Note spéciale: Jean-Pierre Bellemare a été reconnu coupable en mai 2021 pour un autre crime commis en 2018 et se retrouve maintenant en prison.
Jean-Pierre Bellemare | Dossiers Prison, Criminalité
En prison, nos façons de faire et notre comportement répondent à un code propre au milieu carcéral. Traiter un codétenu de «cochon» ou de «rat» est considéré comme une provocation pouvant entraîner la mort. S’adresser à un gardien comme un ami est une erreur grave. Il existe plein de petites choses qui, sous des apparences anodines, cachent des problèmes potentiels.
Une catégorie de détenus s’adapte plutôt mal à la culture en place: les auteurs de drames passionnels. Par exemple, des pères de famille qui ont sauté les plombs à cause d’un événement dramatique ou d’une accumulation de frustrations. Dans un délire momentané, ils commettent l’irréparable. Ces condamnés sont dénommés citoyens en prison. Ils ne connaissent pas la barrière qui existe entre les gardiens et les autres détenus. Ces citoyens croient à tort que les gardiens sont là pour les aider. Ceux-ci profitent de leur naïveté pour soutirer des informations. Ce faisant, ils ne réalisent pas les risques auxquels ils s’exposent.
Le mandat des gardiens est d’empêcher les détenus de s’échapper pour protéger le public. Le bien-être du détenu n’est pas inclus dans ce mandat. Quand un gardien adoucit la détention d’un prisonnier, c’est pour améliorer sa propre qualité de vie au travail. Un détenu satisfait est moins provoquant ou injurieux envers les gardiensjurieux.
Les histoires reliées à la dangerosité de leur travail sont surfaites. C’est un préjugé que les syndicats utilisent pour revendiquer des salaires plus élevés. Les armes artisanales qu’ils affichent devant les caméras ne sont que de la poudre aux yeux. Au pénitencier, lorsqu’un incident violent survient, c’est généralement entre les détenus. Il y a tellement de caméras de surveillance au pénitencier que ceux qui passent à l’acte sont pratiquement toujours pris.
Le pénitencier Leclerc est connu pour ses récidivistes et ses motards criminalisés. Pourtant, de jeunes secrétaires traversent souvent la cour intérieure alors que des centaines de détenus s’y trouvent.
Trop souvent, les gardiens qui désirent des augmentations de salaire poussent les détenus à bout, en utilisant différents stratagèmes. Retarder les repas, faire attendre les familles qui visitent leurs proches, déclencher des fouilles en brisant des choses personnelles, etc. Puis, lorsqu’un détenu crache sur un gardien, ce qui est extrêmement rare, on le transfère dans une prison à sécurité «super maximum». L’événement est considéré comme un assaut. Cela donne du poids à leurs revendications. Les gardiens ont beau jeu: qui nous accorderait de la crédibilité? Ils se permettent des libertés et utilisent les détenus comme boucs émissaires.
Si on comparait leur travail aux dangers qu’affrontent les chauffeurs d’autobus, de taxis ou même les facteurs, on constaterait rapidement que le travail d’un gardien est une vraie sinécure. Beaucoup d’universitaires traînent leurs travaux et complètent leurs devoirs pendant leur quart de travail. J’ai personnellement émis des plaintes pour que les membres du personnel ne lisent pas de magazines, de journaux ou écoutent la télévision pendant leur quart de travail.
Le jour où les détenus seront récompensés pour l’amélioration de leurs comportements plutôt que pour les informations qu’ils donnent, le travail de gardien pourra retrouver un peu plus de dignité. La victime de ce marchandage restera toujours la sécurité du public.
Si la majorité des détenus provient de milieux dysfonctionnels et pauvres où leur voix n’a jamais été entendue, cela ne change pas lorsqu’ils arrivent au pénitencier.
