Ouverture de la Maison Sainte-Catherine
Un lieu d’hébergement sécuritaire pour les femmes dans le besoin
Après une attente d’un peu plus d’un an, le Carrefour d’Alimentation et de Partage (C.A.P.) Saint-Barnabé a ainsi pu procéder à l’inauguration de la Maison Sainte-Catherine après neuf mois de travaux et des investissements importants. Cette nouvelle résidence de logements communautaires s’adresse aux femmes dans le besoin d’Hochelaga-Maisonneuve.
Anders Turgeon | Dossier Communautaire
Lundi le 25 février dernier a eu lieu l’inauguration officielle de la Maison Sainte-Catherine — une nouvelle résidence de chambres destinées aux femmes seules dans le besoin et/ou à risque d’itinérance — au C.A.P. Saint-Barnabé à l’occasion d’une conférence de presse. Cette dernière réunissait l’ensemble des acteurs des milieux politique et communautaire ayant participé à ce projet :
- Jeannelle Bouffard, directrice générale du C.A.P. Saint-Barnabé;
- la sénatrice conservatrice Suzanne Fortin-Duplessis au nom de Diane Finley, ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences et ministre responsable de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL);
- Carole Poirier, députée provincial d’Hochelaga-Maisonneuve, au nom de Sylvain Gaudreault, ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (PQ);
- Marjolaine Boutin-Sweet, députée fédérale d’Hochelaga (NPD);
- Réal Ménard, maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve;
- Benoît Dorais, responsable de l’habitation et du logement social au Comité exécutif de la Ville de Montréal;
- Édith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier.
Bâtir le projet
Le projet de la Maison Sainte-Catherine est apparu suite à l’ouverture d’une résidence pour hommes itinérants ou à risque d’itinérance sur la rue Viau par le C.A.P. Saint-Barnabé. L’organisme voulait élargir son service d’hébergement aux femmes dans le besoin du quartier Hochelaga-Maisonneuve.
« La mise en vente du bâtiment abritant une maison de chambres privées et le centre d’éducation des femmes La Marie Debout, constituait une opportunité unique d’y créer des logements supervisés tout en permettant aux futures résidentes de bénéficier de la proximité des services par La Marie Debout », a indiqué Mme Cyr.
Le C.A.P. Saint-Barnabé a acquis le bâtiment, situé au 3997-4001, rue Sainte-Catherine Est, en juin 2011. Le Fonds d’Acquisition de Montréal (FAM) mis sur pieds par Bâtir son quartier, a pu permettre cette acquisition. Mais l’état lamentable du bâtiment et la présence d’amiante dans sa structure ont conduit à une rénovation majeure représentant plus de 90 % de son bâti. Les travaux se sont échelonnés sur une période de 9 mois, entre décembre 2011 et septembre 2012.
Des ressources financières et humaines considérables
La rénovation du 3997-4001, rue Sainte-Catherine Est, a nécessité des investissements de l’ordre de 1,9 M$. Outre Bâtir son quartier, ces investissements proviennent d’agences et de programmes de subvention de la Ville de Montréal, de l’arrondissement Mercier- Hochelaga-Maisonneuve ainsi que des gouvernements provincial et fédéral.
Parmi ces agences et programmes de subvention, nous retrouvons notamment :
- l’Entente concernant l’investissement dans le logement abordable 2011-2014 et la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) du gouvernement fédéral;
- AccèsLogis de la Société d’habitation du Québec (SHQ);
- Rénovation Québec de la SHQ;
- Revitalisation urbaine intégrée (RUI) de la Ville de Montréal;
- le Conseil pour le développement local et communautaire de Hochelaga-Maisonneuve (CDLCHM).
