Histoire du Rap et du Breakdance cubain
Du Hip Hop à Cuba!
Nomadic Massive, un collectif de Montréal composé d’artistes Hip Hop de diverses origines culturelles, a eu la chance de passer quelques semaines à Cuba où il avait été invité par l’Association Hermanos Saiz, à participer au Festival International de Hip Hop de La Havane.
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Depuis son retour à Montréal, l’objectif du Nomadic Massive est de continuer à faire ce genre d’échanges avec d’autres pays afin de sensibiliser les gens d’ici aux réalités des autres cultures et d’offrir au grand public une alternative aux messages souvent matérialistes et trop légers qu’offre l’industrie musicale Hip Hop d’aujourd’hui.
Le Hip Hop cubain
Le Hip Hop fait son entrée à Cuba dans les années 80 dans la municipalité d’Alamar (à l’est de la Havane) via les ondes des stations de télévision et de radio en provenance de Miami. Loin du circuit culturel et du centre de la capitale, les jeunes cubains habitants des H.L.M. syntonisent les radios du sud de la Floride pour écouter L.L. Cool J, Public Enemy et les autres rappeurs de l’époque.
Au départ, la culture Hip Hop cubaine se développe surtout autour du breakdancing. Au début des années 90, une suite d’événements viendra tout changer. Lors de l’effondrement de l’URSS et le début de ce que les Cubains appelleront «La période spéciale», l’économie du pays se retrouve au bord de l’effondrement. Cette nouvelle réalité amène les jeunes raperos cubains à développer de nouveaux moyens pour exprimer leurs frustrations. Enregistrant, lorsqu’ils le pouvaient, les versions instrumentales des morceaux qu’ils captaient sur leurs radios, les jeunes cubains d’Alamar créent leur propre Hip Hop.
L’expression d’un mouvement Hip Hop propre aux Cubains est facilitée par l’implication de l’exilée politique américaine Nehanda Abiodun, activiste de la Black Liberation Army. Découragée par la naissance d’un Hip Hop qu’elle voyait comme une imitation aveugle de la culture commerciale américaine avec sa violence, sa misogynie et sa glorification de la vie du gangster, elle prit contact avec le Malcom X Grassroots Movement aux États-Unis afin de faire venir des artistes plus progressistes de la scène Hip Hop américaine.
Un festival Hip Hop cubain
Un autre acteur important dans la reconnaissance du Hip Hop comme élément authentique de la culture cubaine a été le collectif Grupo Uno. En 1995, un de ses membres, Rodolfo Renzoli, travaille avec l’aide de l’association Hermanos Saiz (une des principales institutions pour la jeunesse de Cuba) à la mise sur pied d’un premier festival Hip Hop cubain dans le district de Alamar, où tout avait commencé. Croyant fermement que la musique peut aider à changer la société cubaine, Rodolfo fera jusqu’en 2000, la promotion de son festival.
Malgré les interventions fréquentes de la police lors des événements non sanctionnés par l’État, le mouvement Hip Hop cubain ainsi que son public prennent de l’ampleur. Aujourd’hui, on peut compter près de 200 groupes à La Havane et plus de 300 à l’extérieur de la capitale.
La reconnaissance du peuple cubain
Au printemps 1999, le gouvernement cubain adopte officiellement une position favorable au mouvement Hip Hop allant jusqu’à le déclarer «une authentique expression de la culture cubaine».
Il reviendrait à Harry Belafonte le crédit d’avoir expliqué la culture Hip Hop à Fidel Castro. Impressionné, celui-ci aurait même qualifié le Hip Hop «d’avant-garde de la révolution».
En 2002, le gouvernement formera l’Agencia Cubana de Rap offrant aux artistes sa propre étiquette de disque ainsi qu’un magazine, Movimiento. Avec la sanction et les ressources du gouvernement, le festival d’Alamar sera transformé en Festival international annuel de Hip Hop présenté au mois d’août à La Havane. Cet événement attire de nombreux groupes et artistes internationaux dont Mos Def, Talib Kweli, The Roots, Common et Dead Prez. Il permettra aussi la tenue de tables de discussion, d’ateliers et la projection de films sur la culture Hip Hop.
