Développement personnel
Confessions d’une hypersensible
Kharoll-Ann Souffrant | Dossier Croissance personnelle
Pendant mes études d’intervenante psychosociale, on nous a martelé à quel point la profession que nous nous apprêtions à occuper allait nous changer, nous faire grandir et évoluer d’un point de vue professionnel et personnel. J’y croyais, mais n’étant pas encore sur le terrain, cela était flou dans mon esprit. Je ne pouvais pas me douter à quel point cette affirmation est vraie.
Avec quelques années d’expérience professionnelle, je réalise que travailler en relation d’aide, avec une clientèle pas toujours volontaire, me fait découvrir des choses insoupçonnées qui m’ont faît mûrir en un temps record.
Hypersensibilité et vulnérabilité
Ces dernières années, j’ai eu tendance à penser qu’il me fallait rejeter mon côté vulnérable, croyant (consciemment ou inconsciemment) à tort qu’il représentait une menace pour l’équilibre tant chéri que j’ai réussi à acquérir. J’associais vulnérabilité avec faiblesse. Et pourtant, j’acceptais sans jugement celles des autres. Or, je suis toujours beaucoup plus sévère avec moi-même que je ne le suis avec autrui. À mes yeux, il fallait que je sois continuellement forte, que je réagisse toujours de la bonne manière à toutes les situations. J’avais peur de perdre le contrôle si je m’accordais le droit d’être vulnérable.
Puis un jour, une amie française m’a dit que mon côté intuitif et sensible était beaucoup plus fort que mon côté rationnel, même si j’avais tendance à croire le contraire. Je réalise aujourd’hui qu’elle avait raison. Bien que je me sois énormément renforcée et solidifiée au fil du temps, je suis fondamentalement une personne sensible. Une hypersensible. Et bien des gens qui m’ont côtoyée de l’enfance à l’adolescence pourraient le dire. Mon énergie qui allait auparavant dans tous les sens et qui épuisait mon entourage se canalise maintenant vers des objectifs précis. Et ça fait longtemps que l’on m’a dit que j’y parviendrais, même si je n’y croyais pas.
Équilibre et hypersensible
Je réapprivoise cette partie de ma personnalité, et je prends conscience qu’il est possible d’être une personne forte, tout en ayant cette sensibilité. L’un n’empêche pas l’autre, c’est une question d’équilibre. Je réapprends à accepter les moments où je suis touchée, triste ou anxieuse. Je m’accorde le droit d’avoir des mauvaises journées ou des doutes. Et cette amie française qui a toujours les bons mots pour faire réfléchir m’a expliquée que ma sensibilité est une qualité dans mon domaine, et non un handicap. Que je ne devrais pas en avoir honte. Qu’elle fait partie intégrante de qui je suis.
Le fait de travailler avec des familles me fait prendre conscience des mécanismes qui ont régi la mienne, de l’amour inconditionnel que mes parents et autres personnes significatives m’ont porté. Et viscéralement, naît en moi l’envie de transmettre cet amour à d’autres, et plus particulièrement à un enfant. J’ai envie de donner autant que l’on m’a donnée. Et cette pensée, floue par le passé, se précise et devient de plus en plus profonde. Femme de carrière que je suis, la pensée de donner la vie à un être humain commence à rendre moins « essentiel » le besoin de réussite professionnelle que j’ai toujours eu.
Mon travail me fait réfléchir. Jour après jour après jour. Et je sais que ça n’arrêtera probablement jamais. Et c’est bien ainsi, car je ne veux pas que ça s’arrête. Car, c’est lorsqu’on arrête de réfléchir que l’on cesse d’évoluer.
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Et pour rajouter, c’est sans doute « lâche » de ma part de vous dire ça, mais c’est la vérité et je tenais à être honnête. Je m’ouvre de plus en plus. Mais je le fais de manière progressive et je ne me sens pas tout à fait rendue là encore. Donc voila. Je vous souhaite une excellente fin de soirée.
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Bonjour Krinou,
cela fait plusieurs mois que j’ai lu votre commentaire, et je suis désolée de ne pas y avoir donné réponse de suite. Cela était fort cavalier de ma part et je m’en excuse. C’est que je cherchais les mots pour exprimer ce que je voulais dire. Je crois les avoir trouvé aujourd’hui.