« Il y a de ces petits projets qui commandent que l’on remue ciel et terre pour les réaliser. Je soupçonne que la Maison Sainte-Catherine soit l’un de ces petits projets qui a exigé de ses promoteurs des efforts démesurés si l’on ne considère que la taille du projet », a souligné Benoît Dorais. À l’instar du responsable de l’habitation et du logement social au Comité exécutif de la Ville de Montréal, l’ensemble des acteurs du milieu politique ont reconnu la somme d’efforts et de travail qu’ont dû déployer les gens des organismes C.A.P. Saint-Barnabé et Bâtir son quartier pour mener le projet à terme.
Lutte à l’itinérance et revitalisation du sud-ouest d’Hochelaga-Maisonneuve
Aujourd’hui, grâce à la somme de travail et d’argent injectés dans le projet, les deux organismes ont ouvert la Maison Sainte-Catherine. Celle-ci comporte 14 chambres réparties sur deux étages, chacune possédant sa cuisinette et son cabinet de toilette. Deux salles de bain sont disponibles par étage. Par ailleurs, avant même son inauguration officielle, six des chambres de la Maison Sainte-Catherine étaient déjà occupées.
Les femmes obtenant une chambre à la Maison Sainte-Catherine ont l’opportunité de travailler à leur réinsertion sociale. Elles peuvent compter sur le soutien du C.A.P. Saint-Barnabé et du centre d’éducation des femmes La Marie Debout – logeant au rez-de-chaussée de la bâtisse abritant la résidence de chambres – pour ce faire.
L’inauguration de la Maison Sainte-Catherine s’inscrit dans le cadre d’actions visant à revitaliser le sud-ouest du quartier Hochelaga-Maisonneuve. « En juin 2011, à l’initiative de l’arrondissement, un comité local de revitalisation 25 membres issus des milieux économique, communautaire, syndical, municipal et de la santé, en plus d’élu(e)s locaux, [a été] créé, afin de jeter les bases d’un projet de revitalisation [du sud-ouest d’Hochelaga-Maisonneuve] et d’initier un plan d’action », indique le CDLCHM.
Une histoire à suivre, mais en attendant, longue vie à la Maison Sainte-Catherine!
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Tous égaux chez In Vivo
Rencontre avec Annie Martel, co-fondatrice du bistro et coopérative de travail In Vivo
Propos recueillis par Ariane Aubin | Dossiers Hochelaga-Maisonneuve, Restaurant
Quand Annie Martel a cofondé avec sa sœur Karine le bistro et salle de spectacle In Vivo, en 2004 elle s’est sentie accueillie à bras ouverts par le milieu commercial de la rue Sainte-Catherine Est. Les deux jeunes femmes ont toutefois dû composer avec le scepticisme de plusieurs devant le type de gestion bien particulier qu’elles ont choisi: la coopérative de travailleurs. Cinq ans plus tard, elle vient de créer avec sa sœur, Gabrielle Moffett et Gaëtan Cirefice une toute nouvelle boutique et coopérative de travail, nommée Terre à soi. L’occasion pour Annie Martel de constater le chemin effectué par ce type d’entreprise encore méconnu… et celui qu’il reste à parcourir.
Pourquoi avez-vous choisi la formule de la coopérative?
Dans une coopérative de travailleurs, comme le nom le dit, les membres sont ceux qui travaillent à la coop. Je vois deux avantages principaux à ce système. Premièrement, c’est très démocratique: un membre égal un vote, peu importe l’argent investi dans l’entreprise au départ. Lors de la prise de décision au niveau du conseil ou de l’assemblée des membres, tout le monde a le même poids, contrairement à une entreprise régulière où les plus riches dominent. Le deuxième avantage important, c’est que ce système implique plus les employés. Ils ne sont pas obligés de devenir membres, mais ont la possibilité de le devenir. Mais à partir du moment où tu deviens membre de la coopérative, ça t’appartient: c’est ton entreprise, tu peux t’impliquer davantage au niveau de l’organisation et de la prise de décision.
