Clergé et pensionnats autochtones
Depuis le début de la colonisation, l’éducation des enfants autochtones a été assurée par le clergé, par les missionnaires qui souhaitaient les convertir au christianisme.
Normand Charest | Dossier Autochtone
Mais la conversion signifiait changer leur manière de penser et d’agir, car en faire de «bons chrétiens» impliquait de les transformer en Blanc, c’est-à-dire de «tuer l’Indien en eux», comme on disait souvent à l’époque, autant aux États-Unis qu’au Canada.
Une petite Sioux américaine nommée Zitlaka-Ša est devenue Gertrude Simmons Bonnin pour les missionnaires. On a coupé court ses longs cheveux et on a remplacé ses mocassins par des souliers à semelle rigide, dont les talons résonnaient sur les planchers de bois.
Au Canada, les écoles résidentielles ou pensionnats «indiens» ont été fondés par le ministère des Affaires indiennes et administrées par les Églises chrétiennes, catholique et anglicane. De telles écoles existant depuis la mise en vigueur de la Loi sur les Indiens en 1867 sont devenues obligatoires pour les enfants amérindiens, métis et inuits en 1920. La plupart des pensionnats ont fermé leurs portes durant les années 1970, le dernier en 1996.
On reconnaît désormais que ces institutions ont nui aux enfants autochtones:
- en les séparant de leur famille et de leur communauté;
- en leur interdisant de parler leur langue maternelle et de pratiquer leur culture propre;
- en les exposant fréquemment à des sévices physiques et sexuels commis par le personnel des établissements.
Le 11 juin 2008, le gouvernement fédéral, ainsi que tous les chefs de parti, ont présenté officiellement des excuses au nom du peuple canadien aux Autochtones dans l’enceinte de la Chambre des communes. Quelques jours plus tôt a été formée la Commission de vérité et réconciliation du Canada, dont les travaux se poursuivent dans tout le pays depuis.
Dans un article publié sur le site de Radio-Canada le 29 avril 2009 intitulé
«Le pape exprime des regrets», on peut lire: «À Rome, le pape Benoît XVI a exprimé ses regrets — mais pas ses excuses — pour les sévices subis par des milliers d’enfants autochtones dans les pensionnats dirigés par des prêtres catholiques lors d’une audience privée accordée à une délégation de l’Assemblée des Premières Nations et de la Conférence des évêques catholiques du Canada.»
Les parents des peuples nomades, notamment les Innus, auxquels on avait enlevé de force leurs enfants, étaient désemparés. Ils se sont sédentarisés pour se rapprocher des écoles. C’était la fin de leur vie traditionnelle et de leur autonomie. La fin de la fierté et du bonheur, remplacés par la douleur et l’absurdité qui menèrent bien souvent à la fuite dans l’alcool.
Les enfants sortis des écoles ne savaient plus parler leur langue maternelle. Ils étaient désœuvrés. Les générations ne se comprenaient plus entre elles. Alcool, drogues, violence, abus et incarcérations en ont résulté, sans compter le haut taux de suicide chez les Autochtones.
Cependant, aussi étonnant que cela puisse paraître, les Autochtones sont encore soumis à la Loi sur les Indiens, qui fait d’eux d’éternels mineurs sous la tutelle du gouvernement canadien.
Au Québec, il y a eu des pensionnats à Amos, Fort-George, Rivière-George (Kangiqsualujjuaq), Poste-de-la-Baleine (Kuujjuarapik, Whapmagoostui), Payne-Bay (Kangirsuk), Port Harrison (Inukjuak), La Tuque, Pointe-Bleue et Sept-Îles (Maliotenam).
Références
Commission de vérité et réconciliation du Canada
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Ce que nos gouvernements ont fait subir aux peuples autochtones est une honte épouvantable. J’ai eu la chance de m’investir pendant cinq années auprès des Inuits du Nunavik. Les histoires que l’on peut lire sur ce que nous leur avons fait subir sont de vraies aberrations.
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Cette acculturation forcée des peuples Amérindiens est une folie. La tristesse dans tout ça est notre incapacité à comprendre nos erreurs pour éviter de les reproduire .
La situation des peuples autochtones évolue en Amérique du Nord, mais un réel effort pourrait être fait. C’est un pays du tout dollars, ils pourraient au moins rétablir leur culture pour ensuite en faire un argument touristique, mais même pas (pas une bonne idée je conçois, mais au moins ils pourraient récupérer leurs terres).
Ils doivent apprécier avoir une part de leur population touchée par l’alcoolisme, la drogue et la délinquance. Un peuple si riche culturellement et proche de la nature, mis au ban de notre monde pour des questions profits. C’est bien dommage.
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Bonne idée…
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Ouais!.
L’idéal est d’aller, avec eux, à la pêche et à la chasse.
C’est la meilleure occasion de régler tous les problèmes facilement, parce qu’on y apprend à se connaître.
André Lefebvre
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Je crois que l’opinion publique s’améliore à ce propos, du moins en partie. Nous y travaillons en tout cas.
Pour ce qui est des gouvernements, nous sommes là pour les influencer, puisque leur rôle est de représenter – idéalement – les citoyens dont nous faisons partie.
De plus, ce que beaucoup d’Amérindiens n’aiment pas dans notre société, nous ne l’aimons pas non plus. La société des « non autochtones » n’est pas un tout uniforme ; aucune société ne l’est. C’est ainsi qu’on ne peut pas élever de murs infranchissables entre les Premières Nations et les autres citoyens ; au contraire, il nous faut aller les uns vers les autres.
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Il faut être d’une bassesse et d’une hypocrisie incommensurable pour ne présenter que des excuses sans faire en sorte d’aider à rétablir leur situation comme elle l’était.
C’est une tache indélébile des gouvernements responsables de cette situation. D’autant plus que l’opinion publique générale au sujet des Amérindiens est révoltante.
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