Raymond Viger | Dossier Espace
La Conquête de l’espace
Youri Gagarine à bord de Vostok 1, le 12 avril 1961, devînt le premier homme à voyager dans l’espace. John Glenn avec Mercury sera le premier Américain le 20 février 1962.
Le Russe Alexi Leonov sera le premier à faire une sortie dans l’espace avec Voskhod 2 le 18 mars 1965. Le premier Américain s’y retrouvera le 3 juin 1965 avec Edward White à bord de Gemini 4.
L’avantage des Russes sur les Américains ne cessent de diminuer. Noel 1968, les Américains seront les premiers à voir la face cachée de la Lune avec Apollo 8.
Le 20 juillet 1969
Je me retrouve avec ma famille dans un chalet, dans le bois, à 2 milles du Lac du Cerf. Un retour aux sources pour la période estivale.
Mon oncle a son chalet juste à côté. Il a un téléviseur noir et blanc. Ma famille rejoint la sienne. Avec tous mes scrapbooks contenant les découpures de la Conquête de l’espace, nous nous préparons à vivre cet événement qui sera marquant pour moi. Le premier pas de l’Homme sur la lune réalisé par Neil Armstrong et suivi d’Edwin Aldrin. Je me souviens d’avoir eu de la sympathie pour Michael Collins qui est demeuré en orbite autour de la lune pour attendre ses collègues.
J’ai été ému de voir ces américains mettre le pied sur la lune. La Conquête de l’espace venait de se terminer. D’une part, parce que les Américains venaient d’officialiser leur suprématie sur les Russes. D’autre part, parce que je venais de décider de prendre ma retraite. Eh oui! Une retraite à 11 ans. J’ai décidé de ne plus être astronaute et de mettre mon rêve de côté.
La retraite d’un rêve qui m’avait habité pendant 11 années. J’avais tout lu, tout découpé sur la Conquête de l’espace. Je voulais en faire parti. Avec les Américains qui venaient de mettre le pied sur la lune, mon implication dans les programmes spatiaux était moins essentielle. Les Américains avaient su se débrouiller sans moi.
Mais j’avais aussi été ébranlé par les paroles de mon père: « Ce ne sont que les soldats Américains et Russes qui font parti des programmes spatiaux. Un simple Canadien comme toi rêve en couleur que d’espérer aller dans l’espace. » Faut comprendre que mon père était pompier. Il ne faisait pas qu’éteindre les feux. Il avait éteint mon rêve.
Perdu dans l’espace
J’étais un fanatique de l’émission Perdu dans l’espace. La famille Robinson qui dérivait dans l’espace incapable de revenir sur Terre. Aujourd’hui, je me rends compte que mon grand-père était un visionnaire. J’écoutais cette émission et il me dit en nous quittant: « Tu sais, un jour, ça sera des gars comme toi qui vont faire le taxi dans l’espace pour y amener des touristes. »
Je n’avais pas porté attention à ses paroles. Parce que je n’étais ni Russe, ni Américain. J’avais mis mon rêve aux oubliettes. Pourtant, 15 ans plus tard, le 13 mars 1984, le Canada fêtait son premier astronaute canadien, Marc Garneau.
La fin d’un rêve
En 1969, j’ai laissé enterrer un rêve, celui de devenir astronaute. Aujourd’hui, des gars comme Guy Laliberté peuvent planifier leur voyage comme touriste spatial. C’est le seul rêve que j’ai laissé fuir. Possiblement pour satisfaire ce besoin de me retrouver entre ciel et terre, j’ai fait 5 années dans l’aviation. Je suis devenu instructeur en pilotage, ce qui m’a donné les bases de la relation d’aide que j’utilise aujourd’hui auprès des jeunes.
Je ne regrette rien de ce rêve oublié. Il aura forgé l’homme que je suis devenu. Aujourd’hui ma devise est d’affirmer que rien n’est impossible à celui qui croit en ses rêves et qui a l’adrénaline pour les soutenir.