Cela crée des emplois de plus grande qualité et, fait intéressant, s’il y a des surplus à la fin de l’année ils sont distribués entre les membres en fonction des heures travaillées. Encore une fois, c’est le travail qui est mis de l’avant plutôt que le montant investi. C’est donc une motivation de plus à travailler fort, puisque normalement plus on s’investit, plus la coop va dégager des surplus et plus on en reçoit une part considérable.
Un autre avantage des coopératives est qu’elles ont un meilleur taux de pérennité qu’une entreprise régulière, c’est-à-dire qu’elles demeurent plus longtemps en activité. Admettons qu’après dix ans, ma sœur et moi n’avons plus envie de travailler au bistro; nous pouvons partir, parce qu’il reste des membres. L’entreprise peut survivre à ses propriétaires! C’est un beau mode de transmission qui est peu connu.
Comment avez-vous découvert ce type d’entreprise?
En lisant un document publié par le Réseau de la coopération du travail du Québec. Ce réseau organise régulièrement des séances d’information sur le sujet. Nous avons assisté à l’une d’entre elles et tout de suite, on s’est dit: «Wow, c’est ça qu’on veut, ça répond vraiment à nos besoins». Il faut quand même rencontrer certains critères: être au moins trois personnes et avoir un conseil d’administration, par exemple. Pour ce qui est du fonctionnement, le Réseau est là pour nous supporter. En fait, c’est devenu comme une famille où nous avons rencontré d’autres membres de coops.
Il existe d’autres coopératives de travail dans plusieurs domaines très variés, celui des bars-spectacle, par exemple. À Québec, il y a la Barberie, à Montréal, le Divan Orange… On communique beaucoup, sans faire d’échange de services directs. Au bistro, notre maillage est plutôt dans le quartier, auprès d’organismes à but non lucratif. Toutes nos publications écrites sont imprimées chez Imprim-emploi, nous faisons affaire avec Distribution l’Escalier pour notre nouvelle boutique Terre à soi, l’entreprise d’insertion sociale Nelligan fournit le café au bistro et à la boutique… Le quartier regorge de belles entreprises, il suffit de s’intégrer au réseau!
Vous avez aussi choisi la formule de la coopérative de travailleurs pour votre boutique Terre à Soi, pourquoi?
Nous sommes tout de même très présentes lorsqu’il s’agit de faire connaître les coopératives de travail. On nous invite souvent à parler de notre expérience, par exemple au Forum social québécois… Nous essayons de parler de notre quartier parce qu’on l’aime et que nous voulons qu’il se développe, que son image de quartier difficile s’améliore. Avec le Grand Débarras [NDLR: un événement familial, artistique et commercial qui se déroule depuis 3 ans en août sur la rue Sainte-Catherine Est], nous avons fait un pas dans la bonne direction. Depuis quelques temps, on travaille aussi à devenir un arrondissement équitable et pour une fois, on parle d’Hochelaga-Maisonneuve pour autre chose que les affaires plates. Et nous nous disons que plus cette image va changer, plus ça attirera de nouveaux commerçants dans le coin. Ces nouvelles entreprises attireront alors plus de clients et l’ambiance du quartier s’améliorera… C’est un cycle qui prend du temps et beaucoup d’efforts.
Bistro In Vivo est maintenant fermé et fait place au Bistro le Ste-Cath.
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Bistro le Ste-Cath
Situé en plein cœur d’Hochelaga-Maisonneuve, au sud du Stade Olympique, à l’est de PIE-IX. 4264 Ste-Catherine est.
Bistro le Ste-Cath est opéré par l’organisme communautaire le Journal de la Rue. Tous les profits servent à financer notre intervention auprès des jeunes.
Pour informations et réservations: (514) 223-8116 ou bistro@le-ste-cath.com
Roman de cheminement. Le personnage principal accouche de son enfant intérieur qui devient son ami et son thérapeute tout au long du roman. Ce livre est le premier d’une trilogie qui a été reprise dans L’amour en 3 Dimensions. 9,95$
Disponible Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: http://www.editionstnt.com/livres.html Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4
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