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Les livres de Colin McGregor
Journaliste dans divers médias à travers le pays; Halifax Daily News, Montreal Daily News, Financial Post et rédacteur en chef du Montreal Downtowner. Aujourd’hui, chroniqueur à Reflet de Société, critique littéraire à l’Anglican Montreal, traducteur et auteur aux Éditions TNT et rédacteur en chef du magazine The Social Eyes.
Parmi ses célèbres articles, il y eut celui dénonçant l’inconstitutionnalité de la loi anti-prostitution de Nouvelle-Écosse en 1986 et qui amena le gouvernement à faire marche arrière. Ou encore en Nouvelle-Écosse, l’utilisation répétée des mêmes cercueils par les services funéraires; scoop qui le propulsa sur la scène nationale des journalistes canadiens.
Love in 3D
Enjoy our tale of the quest, the human thirst, to find light from within the darkness.
This is a tale for everyone, young and old, prisoner and free.
Love in 3D. Une traduction de L’Amour en 3 Dimensions.
Teammates
Three teenage friends on a college rugby team in the shrinking community of English Montreal – three friends each facing wildly different fates.
This is the story of Bill Putnam, whose downward trajectory we first begin to trace in the late 1970s, and his friends Rudy and Max.
Teammates, their paths will cross in ways they never dreamt of in the happier days of their youth.
Quebec Suicide Prevention Handbook
Le suicide dérange. Le suicide touche trop de gens. Comment définir le suicide? Quel est l’ampleur du suicide? Quels sont les éléments déclencheurs du suicide? Quels sont les signes avant-coureurs? Comment intervenir auprès d’une personne suicidaire? Comment survivre au suicide d’un proche?…
Ce guide est écrit avec simplicité pour que tout le monde puisse s’y retrouver et démystifier ce fléau social. En français. En anglais.
Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4.
Bonjour Michel.
C’est un plaisir de discuter et d’échanger avoir.
Il faut garder courage et rester positif à travers les épreuves.
Raymond.
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Raymond,
C’est pour ça que j’ai utilisé « j’ai peur » car j’essaie de voir le positif dans le négatif dans la vie et de garder ce bon côté de ma personnalité le plus intacte possible si c’est cas(prison). Je ne veux pas que celà me change pour le pire et me « batterai » du mieux que je peux pour garder ça.
Lors de mon arrestation. je gardais ma « sanité » en questionnant les policiers sur le processus tant qu’à y être, parlait avec mon voisin de cellule pour passer le temps… C’est pas évident mais s’il y a une 3ieme fois et j’espère que non, je serais mieux équipé a faire face à ça.
En prison? Je pourrai peut-être en profiter pour faire de la musculation et travailler mon cardio et ainsi faire une chose que je planifiais de faire de toute façon à un gym.
Pour l’instant, je continu de faire mes marches malgré que c’est ça qui m’a mit dans le trouble. Au moins, elle ne peut pas me faire de trouble avant mon procès étant enfin loin d’elle à moins qu’elle mente à nouveau.
Je suis comme en « pré-pré-prison » pour l’instant avec les conditions que j’ai mentionné donc une sorte d’entrainement…que je m’aurais bien passé.
Je sais que je suis non coupable mais trouve plate de le vivre.
Ecrivain? Mmmm peut-être écrire mes mémoires dans n’importe quels cas.
Merçi de ton encouragement/commentaire
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Écoute Michel, j’aimerais tout de même te dire que dans la vie, même si certains événements sont souffrants, même s’ils sont difficiles, ils ont tous un petit cadeau à nous offrir.
Nous sortons de ces événements en fonction du regard que nous lui portons. Deux personnes qui se sont retrouvées dans des camps de concentration, la première sera complètement traumatisée, la 2e sera conférencier, écrivain… La vie n’est que relativité. Ce n’est pas l’expérience qui nous forge. C’est la façon qu’on l’assume et qu’on passe à travers.
Raymond.
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Merçi Raymond. Je lie les autres textes et apprend pour ne pas être un « citoyen ».
