L’histoire de la maison Gibbs, qui aurait accueilli entre 2000 et 3500 enfants débarqués directement d’Angleterre entre 1869 et 1948.
Par Jean-Marie Dubois, professeur émérite du département de géomatique appliquée à l’Université de Sherbrooke

Publié sur Reflet de Société

L’histoire de la maison Gibbs (Gibb’s Home) commence avec son premier propriétaire, Lindsey B. Lawford (1823-1898). Ce dernier immigre d’Angleterre et s’établit à Sherbrooke en 1860. Il possède un vaste terrain qui va de la rivière Saint-François aux actuelles rues Chalifoux, Woodward et 10e Avenue Sud. Il y construit sa résidence avant 1864, date où il mentionné dans un annuaire qu’il habite dans ce secteur. Le terrain et la résidence et le terrain sont cédés à L. F. Flagg et Oliver Johnson, qui le mettent en vente en août 1874 dans le développement domiciliaire Riverside Plat.

L’arrivée du clergé

La résidence de la famille Lawford est alors acquise par la Church of England Children Society, qui y établit, en 1884, une des deux résidences pour 2 064 des 3 500 enfants britanniques orphelins ou abandonnés qu’elle fait émigrer au Canada entre 1869 et 1948. La résidence pour les garçons, la Benyon Home, est située sur la First Avenue (Rue Kennedy Sud depuis 1965) près de la rue Bridge (rue King Est depuis 1915). La résidence pour les filles porte le nom de Gibb’s Home for Girls, de 1884 à environ 1901, puis de Gibb’s Home for Boys ou de Boys’ Home jusqu’en 1940 et de Gibb’s Club jusqu’en 1950. Sur la propriété de la résidence, l’Église anglicane avait construit en 1886-1887 une église qui existe toujours sous le nom d’église Adventiste.

En 1950, la résidence est achetée 30 000 $ par l’Archevêché de Sherbrooke, comme résidence pour les professeurs du Séminaire Saint-Joseph. Le Séminaire ferme ses portes en 1953 et la résidence est louée temporairement à la Ville de Sherbrooke en 1954-1955 pour abriter le Club social de Sherbrooke dont le bâtiment de la rue Prospect a été détruit par un incendie. La résidence sert ensuite à des religieuses et au Séminaire Pie X jusqu’en 1964 ainsi qu’au Centre Domrémy Sherbrooke (toxicomanie) jusqu’en 1971. En 1971-1972, l’Office municipal d’habitation de Sherbrooke, qui s’établit dans la résidence, construit sur le terrain des habitations à loyer modique. La résidence est rénovée à plusieurs reprises et se trouve derrière l’église adventiste du 473 de la rue Bowen Sud, soit au 465 de la rue Lawford, Depuis 2010, elle abrite aussi Actions interculturelles de développement et d’éducation (AIDE).

histoire maison gibbs
Gibb’s Home for Girls 1885 (Church of England Waifs & Strays, no 16, new series, août 1985)

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