Raymond Viger | Dossier Éducation

Un jeune de 14 ans. Il a un problème de mathématique qu’il ne peut résoudre. Il est en Secondaire I et en cheminement particulier. Sa mère ne réussi pas à l’aider dans son devoir de mathématiques. Je les croise. Il me demande un coup de main.

Et pourquoi pas. Faire des devoirs avec un jeune est un instant privilégié pour faire un peu de relation d’aide. On peut pratiquer la patience, la persévérance, l’écoute… Ce ne devrait pas être trop compliqué. Après tout, j’ai 22 ans de scolarité, un DEC en Sciences pures et appliquées incluant les mathématiques 303 (3e cours du calcul différentiel et intégral). J’avais fait ce cours seulement parce que c’était le cours supposément le plus difficile de mathématiques au cégep. J’ai fait carrière en biochimie alimentaire. Suivi d’une carrière de 5 ans dans l’aviation avec tous les cours d’aérotechnique et d’aéronautique. Tout ça pour dire que le petit problème de mathématique de Secondaire I d’un élève en cheminement particulier ne devrait pas m’effrayer. Ayant été instructeur dans l’aviation et enseignant en travail social, ma capacité de lui enseigner les notions de base ne devrait pas être un problème non plus.

Il me présente sa feuille. Un exercice de défactorisation. Il faut ensuite trouver le plus petit multiplicateur commun et le plus grand dénominateur commun ou quelque chose du genre. Wow! Une chance qu’il est en Secondaire I et que j’ai fait 22 ans d’études. Heureusement que le jeune se souvenait comment défactoriser et que cela m’a permis de comprendre le restant du problème. Sinon je devait donner ma langue aux chats.

Nous avons des jeunes qui sont bons à l’école et qui mangent des sciences et des mathématiques. Un peu comme il existe des personnes qui mangent de la viande. Qu’on leur en donne. Il y a d’autres jeunes qui sont différents. Comme s’ils étaient végétariens, ils mangent autre chose. Alors pourquoi ne pas leur donner leurs légumes. Au lieu de les mettre dans des classes de cheminement particuliers et de tenter de leur taper sur la tête pour essayer de leur apprendre à défactoriser des nombres, pourquoi ne pas leur enseigner des sujets qui vont les intéresser et dans lesquels ils vont possiblement exceller.

Exemple; plomberie, électricité, menuiserie, soudure, mécanique, informatique, faire la cuisine… Des matières plus concrètes pour eux, plus compréhensibles. Je suis désolé, mais je ne connais pas beaucoup de monde qui se dépannent dans la vie avec la défactorisation. Mais avec un peu de métiers de base, ces jeunes vont pouvoir se débrouiller dans leurs appartements, peut être y trouver un champ d’intérêt qui va les passionner.

Il y a des notions de base que tous les jeunes devraient apprendre. Lire, écrire, compter. Les plus motivés et intéressés peuvent aller plus loin. Ne les freinons pas. Pour ceux qui ne savent pas quoi faire de la factorisation des nombres, qu’on arrête de s’entêter à vouloir leur bourrer le crane.

Dans ce genre de devoir on envoi le signal aux jeunes que l’école ce n’est pas pour lui. Qu’il est mieux de continuer à être turbulent. Parce qu’il ne comprend rien et qu’il ne comprendra jamais rien. On envoie aussi le signal à ses parents qu’ils sont incompétents à l’aider dans la défactorisation des nombres et qu’ils sont de mauvais parents. On met, autant le jeune que ses parents en crise. En perpétuel conflit.

Pourquoi ne pas avoir du plaisir à accueillir ce jeune dans la fierté qu’il aurait à nous montrer sa première cabane à oiseaux qu’il a construit lui-même. La relation de ce jeune avec ses parents seraient tellement différente.

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