De « bon gars » même bonace comme on dit, j’ai peur de devenir un « mauvais gars » qui verra que le possible mal dans les autres après si je, et la société, sort perdant dans cette triste affaire. Pas que je serai un « criminel endurci » mais une personne amère envers cette même société qui m’aurait trahi en sortant si c’est le cas.
Jamais j’aurais cru être possiblement un jour un « citoyen » donc le côté positif dans ce négatif de mon expérience est que personne n’est a l’abri du processus(coupable ou pas) d’ou le partage avec vos lecteurs de ce qu’y m’arrive en ce moment. J’aurai plustot voulu écouter le documentaire qu’être dans le documentaire sur le système judiciaire.
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Bonjour Michel.
Bienvenue sur ce site. J’espère que votre expérience se passe pour le mieux possible. La Justice connaît ses ratés et ne représente malheureusement pas la Justice parfaite que je rêvais quand j’étais enfant.
Le système fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a. Malheureusement, à certains endroits, il manque de budget et certains employés manquent de connaissance ou de volonté de s’en servir.
Cela demeure une minorité, comme dans tout groupe, mais cette minorité peut faire beaucoup de mal quand on passe par là.
Je vous souhaite encore une fois que cela se passe du mieux possible pour vous.
Raymond.
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Merçi beaucoup pour l’information car ma confiance en la « justice » étant très basse en ce moment, je me prépare mentalement le mieux que possible à peut-être aller faire de la prison pour quelques mois. Etant possiblement un nouveau dans le « système », si c’est le pire des cas, j’aurais tombé comme « citoyen » si je comprend votre définition.
Je me croise les doigts que non, mais la « plaignante » ayant déjà mentie ou croiyait me voir partout sans que je soit là(alibi pour une fois) fait que la police et la couronne ont semble avoir le « devoir » de la croire plus que moi pour l’instant. Bon, je n’ai pas encore eu mon procès donc je ne sait pas, et mon avocat n’on plus, ce qu’elle a vraiment dites.
J’étais sous engagement, que je respectais par crainte de retourner en cellule, lorsqu’elle a dites faussement que j’avais brisé mes conditions aux policiers que j’ai du « dormir(1-2 heures de sommeil) » une nuit en cellule la 2ième arrestation et comparaitre devant un juge pour ma libération ou me garder en prison jusqu’à mon procès. C’est lonnnnggggg. Est-ce qu’être sur MON balcon ou marcher dans MA rue sont du harcelement quand la « plaignante » décide de conduire en auto dans ma rue ayant des alternatives comme trajet? J’avais même mit mon appartement à louer me sentant en « prison » à cause d’elle ce que les policiers n’ont pas prit en considération si ils auraient prient une minute de regarder sur mon balcon et le papier de cession de bail.
J’ai plus de condition(heure, caution, obliger de démenager hors du secteur(loin d’elle au moin mais payer un loyer quand même)…) à respecter maintenant et celà est très dur pour moi et toute ma famille. Tous ceux et celles qui me connaisse croient qu’elle est « folles », pour être polie, maniaco-dépréssive, bi-polaire, trop craintive sans raison… mais c’est la police/couronne qui ne semble pas voir ça. C’est moi qui « paye » pour ça
Ils n’ont peut-être pas le choix mais je trouve dommage qu’ils n’ayent pas été plus loin dans leurs enquêtes en m’interrogant en précense de mon avocat. J’ai fait la « gaffe » de parler la première fois sans mon avocat croyant avoir affaire avec des gens logique n’ayant rien à me reprocher.
Cette stressante/dépressive expérience d’un « citoyen normal » me fait mieux apprécier ce que les détenus doivent vivre tous les jours en prison. J’espère ne pas être une rare erreur judiciaire.
Désolé mais cela me fait du bien d’en parler et j’apprécie beaucoup votre partage de votre expérience en « dedans ». Je vais lire vos autres chroniques et me croise les doigts que cette lecture ne sera pas misent en pratique… dans mon cas.
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