Un jeune traverse la porte de notre organisme avec l’intention de louer le stade Olympique pour faire le plus gros show jamais vu… Pas de problème. Je vais l’accompagner dans son rêve. Ensemble, nous irons le plus loin qu’il voudra bien aller dans son rêve. Jamais je ne lui dirais que son rêve est impossible. Parce que le jeune qui traverse la porte de notre organisme aurait pu s’appeler Dan Bigras, Guy Laliberté ou encore…
Dédicace
Ce billet est dédié à Lisa Mélia, stagiaire Française en journalisme pour Reflet de Société. Je n’avais pas pensé écrire ce billet. Lisa m’a demandé l’âge que j’avais le 20 juillet 1969. Elle m’a dit que je devrais écrire un billet sur ce que je faisais à cette date et comment j’avais vécu cet événement historique. Elle a rajouté que c’est le genre d’histoire que je sais conter ou qui est dans mon style ou quelque chose du genre.
Lisa va nous quitter la semaine prochaine après un stage de presque 6 mois. Je lui dédie ce billet comme un souvenir qu’elle pourra emporter avec elle dans le cyber-espace.
Au plaisir de te lire Lisa sur ton blogue ou dans les médias où tu t’investiras. Bonne continuité.
Ressources sur le suicide
- Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
- Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566
- France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
- Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
- Suisse: Stop Suicide
- Portugal: (+351) 225 50 60 70
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Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
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Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
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Merci Lisou pour votre passage chez nous et le partage de vos souvenirs du Lac-du-Cerf et des premiers pas de l’homme sur la lune.
Raymond.
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En fouillant sur le web à la recherche de photos du Lac-du-Cerf, je suis tombée par hasard sur votre blog. Oh, que de souvenirs vous remuez en parlant de cette fameuse soirée de juillet 1969!
J’étais moi aussi au Lac-du-Cerf en ce 20 juillet, j’y passais l’été au chalet de mes parents. Comme nous n’avions pas la télévision et que je ne voulais rien rater, j’étais allée au restaurant à deux pas de chez nous, qui appartenait à l’époque à M. Réal Ouimet. Il y avait là pas mal de monde rassemblé autour du petit écran en noir et blanc. Fascinés, les gens souriaient et parlaient avec animation, sachant qu’ils étaient en train de vivre un moment historique, voire magique.
Tout le monde était surexcité, y compris Monsieur le curé à qui on avait payé un Coca-Cola et donné un siège de choix pour qu’il voie bien la télé. Je me souviens de tout comme si c’était hier.
Bien que je n’avais pas monté de scrapbook sur le sujet, j’avais passé la majeure partie de mon enfance à dévorer bouquins et encyclopédies y recherchant la moindre mention de planètes, de système solaire ou de constellations. L’espace est un sujet qui a peuplé une grande partie de mes rêves d’enfant et même d’adolescente. La vie a toutefois fait que je n’ai pas donné suite à ces rêves.
Ce 20 juillet 1969 fut pour moi aussi la fin d’une époque : la lune venait de perdre beaucoup de son mystère et moi, j’allais bientôt quitter l’adolescence. J’avais 19 ans.
Merci pour ce blog, M. Viger, pour votre touchant témoignage et votre merveilleux message d’espoir.
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OK, je viens de faire la correction. J’avais mal compris le commentaire.
Merci.
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Merci à tous les deux pour vos réponses ! 🙂
J’avais entendu parler de Valentina Tereshkova.
Le fameux plafond de verre, il paraît qu’il était combattu en URSS. Les astronautes américaines en ont été moins victimes que les françaises, apparemment. Bien que ce soit peut-être une question de moyens.
