Raymond Viger | Dossier Politique

Quand on écoute les débats touchant l’éducation et la santé au Québec, en peu de temps on se retrouve à parler du déséquilibre fiscal avec le fédéral. Le Canada devient le bouc émissaire de nos difficultés dans ces deux domaines.

Je ne veux pas nier ou banaliser le déséquilibre fiscal. Mandatons le Premier ministre et son ministre des finances pour régler la fiscalité et les transferts d’argent aux provinces. Cessons de nous déresponsabiliser en mettant tout sur le dos du déséquilibre fiscal.

Il y a des choses à régler en éducation et en santé. La question qu’il faut se poser est pourtant simple. Avec les outils que nous avons en main, que pouvons-nous faire pour améliorer la situation? C’est vrai que des millions qui nous parviendrait d’Ottawa pourrait augmenter l’inventaire des solutions possibles. Mais dans l’instant présent, ces millions ne sont pas là. Nous avons une responsabilité de faire du mieux que l’on peut avec ce que l’on a.

En tant que bon père de famille, si on me demande qu’est-ce que je fais pour éduquer mes enfants et que je réponds que si mon patron me donnait une augmentation je pourrais régler l’éducation de mes enfants, je me déresponsabilise vis-à-vis mes enfants qui attendent que je passe à l’action, que je leur montre une direction à prendre. Au lieu de regarder ce que je peux faire dans l’instant présent, je fuis dans un futur incertain et je tente de mettre ma responsabilité dans les mains des autres. J’accuse les autres de mon incompétence à prendre le pouvoir sur ce que je peux changer aujourd’hui.

Un jour, je l’aurais mon augmentation de salaire. Ce jour-là, mes enfants auront peut-être quitté la maison. Cet argent servira à autre chose. Mes actions doivent demeurer concrètes et enracinées dans le présent avec une vision sur le futur.

En rapport avec ma réflexion, je pose la question. Je fais l’inventaire des solutions possibles avec ce que j’ai. Je peux consulter pour augmenter cet inventaire. Je priorise les actions possibles. Et finalement, je mobilise mon entourage pour passer à l’action. Les gens qui participeront ou subiront mes actions doivent comprendre où je m’en vais et pourquoi je pose ces gestes. Un vrai leader va définir une vision et pouvoir mobiliser son monde.

Un changement social débute par sa base. De la plus petite cellule de la société vers la plus haute. L’inverse, n’a jamais fait ses preuves. Mais il y a une résistance dans notre société qu’il faut vaincre. Si un enseignant veut proposer des changements, s’il se heurte à une administration qui s’en lave les mains et qui dit qu’on ne peut pas parce qu’en haut ils veulent autre chose, l’énergie nécessaire pour obtenir un changement dans une classe ou une école sera anéantie par cette résistance. Une autorité compétente doit être ouverte au changement, à l’écoute des besoins de ses employés.

Je me souviens d’avoir vu une photo des Japonais à la fin de la deuxième guerre mondiale. Un pays dévasté par les bombes, sans argent. Dans l’inventaire de ce qu’ils possédaient, une chose n’avaient pu être détruite par les bombes. La volonté de rebatir leur pays. Sur cette photo, j’ai vu des Japonais devant une locomotive renversée. Des centaines et des centaines de Japonais. Ils avaient tous une corde dans les mains. Ensemble ils ont tiré pour remettre cette locomotive sur ses rails. C’est vrai que s’ils avaient eu de l’argent provenant d’un déséquilibre fiscal, ils auraient pu louer une grue pour faire ça plus facilement. Mais même sans argent, ils nous restent encore nos deux bras. Et cette locomotive peut revenir dans le droit chemin.

C’est impressionnant de voir une locomotive être levé par la seule force de l’homme. L’éducation et la santé sont nos locomotives que nous devons remettre debout. Ne nous laissons pas décourager par ce qu’il nous manque. Regardons plutôt ce que nous pouvons utiliser.

Les Québécois sont un peuple ingénieux. Prouvons-le. Mettons-nous à l’action. La seule chose qu’il nous faut c’est un leader pour nous dire où attacher nos cordes et nous donner une direction pour tirer.

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