Serait-il possible de détecter l’autisme dès les premiers mois de vie, simplement avec un contact visuel ? Bien que les symptômes du trouble autistique soient définis par des problèmes de communication sociale, de plus en plus de chercheurs sont convaincus que l’autisme pourrait être détectable précocement au niveau du fonctionnement cérébral et sensoriel.

Un texte de Alexandra Bachot publié sur Reflet de Société – Dossier Santé 

C’est ce que révèle une étude suédoise réalisée par l’Université d’Uppsala et publiée dans Nature Communications. Suite à leur recherche, des scientifiques ont découvert qu’au début de leur vie, les enfants autistes ont un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population, celui-ci devenant plus faible par la suite. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate.

Pour mener à bien leur expérience, les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont suivi les enfants jusqu’à leur 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est posé. Plusieurs constats peuvent être retenus de leurs observations.

Les enfants diagnostiqués autistes à 3 ans contracteraient plus fortement leurs pupilles à l’âge de 9-10 mois que ceux qui ne sont pas atteints du syndrome. Par ailleurs, les scientifiques estiment qu’il existe une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique.

Les autres sens tels que l’audition, le toucher, le goût pourraient-ils être atteints de la même manière ? « C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision », déclare Terje Falck-Ytter, coauteur de l’étude.

En outre, cette découverte a été mise en lien avec la difficulté d’établir des contacts visuels, l’une des caractéristiques des autistes. « Nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel », affirme le chercheur.

Si pour le moment il est encore trop tôt pour appliquer ces résultats dans un contexte clinique, il n’est pas exclu d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome et une meilleure prise en charge des interventions.

En complément à Reflet de Société +

Écoutez le témoignage de Rachel, jeune femme autiste de 17 ans. Une vidéo du Figaro.

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