Un texte de Camille Cusset publié sur Reflet de Société | Dossier Culture

C’est le hasard qui a conduit Daniel Dan, chansonnier et musicien country, à se produire sur scène. « De fil en aiguille, les gens ont apprécié ma musique. J’ai été engagé par les présidents et les présidentes de festival, puis j’ai commencé par faire un CD, puis deux », raconte-t-il

Il commence par suivre des cours de djembé, un instrument de percussion africain, avec le griot et djembéiste Sadio Sissokho. « Il m’a donné des cours pendant six ans et a fait de moi un pas mauvais musicien [ …] et un assez bon djembéiste. À l’occasion, je faisais les solos lorsqu’il donnait des cours de danse », dit Daniel. Suivre des cours de djembé lui a permis de changer sa routine quotidienne, après avoir vécu des difficultés professionnelles.

Après sa découverte du djembé, Daniel Dan commence à suivre des cours de guitare, suite à un virage professionnel. « Je suis parti pendant deux ans et demi pour me reconstruire. J’ai passé six mois en Floride, où j’entendais souvent de la musique. C’est peut-être ce qui m’a donné le goût », explique le musicien.

À son retour au Québec, il prend des cours de guitare dans la région de Drummondville. Là, il rencontre un ancien batteur de la famille Bessette qui « fera la différence » dans la suite de son cheminement. « Il m’a emmené dans des soirées country. J’ai tellement aimé ça que j’ai décidé de continuer la musique, même s’il ne pensait pas en faire une carrière à ce moment-là.  », explique-t-il.

Sensibiliser par la musique

Daniel Dan a traversé des moments difficiles. « J’avais tout. Je suis passé de héros à zéro en me levant un matin », confie-t-il. La musique lui a sauvé la vie. Lui-même dit avoir troqué mon fusil pour une guitare. Il se dit très heureux d’avoir fait ce choix aujourd’hui. Cette décision doit sûrement faire aussi la joie de son public. 

Le musicien-chanteur s’estime même chanceux d’être la personne qu’il est aujourd’hui et d’avoir la chance de faire de la musique. Il participe régulièrement à des activités caritatives – où il se produit sur scène – afin de « redonner à la société ce qu’elle lui a donné ». Quand il fait le bilan de son parcours, l’homme dit avoir conscience qu’il aurait pu se retrouver à la place d’une personne itinérante, mais que c’est « la vie qui en a décidé autrement ».

Pour cette raison, Daniel Dan cherche par son engagement artistique à sensibiliser la population québécoise aux maux de la société. Il donne l’exemple de la Baie-Dufresne, dans le Nord-du-Québec, d’où sa conjointe est originaire et où l’on n’entend pas parler de la situation des itinérants.

Depuis 2021, l’artiste se fait un devoir d’informer le public sur la maladie d’Alzheimer. « Par exemple, ce n’est pas tout le monde qui sait que le mois de janvier est le mois de la sensibilisation de la maladie d’Alzheimer », affirme le musicien.

Chanter pour l’Alzheimer

L’une des dernières chansons de Daniel Dan s’intitule Laissez-moi vivre ma vie. Cette chanson a été écrite par le musicien en soutien aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aux proches aidants. « Beaucoup de gens m’ont demandé d’écrire une chanson sur cette terrible maladie », déclare-t-il.

Se voyant mal écrire une chanson sur un problème de santé dont il ignorait tout, il choisit de se renseigner à partir des informations données par son entourage et son public. « Ce que je comprends de cette maladie, c’est qu’elle commence à zéro puis s’aggrave jusqu’à ce que tu sois vraiment Alzheimer. Ce qu’ils me disent, à moi, c’est qu’ils veulent vivre leur vie comme ils l’entendent aujourd’hui », résume le musicien-chanteur.

Laissez-moi vivre ma vie est une chanson pour célébrer les moments de joie et de bonheur qui constituent aussi le quotidien des personnes atteintes de l’Alzheimer. En ce sens, Daniel Dan apporte une perspective différente sur cette maladie. Des paroles positives, de liberté, accompagnées de rythmes dynamiques pour sortir du brouillard, même pour un instant. «  J’ai reçu plusieurs commentaires positifs de la part de médecins, d’infirmières et d’aidants naturels », confie-t-il.

Des vies en musique

Par la musique, Daniel Dan a trouvé le salut. Partager sa musique avec les autres lui apporte le bonheur.  « Je pense qu’on fait de la musique pour être aimé », déclare-t-il.

L’art musical lui a permis d’exprimer des émotions profondes provenant parfois de son enfance. Dans À toi mon père, il chante l’amour d’un fils à son père. « Le jour où mon père est décédé, j’ai réalisé à quel point il m’aimait. Quand j’ai écrit cette chanson, les lumières étaient tamisées dans le salon et j’ai commencé à penser à mon père », raconte Daniel Dan. 

Daniel Dan chante sa vie, mais surtout celle de ceux qui l’entourent. L’une de ses chansons, Dis-moi mon Dieu, a été écrite « pour une maman qui a perdu son enfant à la naissance. J’étais sous le choc. Je l’ai écrite deux ans et demi plus tard, à Baie-Saint-Paul. Ma conjointe à réalisé une vidéo avec la chanson, en hommage aux mamans qui ont perdu un enfant », explique-t-il. On ne dirait pas de Daniel Dan qu’il a le cœur sur la main, mais peut-être l’a-t-il posé sur sa guitare.

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Suggestion littéraire

« Jean-Simon Brisebois nous revient en force avec son douzième recueil aux Éditions TNT. Il revient sur les blessures de son enfance, sa guérison, son amour de la vie. Avec douleur, passion et douceur, il nous propose une incursion dans un univers où les ombres s’effacent peu à peu pour laisser place à la lumière.» – Sylvain Turner

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