Un texte de Laurie Noreau – Le Détecteur de rumeurs Agence Science-Presse publié sur Reflet de Société | Dossier Éducation

Le chameau est reconnu pour tolérer de longues périodes sans boire une seule goutte d’eau. On attribue souvent cette capacité, fort utile dans un climat désertique, à ses bosses. Erreur, explique le Détecteur de rumeurs.

Les bosses du chameau ont bel et bien une importance vitale pour le mammifère. Mais elles ne servent pas à le garder hydraté : ces protubérances ne contiennent pas de l’eau, mais du gras. Cela lui permet d’avoir de bonnes réserves d’énergie si la nourriture vient à manquer — ce qui est, là encore, fort utile dans un climat désertique.

Le chameau peut ainsi survivre sans manger pendant quatre à cinq mois. Au fur et à mesure qu’il puise dans ses réserves, ses bosses se « dégonflent » et il doit rapidement trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Notons que le dromadaire, avec son unique bosse, a la même capacité de stockage que le chameau.

Les champions de l’hydratation

Même si ses bosses ne le gardent pas hydraté, le chameau peut bel et bien passer une semaine sans boire. Deux mécanismes entrent en jeu pour lui permettre ce tour de force.

D’abord, ses globules rouges sont de forme ovale. Cette configuration particulière permet aux cellules sanguines de transporter l’oxygène à travers un sang plus épais — résultat de la déshydratation — et de circuler dans les petits vaisseaux sanguins malgré cette viscosité plus élevée. Mais surtout, ces cellules en ovale ont la capacité d’absorber plus d’eau. Elles peuvent gonfler jusqu’à atteindre 240 % de leur volume initial sans éclater, alors que les cellules de la plupart des espèces animales ne peuvent gonfler que de 150 %.

C’est ce qui explique que, quand le chameau trouve enfin une source d’eau, il peut avaler jusqu’à 114 litres. C’est l’équivalent d’une baignoire à moitié remplie !

Par ailleurs, les chameaux tirent profit de chacune de leurs respirations. Leur museau fonctionne comme un climatiseur : ses voies nasales réussissent à retenir l’humidité contenue dans l’air inhalé. L’air qu’expire ensuite le chameau est donc plus sec, et l’humidité qu’il a conservée lui permet de rester hydraté un peu plus, en attendant la prochaine source d’eau.

Des chameaux dans le Nord canadien

Surprise : il y avait des chameaux dans l’Arctique canadien il y a 3 millions et demi d’années, selon une découverte réalisée en 2013 par une équipe de chercheurs canadiens. En fait, c’est en Amérique du Nord que seraient apparus les ancêtres des chameaux il y a 45 millions d’années, et ils auraient migré beaucoup plus tard par le passage du détroit de Béring reliant l’Amérique à l’Asie. Leurs fameuses bosses auraient pu s’avérer tout aussi utiles : les réserves de gras sur leur dos auraient pu servir à survivre aux rudes hivers. 

On peut toutefois se questionner sur le pourquoi d’une accumulation de gras sur le dos plutôt que sur l’abdomen, comme chez la majorité des mammifères — dont les humains. Une hypothèse veut que ces bosses auraient un effet protecteur en exposant l’animal moins directement aux chauds rayons du soleil du désert. Elles l’aideraient donc à réguler sa température corporelle.

Autres textes sur Éducation

Suggestion littéraire

Regard vers le futur

Quelles décisions devrions-nous prendre pour en arriver à une société plus juste et plus humaine en 2042 ? Quel sera le rôle des voitures autonomes dans notre développement ? Comment allons-nous défi nir notre société en 2042 pour la famille, l’éducation, les citoyens, l’environnement… ?
Ce livre apporte un nouvel éclairage sur notre devenir. Un essai anticipatoire, une réfl exion sociale… Un livre inclassable, tout comme son auteur.

Journaliste depuis 1974, Raymond Viger a publié son premier roman en 1992. La majorité de ses 19 livres sont des best-sellers. Il s’est vu décerner plusieurs prix autant pour son intervention dans le domaine social que pour son travail journalistique.

Autres livres pouvant vous intéresser