Raymond Viger | Dossiers Hochelaga-Maisonneuve, Culture
Normand Charest est né et a grandi dans Hochelaga-Maisonneuve. Lorsqu’il s’y est aventuré à nouveau, de longues années après son départ, il a été renversé en constatant à quel point le quartier s’était métamorphosé. L’expérience lui a inspiré cette chronique nostalgique, aux arômes de vieux cuir et de gaspacho.
Un bistro français dans Hochelaga-Maisonneuve
Je me suis arrêté dans un tout petit bistro français où j’avais l’air d’un parfait étranger, le genre de commerce où n’entrent que des habitués. Le personnel vous y regarde presque avec méfiance. Mais on voit bien que c’est un ancien snack bar, une binerie avec des bancs ronds le long d’un comptoir, en chrome et en cuirette rouge, où l’on sert maintenant du gaspacho en entrée à midi. Un comédien connu, mi- incognito mi- en représentation, prend un verre de rouge au comptoir.
Bistro français dans mon quartier natal à Montréal, quartier revisité après bien longtemps et devenu surprenant sous plusieurs aspects. C’est juste à côté de mon ancienne «rue principale», rue de l’église et du presbytère, rue de l’école des sœurs, de l’école des frères, de la maison des sœurs, de la maison des frères, de la maison du docteur, de la caisse populaire, de la boulangerie et de son écurie, rue du barbier et du café devant l’église. Plus bas, plus loin, un poste de pompier est devenu salle de spectacle; plus à l’ouest, une église est devenue théâtre. Un drôle de quartier en transition.
Pauvreté, cafés et artistes dans Hochelaga-Maisonneuve
De la pauvreté encore, cela se voit, chez les vieux et chez les jeunes, des vieux tristes avec des petits sacs d’emplettes, des jeunes habillés en noir avec un air dur. Plus bas sur la rue Ontario, traditionnellement associée à Babylone, des ivrognes, des punks, des tatoueurs. Mais aussi la présence d’artistes, de bistros, de cafés certainement pas fréquentés par la classe populaire (gaspacho, chèvre, crème brûlée, foie gras, expresso). Un quartier populaire, autrefois ouvrier, en train de se transformer comme s’est transformé avant lui le célèbre Plateau, que nous avons habité avant qu’il ne devienne hors de prix.
Un quartier que je parcours avec mes souvenirs, tandis qu’on m’y voit comme un touriste et que je n’ai pas l’occasion de dire à ceux qui l’habitent que c’est aussi un peu mon quartier, mon village, puisque que j’étais là «avant eux». Je vois d’ailleurs une jeune femme sortir de ce qui fut ma maison natale, un bébé dans les bras, et me regarder avec un questionnement dans le regard. Elle voit peut-être en moi l’intrus, tandis que je vois en elle, dans ce bébé, dans les enfants qui reviennent de l’école… tandis que je vois dans ce tableau le passage impressionnant des générations.
Photos Pierre Chantelois, les beautés de Montréal.
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Bistro le Ste-Cath
Un restaurant, une chaleureuse terrasse. Pour une rencontre entre amis ou en famille, les chefs du Bistro le Ste-Cath sauront vous offrir une cuisine réinventée et originale à un prix abordable.
Situé en plein cœur d’Hochelaga-Maisonneuve, au sud du Stade Olympique, à l’est de PIE-IX. 4264 Ste-Catherine est.
Bistro le Ste-Cath est opéré par l’organisme communautaire le Journal de la Rue. Tous les profits servent à financer notre intervention auprès des jeunes.
Pour informations et réservations: (514) 223-8116 ou bistro@le-ste-cath.com
Quand un homme accouche
Roman de cheminement. Le personnage principal accouche de son enfant intérieur qui devient son ami et son thérapeute tout au long du roman. Ce livre est le premier d’une trilogie qui a été reprise dans L’amour en 3 Dimensions. 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet: www.refletdesociete.com. Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4
Pourquoi dites-vous que la Ville de Montréal force la transformation de loyers en condos et en co-propriété? Ce sont les propriétaires qui font des demandes à la Ville et non pas la Ville qui exigent ces changements aux propriétaires.
