Le Café Graffiti est-il financièrement autonome?

Constats de notre intervention

Le Café Graffiti, une histoire d’amour avec les jeunes qui durent depuis plus de 15 ans déjà. Le Journal de la Rue, tant qu’à lui, a fêté ses 20 ans!

Raymond Viger | Dossiers Graffiti, VidéosBreakdance, Rap, Hip-hop

Des jeunes ont utilisé et utilisent plus que jamais les services du Café Graffiti. Au début, 100 jeunes tiraient profit de notre ressource. Cela est vite monté à 125… puis 144. Au dernier décompte, ils étaient 165!

Notre capacité d’accueil est toujours de 100 jeunes. Nous devons travailler deux fois plus fort pour les accommoder tous, du mieux que l’on peut.

Est-ce que nous avons rendu le milieu de vie autonome?

Malheureusement non. Les jeunes marginalisés ont non seulement encore besoin du Café Graffiti, mais leurs besoins ne cessent d’augmenter. Le Café Graffiti demeure un lieu de passage pour ces jeunes. Ils viennent répondre à des besoins, puis ils continuent leurs chemins.

Même si certains peuvent utiliser notre ressource pendant plusieurs années, voire des décennies, notre intervention est sans cesse à recommencer avec de nouveaux jeunes. Nous rendons des jeunes autonomes mais le milieu de vie qu’ils utilisent demeure un lieu de passage.

Certains ont suggéré de me cloner. Je n’ai toujours pas trouvé la recette miracle.

Le Café Graffiti est-il devenu financièrement autonome?

cafe graffiti stade-olympique skate board skaterNon seulement le Café Graffiti n’est toujours pas financièrement autonome, mais les besoins financiers, pour soutenir les projets des jeunes, n’ont pas cessé de croître.

Les jeunes ont augmenté en nombre. Plus le jeune grandit avec nous et plus les projets qui pourront l’encadrer seront dispendieux et énergivores. Tout cela coûte de plus en plus d’argent.

Le matériel ne peut pas être pris pour acquis. Les ordinateurs reflètent le plus bel exemple de nos besoins financiers. D’année en année, nous avons besoin d’un nombre sans cesse croissant d’ordinateurs pour répondre à la demande. La durée de vie d’un ordinateur est aussi éphémère qu’un tag sur une boîte postale. Cela nous oblige, non seulement à budgéter pour augmenter le nombre d’ordinateurs mais aussi de prévoir leur remplacement.

Le Café Graffiti a-t-il réussi à augmenter le nombre de partenaires pour l’aider?

Tout comme le nombre de jeunes, le nombre de partenaires soutenant le Café Graffiti augmente tous les ans. Chaque partenaire nous permet d’offrir plus de projets et de possibilités aux jeunes. Cela nécessite aussi de prendre du temps pour établir ces partenariats, d’apprendre à les connaître, de faire l’encadrement des jeunes que nous y référons… Les partenaires nous amènent à augmenter le nombre d’intervenants qui peuvent aider et référer nos jeunes dans ces nouveaux projets.

Le Café Graffiti est-il reconnu pour son intervention?

À chaque semaine, nous devons répondre à des demandes provenant des universités, non seulement du Québec, mais aussi d’un peu partout à travers le monde. Les gens veulent connaître notre méthode d’intervention et en importer quelques morceaux dans leurs milieux de vie.

Répondre aux demandes universitaires est important pour permettre de passer nos connaissances et nos acquis aux futurs travailleurs sociaux et animateurs culturels. Répondre à ces demandes pourrait être un poste de travail à plein temps.

Le Café Graffiti dans 15 ans?

À travailler 15 heures par jour, 7 jours sur 7, il m’est difficile de savoir si j’ai l’impression que c’était hier ou si cela fait une éternité que le Café Graffiti a débuté.

Les possibilités sont immenses et exponentielles. Je n’ose même pas me projeter dans un avenir aussi lointain que les prochaines 15 années.

Internet a multiplié les possibilités d’intervention et le nombre de personnes nécessaires pour y arriver. Je me limiterai aux sages conseils des fraternités d’entraide. Vivre une journée à la fois, comme si c’était la dernière journée de notre vie.

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D’un couvert à l’autre

D'un couvert à l'autre livre bistro le ste-cath journal de la rue Café GraffitiLe livre retrace les 25 ans d’histoire de l’organisme Journal de la Rue, les principaux évènements que l’organisme a traversé et parle avec émotions et réalisme de la réalité de l’intervention auprès des jeunes.

Une section est dédiée au dernier projet de l’organisme, le bistro Ste-Cath, l’histoire quotidienne de ce lieu mais également la relation entre les artistes et le public, notamment Elizabeth Blouin-Brathwaite, Pascal Dufour, Sule Heitner, B.U, Davy Boisvert,…

Une co-publication entre Delphine Caubet et Raymond Viger. Photographies Georges Dutil. Une couverture de l’artiste Geneviève Lebel. Le livre est disponible en édition de luxe (30 pages en couleur) à 24,95$ ou en noir et blanc à 19,95$ (plus 4,95$ taxe et livraison). Aux Éditions TNT. (514) 256-9000.

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