Un rapport tous les 2 ans

Le Ministère de l’Éducation est-il bien informé sur les besoins de nos jeunes?

Pour connaître les besoins des jeunes et préparer ses réformes, le Ministère de l’Éducation mandate le Conseil supérieur de l’éducation pour préparer un rapport à tous les 2 ans. Est-ce que la consultation auprès des organismes communautaires est adéquate?

Raymond Viger | Dossiers Éducation, Taxage et intimidation, Décrochage

Pour faire son rapport, le Conseil supérieur de l’éducation veut consulter les différents partenaires impliqués dans la scolarisation des jeunes. En tant que directeur d’un organisme communautaire, avec une semaine de préavis, je reçois un texte de présentation de 14 pages accompagné d’un questionnaire à développement de 6 pages. Le document de présentation propose de faire parvenir un mémoire sur nos positions et nos propositions en matière d’Éducation pour éviter le décrochage.

Comme si je n’avais que cela à faire d’attendre de telles demandes du Ministère de l’Éducation. Surtout qu’on est un organisme communautaire non subventionné. Un organisme qui se demande sans cesse comment faire pour payer le loyer. Bénévolement, à minuit le soir après une journée de 15 heures avec les jeunes, je vais attaquer cette demande du Conseil supérieur de l’éducation.

Spécialistes de l’éducation VS généralistes des jeunes

Les “spécialistes” du Conseil supérieur de l’éducation, qui ne pensent qu’éducation, se donnent 2 ans pour faire leur rapport mais demandent à des généralistes du communautaire de déposer un mémoire en 1 semaine!

Dans le monde communautaire nous travaillons différemment. Nous utilisons une approche holistique. Nous sommes concernés autant par l’éducation du jeune, sa consommation d’alcool ou de drogue, de son appartenance à un gang de rue, ses crises existentielles ou même suicidaires, sa sexualité, les MTS, le Sida, l’intimidation… Nous considérons que le jeune est un être humain à part entière avec des besoins à satisfaire et non pas un problème que l’on doit régler.

Pour obtenir de meilleures réponses, il faut avoir le temps de prendre un certain recul, un temps de réflexion et de consultation. Ce qui ne pourra malheureusement pas être le cas avec les demandes du Conseil supérieur de l’éducation.

Le Conseil supérieur de l’éducation pourra marquer dans son rapport que le communautaire a été consulté. Madame la ministre de l’Éducation pourra se pêter les bretelles à dire que les différents partenaires ont été consulté et qu’elle travaille en « partenariat » avec le « réseau ». Mais l’ont-t-ils été adéquatement? J’en doute. Sur les 65 organismes communautaires de notre regroupement, seulement 5 ont trouvé le temps de remplir, du mieux qu’ils pouvaient, ce questionnaire.

Pendant que les bureaucrates terminent ce rapport qui sera livré à la ministre de l’Éducation, celle-ci se retrouve à l’émission JE pour dire qu’une série d’annonces sera faite dans les semaines qui viennent. À quoi auront servi ces mémoires et les propositions du communautaire puisque les annonces sont déjà prêtes et seront présentées avant même que la ministre ne reçoive ce rapport toujours en cours de préparation?

Ce qui prouve que des rapports qui prennent 2 ans à préparer sont trop loin de la réalité terrain et que nous devons tous agir plus rapidement et avec plus de souplesse.

Scolarisation des jeunes VS intimidation à l’école

Je remarque que dans la scolarisation que le Ministère de l’Éducation veut offrir aux jeunes, on ne parle pas de l’intimidation que les jeunes vivent à l’école. Que dire du témoignage de Nathalie, une mère de famille, qui se fait dire par la DPJ de ne pas envoyer sa fille à l’école pour éviter l’intimidation? Pendant ce temps, les intimidateurs continuent de fréquenter l’école. La direction de l’école ne fait rien. La DPJ ne fait rien.

Il est vrai que si un jeune comme Maxime Collard fait une marche contre l’intimidation à l’école, nous verrons la ministre de l’Éducation marcher à ses côtés et dire non à l’intimidation. Mais concrètement, que faisons-nous?

Si des jeunes se suicident à cause de l’intimidation qu’ils vivent, combien décrochent de l’école à cause de ces agressions? Combien de jeunes se retrouvent à l’école terrifiés et dans de mauvaises conditions pour être scolarisés adéquatement?

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