Les nouvelles familles qui arrivent dans Hochelaga-Maisonneuve font parti du quartier et ne font pas de ségrégation en se mettant à part et en se disant d’une classe à part.
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« Mixité sociale » est une expression-escroquerie inventé par les promoteurs de condo à la Samcon pour donner l’impression que leurs agissements est une cause juste. C’est une expression de politicien pour se donner bonne conscience. Ce qui se passe actuellement dans Hochelaga-Maisonneuve est une forme de colonisation/gentrification des moins nantis, les plus riches forceront toujours une hausse du coût de la vie, des loyers, de la nourriture, etc. Avec la complicité sournoise des Caisses Desjardins, comme je l’ai cité plus haut.
« Mixité sociale » est une escroquerie des bourgeois contre les ouvriers et cela se vérifie même dans les cours d’écoles (quand elles ne sont pas fermés comme les Hochelaga et Baril) : Jamais les enfants des plus riches se mélangent avec ceux des plus pauvres, même s’ils fréquentent les mêmes écoles et se retrouvent dans les mêmes cours de récréation. Les adultes, idem.
Quand les jeunes ont lancé les briques contre les vitrines de 4 des restaurants luxueux qui s’intallent dans le quartier, « mixité sociale » est cette politique de l’oxymore (dixit Bertrand Méheust) que leur a servi les trois politicailleurs du coin : le dauphin d’Harel Réal Ménard, la péquiste Carole Poirier et l’orangiste Marjorie Boutin-Sweet (cette dernière s’offre d’aider le doc Julien car elle dit aimer les enfants mais en revanche elle ne s’émeut même pas des enfants palestiniens qui ont reçu du phosphore blanc dans la face en 2008, fidélité sioniste oblige).
Tout ce qui se construit dans le quartier est présentement des condos très dispendieux et ce qui n’est pas revendable sous cette forme (comme par exemple, trop proche de la track de chemin de fer), alors là on en fait du « logement pour démunis ». Le logement locatif est systématiquement grugé au profit des promoteurs de condos, en plus des pressions exercés par les institutions financières, même les nouvelles législations de la Ville forcent la transformation des loyers en condos et en co-propriétés divisés.
« Mixité sociale » a été inventé par les même qui ont inventé l’expression « Homa » pour rendre le quartier plus sexy aux anglophones et étrangers qui voudraient acheter une propriété dans le quartier. D’ailleurs, cette expression ne vient pas des gens du quartier, ils ne l’ont jamais utilisé avant que les colonisateurs arrivent dans le décor. Exactement comme « Homa ».
Non à l’escroquerie appelée « mixité sociale » !
Si le « communautaire » s’était battu pour la « mixité sociale » dans le quartier, le FRAPRU n’aurait même pas de raison d’y être.
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Le communautaire s’est tout de même battu pour permettre une mixité sociale dans Hochelaga-Maisonneuve.
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J’habite dans Hochelaga-maisonneuve et je vois la même chose que vous Charles Tremblay. Bientôt grâce à la spéculation immobilière les loyers seront trop élevés et je devrai déménager ailleurs donc je serai d’une certaine façon chassé d’Hochelaga-maisonneuve.
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Eh oui, le processus de boboïsation du quartier, de gentrification, du « tout-aux-condos » (avec le très corrompu Samcon et autres du même genre) et à la rue les pauvres, se poursuit. Ça fait des années qu’on nous y promet un nouveau Plateau, avec tout ce qui vient avec. Maintenant les restaurants de luxe à 30 $ l’assiette poussent comme des champignons sur les Promenades Ontario et Sainte-Catherine, avec des promos de la SDC locale pour nous faire avaler la pilule. Toutes les caisses populaires fermées ont été transformés en habitations-condos de luxe (coin Chambly-De Rouen, Ontario entre Darling et Davidson, Sainte-Catherine entre Cuvillier et Aylwin, etc. Même l’ancienne caisse de Ontario-Darling est devenu une maison de vente de condos).
Vous avez bien raison M.Viger, « Osez prendre le risque de venir y faire une petite balade » …
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