En tout cas, j’ai en ai vu au moins dix sur Wikipedia, plus Mae Carol Jemison, la première femme noire à voyager dans l’espace, le 12 septembre 1992, avec la navette Endeavour STS-47. Les voici :
Shannon Lucid
née le 14 février 1943
http://fr.wikipedia.org/wiki/Shannon_Lucid
Mary Louise Cleave
5 février 1947
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_L._Cleave
Margaret Rhea Seddon
8 novembre 1947
http://fr.wikipedia.org/wiki/M._Rhea_Seddon
Bonnie Jeanne Dunbar
3 mars 1949
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonnie_J._Dunbar
Judith A. Resnik
5 avril 1949 – 28 janvier 1986
http://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_A._Resnik
Anna Fisher
24 août 1949
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Fisher
Sally Ride
26 mai 1951
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sally_Ride
Kathryn D. Sullivan
3 octobre 1951
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kathryn_D._Sullivan
Kathryn C. Thornton
17 août 1952
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kathryn_C._Thornton
Ellen S. Baker
27 avril 1953
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ellen_S._Baker
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C’est sur l’année, que je pose la question: 20 ans après 1963, c’est 1983. Si les deux femmes sont parties en 1963, ce n’est pas clair dans le commentaire.
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Bonjour Lisa.
Non, il n’y a pas d’erreur. Valentina Tereshkova a bel et bien fait son envolé spatial le 16 juin 1963 soit 20 ans avant les Américains!
Les Russes avaient pris les devant sur les Américains sur tous les points de vue.
1er satellite Spoutnik 1, le 4 octobre 1957.
1er animal vivant la chienne Laika 3 novembre 1957
1er satellite lunaire Luna-1, le 4 janvier 1959
1er vol humain Youri Gagarine 12 avril 1961
1ere femme Valentina Tereshkova 16 juin 1963
Les Russes avaient déjà commencé à s’implanter dans l’espace avant même que la NASA n’ait été créé le 1er octobre 1958.
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Bonjour Alea,
Ce n’est pas très étonnant que des femmes n’aient pas pu prétendre à aller dans l’espace à cette époque, même si ça reste tout aussi scandaleux.
Mais même aujourd’hui encore, il existe ce fichu « plafond de verre » qui empêche les femmes de grimper les échelons de la hiérarchie. « Les femmes font des enfants », « les femmes sont trop émotives », « ce sont des affaires d’hommes »… rien que des âneries. Pour ne citer qu’elles, je ne qualifierai pas Margaret Thatcher d’émotive ou Angela Merkel d’incompétente…
Raymond, n’y a-t-il pas une erreur dans ton commentaire ? Tu écris que la russe Tereshkova est partie en 1963, et que l’américaine Ride est partie 20 ans plus tard… en 1963 ! C’est en 1983, je suppose !
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Bonjour Alea.
Merci pour votre commentaire.
En ce qui concerne les femmes dans l’espace, les russes ont envoyé Valentina Tereshkova le 10 juin 1963. Pour se défendre les Américains ont émis plusieurs communiqués de presse pour dire qu’ils n’avaient pas l’intention d’envoyer de femmes dans l’espace.
20 ans plus tard, soit le 18 juin 1983, Sally Ride est devenue la première Américaine à vivre l’expérience spatiale.
Je ne pourrais pas dire qu’elle femme astronaute aurait pu témoigner d’avoir été empêché de voyager dans l’espace. Je suis convaincu qu’elles ont été nombreuses. Trop nombreuses.
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Lisamelia a eu raison de vous inciter à écrire. C’est un beau récit, émouvant !
Il y a quelques années j’ai entendu le témoignage d’une femme astronaute américaine (je crois), qui n’avait jamais pardonné qu’on l’empêche de voyager dans l’espace, pour mieux laisser partir des hommes. Cet anniversaire me rappelle son regret. Voyez-vous de qui il pourrait s’agir ?
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Bonjour Lisa.
Ce fût un plaisir d’immortaliser votre passage a Reflet de Société par ce billet.
Les nouvelles technologies progressent a un rythme exponentiel. Je ne peux même pas m’imaginer les limites techniques que nous aurons dans 20 ans.
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Je ne m’attendais pas à la dédicace ! Merci en tout cas pour ces six mois, qui m’ont apporté beaucoup !
Le 20 juillet 1969 a du être assez incroyable. J’ai encore du mal à imaginer comment on peut aller sur la lune, alors justement que les astronautes appellent maintenant à aller sur Mars ! J’espère voir ça un jour !
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