l’exposition nous montre les œuvres religieuses de la période coloniale, avec ses saints et ses légendes venues d’Espagne, qui devaient replacer la culture amérindienne que l’on tentait d’éradiquer.
La troisième partie offre des gravures et des toiles plus intéressantes. Dans les années 1920, un nouveau courant artistique, nommé indigenismo (l’indigénisme) vit le jour au Pérou. Ce courant s’insérait dans les tendances nouvelles de la peinture européenne, au début du 20e siècle, mais on y trouvait aussi l’influence de l’art populaire.
Or, il s’agissait, avant tout, d’un retour aux valeurs autochtones et de leur revalorisation. Ce courant fut amorcé au Pérou par le peintre José Sabogal (1888-1956) qui avait découvert, lors de son voyage au Mexique en 1923, l’art nationaliste mexicain tourné vers le patrimoine indigène et populaire. De retour au pays, il a souhaité faire de même en puisant dans le patrimoine péruvien.
La grande toile de Leonor Vinatea Canturias, «Pastoras» (Bergères), de 1944, est remarquable. Elle nous fait penser à l’art des murales, si important dans la peinture mexicaine (dans les fresques de Diego Rivera, par exemple) et sud-américaine. Cela se prolonge par la popularité actuelle, dans ces pays, du travail des jeunes graffiteurs qui s’en rapproche.
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( Indigénisme sur Wikipédia)
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