« Je bois un café dans un café où j’ai acheté du café. » Comment se fait-il que tous comprennent cette phrase alors qu’elle ne semble que répéter le mot café? En fait, c’est que le mot café est polysémique, ce qui veut dire qu’il a plusieurs sens, et qu’en fonction du contexte, donc des mots qui entourent chaque apparition de café, on peut déduire le sens prévu. Ici, on retrouve café d’abord au sens de « breuvage chaud », puis au sens de « petit restaurant » et enfin au sens de « graines du fruit du caféier ».

Un texte de Paméla Vachon publié sur Reflet de Société – Dossier Éducation 

Bien que la plupart des mots soient polysémiques, il en existe qui n’ont qu’un seul sens. Ces mots sont dits monosémiques. D’ailleurs, ironiquement, le mot polysémie est monosémique puisqu’il n’a qu’un seul sens! C’est le cas également de la majorité des termes scientifiques et techniques comme céphalée qui désigne une migraine, séquoia qui désigne un très grand conifère originaire de l’ouest des États-Unis et kilomètre qui désigne une unité de mesure de distance. La monosémie permet de communiquer un message avec clarté et précision et assure une compréhension univoque, ce qui n’est pas toujours le cas de la polysémie.

Effectivement, comme la polysémie peut parfois créer des ambiguïtés, il est important de savoir distinguer les différents sens d’un mot. Pour ce faire, le meilleur outil est le dictionnaire. Ainsi, lorsqu’on hésite quant à la façon d’utiliser un mot ou quant à la façon dont il est utilisé, il suffit de regarder les différentes acceptions, c’est-à-dire chaque sens particulier d’un mot, et de voir laquelle concorde le mieux avec le contexte de l’énoncé. Dans un dictionnaire, chaque sens est distingué par un chiffre ou un symbole (losange, tiret) ainsi que par une définition et idéalement un exemple.

Toutefois, il n’y a pas que les mots qui puissent être polysémiques, les textes peuvent l’être tout autant. En effet, cela est vrai pour tous les genres littéraires tels que le récit, le théâtre et la poésie. Parmi ceux-ci, c’est la poésie qui est le genre le plus polysémique en raison des nombreuses images qu’elle véhicule et qui donnent libre cours à l’imagination et à l’interprétation des gens. Par exemple, dans le vers « C’est le plus merveilleux des croissants » croissants peut aussi bien référer à la forme échancrée de la lune qu’à la viennoiserie à pâte feuilletée. À nouveau, le contexte peut aider à distinguer certains sens dans un poème. Néanmoins, dans ce genre littéraire, ce sont aussi les expériences, les émotions et l’imaginaire du lecteur qui l’aident à interpréter un texte. La poésie ainsi que les autres genres littéraires ont recours à plusieurs procédés stylistiques en plus de la polysémie afin d’attirer l’attention du lecteur.

Tout compte fait, la polysémie peut parfois créer de l’ambiguïté, mais elle offre également tout un monde de possibilités sur le plan de la créativité. Ce monde vous appartient, faites-en usage comme il vous plaît!

 27 capsules sur les difficultés de la langue française sont présentées par l’humoriste Fred Dubé.

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