Le rôle social des murales

Raconter une histoire

Raconter sa culture, son histoire, dénoncer les injustices sociales… les murales, un art populaire

Normand Charest | Dossiers Vidéos, Autochtones

Fanny Aïshaa, en entrevue, parle du rôle social de la peinture murale qu’elle a découverte au Brésil et ailleurs en Amérique latine. Dans ces pays, la murale constitue une forme d’expression populaire très répandue. On y raconte sa culture et son histoire. On y dénonce aussi les injustices sociales.

C’est une véritable galerie en plein air, un musée populaire, dit-elle. D’ailleurs, c’est au Brésil et au Chili que je peins le plus, parce qu’il est toujours possible d’y trouver des lieux pour le faire. À Montréal, c’est difficile, à cause des autorisations. Mais là-bas, c’est la communauté locale qui décide, puisque, de toute façon, les policiers évitent les quartiers défavorisés. Et les gens accueillent avec plaisir les murales, parce qu’elles embellissent leurs rues, leurs maisons.

Or, l’art populaire de la fresque n’est pas une nouveauté en Amérique latine. Il existait bien avant la culture hip-hop, qui l’a beaucoup utilisé, et ses racines sont profondes. En effet, les graffiteurs d’aujourd’hui poursuivent une tradition déjà bien ancrée dans la région, du Mexique au Brésil.

De l’histoire en images

Depuis la première partie du 20e siècle, la murale a été d’une grande importance dans l’art mexicain. Et d’abord dans celui du peintre Diego Rivera (1886-1957), un artiste engagé, ami de Modigliani lorsqu’il vivait à Paris. Et plus tard, ami de l’exilé soviétique Léon Trotski, lorsque celui-ci s’est réfugié au Mexique.

Après la Révolution mexicaine de 1910 à 1917, il devient l’un des premiers peintres muralistes du pays où ses fresques, commandées par le nouveau gouvernement, couvrent les murs des édifices officiels. Ces fresques destinées au peuple racontent l’histoire du pays, comme dans un livre d’images accessible à tous, même à ceux qui ne savent pas lire.

L’idée n’est pas nouvelle. C’est ce qu’on faisait déjà dans les cathédrales du Moyen Âge, qui racontaient aussi tout en images – par leurs sculptures et leurs vitraux – à des gens qui, de la même manière, étaient en majorité analphabètes.

Après le Mexique, cet art muraliste s’est installé plus loin en Amérique latine, notamment au Chili, comme on peut le voir dans cette œuvre de l’artiste mexicain couvrant le mur d’une université chilienne. Une fresque superbe qui peut, à son tour, influencer le travail des graffiteurs d’aujourd’hui.

C’est ce qu’on croit avoir constaté, d’ailleurs, au Festival des percussions de Longueuil (du 10 au 15 juillet derniers), dont le thème était justement, cette année: «Une aventure au Mexique au rythme des Mayas». En effet, certaines œuvres des graffiteurs invités, peintes en direct sur des panneaux, pouvaient lui ressembler par leur contenu inspiré des anciennes civilisations, comme celles des Mayas au Mexique ou des Incas en Amérique du Sud.

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