Un texte dAlexandra Grenier publié sur Reflet de Société | Dossier Médias et Internet

Laurie Petit est une jeune femme afrodescendante qui s’implique sur les réseaux sociaux pour lutter contre le racisme et l’envie de changer le monde. Elle souhaite voir un monde plus ouvert d’esprit où il fera mieux vivre pour l’ensemble de la population et en particulier les personnes marginalisées et issues de la diversité culturelle.

Si son nom ne vous dit rien, peut-être est-ce parce que vous la connaissez sous le pseudonyme qu’elle utilise sur les réseaux sociaux : Lau to the Rey. C’est une femme sans complexe qui sait ce qu’elle veut et qui fera tout pour atteindre ses objectifs.

Même si elle est principalement connue sur les réseaux sociaux, Laurie Petit se considère avant tout comme une animatrice. Tout a commencé alors qu’elle était en secondaire deux, grâce à sa professeure de français. Celle-ci l’avait encouragée à participer aux auditions pour animer Secondaire en spectacle. « À l’école, ma force c’était vraiment les exposés oraux. J’étais aussi très sociable, je parlais à toute la classe. J’étais amie avec tout le monde! », se souvient-elle. 

Elle a réussi les auditions et a ensuite animé l’événement jusqu’à la fin de son secondaire. Ensuite, à chacun des anniversaires de ses amis, ils lui demandaient toujours d’animer la soirée, ce qu’elle acceptait avec joie. « Au début, comme c’était pour mes amis, je le faisais gratuitement. Puis, quelqu’un m’a envoyé un message pour me demander combien je chargeais pour animer. C’est là que j’ai réalisé que je pouvais être payée pour ça », raconte la jeune femme. Elle s’est mise à animer toutes sortes d’événements : showers de bébé, mariages, spectacles, etc. 

Égal sans l’être

De fil en aiguille, Laurie s’est ensuite dirigée vers la télévision et la radio. Elle a notamment fait des chroniques pour la chaîne MaTV et pour la station de radio CIBL. Quand on lui demande quelle est sa plus grande ambition, elle répond d’emblée que c’est d’avoir son propre studio et sa propre émission. « Mon but, ce n’est pas nécessairement de devenir célèbre. Quand j’étais jeune, je n’avais pas de modèle auquel je pouvais m’identifier à la télévision. C’est pour ça que je trouve important de rester moi-même, pour que les gens et surtout les jeunes filles noires puissent s’identifier à moi. » 

Elle déplore d’ailleurs le fait qu’elle soit capable de compter sur les doigts d’une main les personnalités noires de la télévision québécoise. « Nous on doit mettre les bouchées doubles. Moi, depuis que je suis née, mes parents me disent que je ne dois pas atteindre 60 %, mais plutôt atteindre 80 %. Parce qu’entre moi qui ai eu 60 % et une petite fille blanche qui a eu le même résultat, c’est la petite fille blanche qui va être choisie. » 

Impliquée pour la cause

Depuis maintenant deux ans, Laurie souligne à sa façon le Mois de l’histoire des Noirs, qui a lieu en février. Chaque jour de ce mois, elle fait une émission en direct sur son compte Instagram où elle reçoit des invités de la communauté noire comme des rappeurs, coiffeurs, artistes, etc. En recevant des gens de divers corps de métiers et horizons, elle souhaite créer une sorte de bottin téléphonique nouveau genre auquel les gens désirant encourager les personnes noires peuvent se référer.

Cette année, elle a reçu plus de 60 invités. « C’est important pour moi de faire ça, parce que personne d’autre ne va le faire. Il y a vraiment plein de gens intéressants et je trouve que ce n’est pas assez souligné. Par mon geste, je montre qu’on est là et qu’on est beaucoup. » Elle se désole aussi que plusieurs personnes soient mal informées par rapport au Mois de l’histoire des Noirs. « Je me suis déjà fait interviewer par un journaliste qui pensait que c’était en mars! », se souvient-elle. 

Depuis deux ans, Laurie coanime aussi le balado Black Girls from Laval en compagnie de Naïla Rabel et Christle Gourdet. Ce qui l’a motivée à y participer est surtout l’impact que ça lui permettait d’avoir dans la communauté. « Je ne veux pas mourir sans avoir fait un changement dans le monde. Étant une Noire, je veux saisir toutes les occasions qui vont m’aider à faire ce changement », affirme-t-elle. « Oui, ça fait en sorte que je fais beaucoup de choses et même si on n’a pas les résultats escomptés, je sais qu’au moins j’aurai essayé. » 

Ce que Laurie souhaite le plus pour le Québec, c’est qu’il n’y ait plus de racisme. « Je ne sais pas si je vais vivre assez longtemps pour voir ça. J’aimerais bien, mais il y a tellement de chemin à faire et il faut qu’on s’unisse avant tout. Power to the people. S’unir, c’est la clé », conclut-elle. 

Retrouver Naïla, Laurie et Christle sur le balado Black Girls from Laval.

https://www.youtube.com/c/BLACKGIRLSFROMLAVAL

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Suggestion littéraire

«Zoé Saurais Empereur est partisane d’une poésie confessionnelle. Dans BlasFemme elle aborde, avec une écriture directe et parfois provocante, les thèmes de l’identité et du quotidien. Son texte, sans compromis, est à la fois inclusif, sociétal, volcanique et revendicateur. Ses mots, d’une extrême lucidité, oscillent entre slam et poème, et comme son auteure, se tiennent bien droits devant chacun d’entre nous.» – Christophe Condello

«Poète engagée, Zoé Saurais Empereur incarne un féminisme sans compromis. Elle nous offre des textes coups de poing, qui nous touchent tout en nous amenant à réfléchir. Il suffit de l’avoir entendue lire ses textes sur scène et d’avoir vu la réaction du public pour en être convaincu : cette jeune artiste est promise à un brillant avenir.» – Sylvain Turner

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