La couleur cubaine dans le Hip Hop
Musicalement, le Hip Hop de Cuba est très différent de celui de son cousin américain. Plusieurs rappeurs n’hésitent pas à s’inspirer du riche héritage musical cubain, incorporant des rythmes de rumba, de mambo, des instruments tels la guitare basse, les congas, les batas et d’autres percussions traditionnelles.
Bien que le Hip Hop cubain ait capté l’intérêt de plusieurs médias et académiciens étrangers, peu de groupes cubains ont réussi à se faire entendre à l’extérieur de l’île. L’un des principaux producteurs de Hip Hop à Cuba, Pablo Herrera, a déclaré en parlant du futur de la révolution musicale cubaine: «Ce que nous voyons n’est que la pointe de l’iceberg… le Hip Hop d’aujourd’hui à Cuba est ce que la Old School était aux États Unis dans les années 80. Ce qui se fera dans l’avenir ne sera pas que du Hip Hop… ce sera une nouvelle forme de musique cubaine.»
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Situé en plein cœur d’Hochelaga-Maisonneuve, au sud du Stade Olympique, à l’est de PIE-IX. 4264 Ste-Catherine est.
Bistro le Ste-Cath est opéré par l’organisme communautaire le Journal de la Rue. Tous les profits servent à financer notre intervention auprès des jeunes.
Pour informations et réservations: (514) 223-8116 ou bistro@le-ste-cath.com.
D’un couvert à l’autre
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L’amour en 3 dimensions
La relation à soi, aux autres et à notre environnement
Roman de cheminement humoristique. Pour dédramatiser les évènements qui nous ont bouleversés. Pour mieux comprendre notre relation envers soi, notre entourage et notre environnement. Peut être lu pour le plaisir d’un roman ou dans un objectif de croissance personnelle.
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Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
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Bonjour Musicadelbarrio.
Merci pour votre présence et votre commentaire.
La culture Hip Hop a fait son entrée a Montréal il y a un peu plus de 20 ans. Je connais des jeunes Hip Hop a Montréal qui ont maintenant 40 ans. En Europe, la culture est plus vieille et certains ont maintenant plus de 50 ans.
Raymond.
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D’accord avec le fait que les éléments de la culture Hip Hop ont trouvé leurs racines à travers les cultures. De mon côté, je pense tout simplement que le Hip Hop et les musiques apparentées font partie de la Musique Urbaine, reflétant les préoccupations de la jeunesse. Attention cependant à ne pas mélanger ou confondre rythme et genre musicaux…. Bonne continuation pour ce blog.
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Je crois que les différents éléments de la culture Hip hop ont trouvé leurs racines à travers toutes les cultures.
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Merci, je suis content que ca marche, aahhaha…
Je dirais aussi que l’amérique latine connais le rap un peu… On connaisait, mes frères et moi, entre autres, un chiléen, fan de rap aussi. Ils ont un band assez connu dans le temps, Tiro de Gracia je crois. Je parle pas espagnol, mais ca sonnait bien.
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J’ai fait une petite modification à ton codage pour que la vidéo apparaîsse. Il fallait mettre un signe égale entre le Youtube et http.
Merci pour le lien.
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Oui, en effet. Un artiste parle, des fois…
Le rap est connu mondialement.. Un documentaire de RDI une fois sur un gars qui a été enfant-soldat au Soudan (minorité chrétienne), me semble, devenu un rappeur anglophone respecté.
Et dans le temps de la ‘saga Napster’, j’avais vu des bands de rappeurs… au Japon et Corée. (Buddha Brand (Nigen Atsudeyen Syo(?) était une bonne chanson))
Et découvert sur le net, DJ algérien Le Fennec…
Je teste un codage…
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Être un artiste c’est être un témoin de son environnement, incluant la vie sociale et la vie politique. C’est pourquoi certains artistes se font censurer et subissent beaucoup de pression dans certains pays.
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Ca me rappelle un peu la culture urbaine brésilienne, leur version du funk et tout,…
Espérons que ces artistes ne seront pas dans la merde si ils commencent à s’engager plus sociallement – et comme, critiquer le régime.. ca pourrait mal finir.
(Mais je les encouragent , les vrais, ceux qui ont une conscience sociale, à oser si il le faut.. Parler vrai, people represent!)
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Il y a effectivement de petits miracles qui s’y trouvent.
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Cuba, va changer encore plus que les autres le pensent.
Le Panda
Patrick Juan
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