Je suis l’auteure de cet article comme vous l’aurez deviné. Je peux comprendre qu’il vous laisse sur votre faim parce qu’effectivement, il y a très peu de détails qui y sont donnés. On y explique un cheminement, le point A et le point Z, sans entrer dans les détails de tout le parcours qui ont permis de se rendre à ce point Z. Cela est dû entre autres au fait que comme l’article se voulait pour un blogue ou le magazine, je ne voulais pas qu’il soit trop long. Également, je ne me sentais pas prête à m’épancher trop longuement sur mon passé pour diverses raisons, bien que je puisse comprendre que vous auriez pu y trouver des pistes de solutions et de réponses pour vos propres questionnements. Donc ce que j’ai exposé ici était le maximum de ce que je me sentais capable d’exposer à ce moment-là et le maximum de ce que je me sentais capable d’assumer publiquement à ce moment-là.
Sans doute qu’un jour, dans plusieurs années, j’en parlerais plus en détail pour aider d’autres personnes parce que je pense avoir compris ce qu’il faut pour tourner cette particularité en force. Ce n’est pas un cheminement facile, loin de là. Mais je pense être parvenue à une relative paix d’esprit et un équilibre de vie. Mais j’avais envie de partager cette prise de conscience importante pour moi que j’avais envie de crier et M. Viger m’a permis de le faire. Je l’en remercie d’ailleurs. Mais je ne suis pas une spécialiste en la question non plus (malgré ma profession), c’est un partage personnel tout simplement de comment j’ai vécu la chose.
Je ne sais pas si ma réponse vous contentera, mais je tenais à vous répondre malgré tout.
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Bonsoir Krinou.
Répondre aux commentaires est la base de la politesse pour un blogueur. Nous ne pouvons pas nous contenter d’émettre sans prendre cet instant privilégié avec nos lecteurs.
Je n’ai jamais entendu parler qu’au Québec des spécialistes aient diagnostiqués des gens comme étant hypersensible. Dans le cas, de Kharoll-Ann, c’est tout son cheminement lors de sa formation comme thérapeute qui l’a aidé à se découvrir.
Il arrive parfois qu’un changement de mode de vie nous amène à mieux nous sentir dans notre peau. Avant ces changements, nous n’étions pas nécessairement conscients des conséquences de ce mode de vie.
Raymond.
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Bonsoir Raymond 🙂
Effectivement, j’ai fait un « transfert » avec mon propre vécu et par conséquent, j’ai un peu occulté que, contrairement à moi, elle a accepté ce « handicap » et adapté son mode de vie selon ce critère.
Sinon, pour répondre à votre question, oui, j’aurais aimé savoir quel était sa relation avec les gens avant l’acceptation de son hypersensibilité.
J’ignore comment cela se passe chez-vous, mais en France, ce n’est pas vraiment reconnu par la psychiatrie, c’est seule, en faisant des recherches et des recoupements avec des personnes qui souffraient du même mal que moi que j’en suis arrivée à la conclusion que je suis bel et bien hypersensible.
En fait, j’aimerais savoir si elle est une hypersensible diagnostiquée comme tel ou si c’est elle qui s’est définit ainsi en faisant, comme moi, des recherches en ce sens.
Je voudrais, dans tous les cas, vous remercier de toujours répondre aux commentaires que l’on vous laisse, c’est assez rare pour le souligner et cela démontre le respect que vous avez de vos lecteurs.
Merci.
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Merci Samaël pour votre commentaire.
Merci Krinou de nous partager votre besoin d’en avoir plus.
J’aimerais tout de même le clarifier. Dans le témoignage de Kharoll-Ann, il ne semble y avoir que des avantages à accepter sa sensibilité. Quand vous demandez d’en savoir plus sur les conséquences est-ce que vous parlez de ce qu’elle vivait antérieurement à son changement de mode de vie?
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Etant moi-même hypersensible, je suis un peu frustrée par l’article, j’aurais aimé qu’elle nous parle davantage des conséquences que cela engendre dans son quotidien, notamment, sa relation avec « l’autre ».
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C’est un texte touchant et débordant d’une vérité à la fois personnelle et universelle. Merci de l’avoir partagé!
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