Raymond Viger | Dossier Suicide
Le 10 novembre dernier, le Journal de Montréal nous apprend que la détresse psychologique des cégépiens est élevé. Les listes d’attentes pour rencontrer un professionnel sont longues et que plusieurs jeunes décident d’en finir avant d’avoir été vu par ce spécialiste.
Triste réalité. Difficile à accepter. Notre responsabilité de bon père de famille on en fait quoi? Tu vis des choses difficiles. Tu veux en finir avec la vie. On n’a pas le temps de s’occuper de toi, prends un numéro! Quand on sait que pour un jeune de cet âge le passage à l’acte peut être rapide, ça n’inspire pas confiance.
Cela me ramène à une conversation que j’avais eu avec un psychiatre il y a une dizaine d’années. Il mentionnait que 95% des difficultés qu’on rencontre peut être réglé par le milieu environnant. 5% des crises doivent être suivi par un spécialiste. Je suis obligé de me questionner sur cette réalité. Est-ce que le réseau naturel qui entoure un citoyen s’est effrité au point où nous en venons à se référer trop vite à des spécialistes? En ayant perdu notre capacité d’aidant naturel, est-ce que nous nous déresponsabilisons et embourbons ces spécialistes?
Il y a plus de dix ans, on avait mis en place des groupes de pairs aidants dans certaines écoles. Des jeunes pour aider des jeunes. Une façon d’augmenter le dépistage des jeunes en crise, mais aussi pour avoir des aidants naturels qui pouvaient débuter une intervention et une présence minimale aux jeunes en détresse. Avons-nous perdu les outils que nous avions mis en place à l’époque?
Quand un jeune est en détresse, il ne peut y avoir que ce jeune et un spécialiste. Il doit y avoir un milieu de vie qui entoure le jeune. L’intervention doit être globale. C’est une responsabilité commune. Il y a une famille, des amis, des professeurs… Tous ensemble nous pouvons intervenir et soutenir le jeune qui est temporairement fragilisé.
Quand j’ai eu à intervenir auprès des Inuits dans le Grand Nord pendant les épédémies de suicide, je n’ai pas eu accès à des spécialistes. Il a fallu se débrouiller avec ce que l’on avait. C’est-à-dire une communauté qui pouvait développer des moyens pour soutenir leurs membres. Des aidants naturels qui, avec leur compassion et leur empathie pouvaient assurer une présence et une aide.
C’est vrai que les spécialistes sont parfois utiles. Mais pour un milieu de vie sain, c’est la dernière chose que nous avons besoin. Il faut premièrement intervenir sur le milieu pour qu’il se prenne en main. Des aidants naturels, des gens qui sont prêts à écouter et aider un proche, il y en a beaucoup dans chaque communauté. Ce sont les premières personnes à mobiliser.
Arrêtons d’attendre des budgets d’un gouvernement qui ne cesse de se désengager de nos communautés. Arrêtons d’attendre les spécialistes comme s’ils n’étaient que la seule solution à nos problèmes. Apprenons à vivre en communauté et à être solidaire les uns les autres.
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Ressources sur le suicide
- Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
- Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566
- France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
- Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
- Suisse: Stop Suicide
- Portugal: (+351) 225 50 60 70
Guide d’intervention de crise auprès de personnes suicidaires
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.
Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.
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Survivre, un organisme d’intervention et de veuille en prévention du suicide et en promotion de la Santé mentale. Pour faire un don. Reçu de charité pour vos impôts. Merci de votre soutien.
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Parfois les diagnostiques ne sont pas clairs et évidents. En regardant les symptômes, on regarde ceux qui semblent nous affecter le plus et rechercher comment on peut s’y adapter pour rester fonctionnel et même, dans certains cas, en prendre avantage.
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J’ai aussi un problème apparenté à la Schizophrénie, la famille de ces troubles-là, mais le psychiatre branle un peu, il a eu des problèmes pendant ces années à me donner un diagnostic clair…
Personalité limite ou de quoi…
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J’ai passé par une dépression début trentaine qui m’a conduit à 2 tentatives de suicide. Il y a des conséquences à la dépression. Et si on ne réussit pas à trouver une façon de la guérir et de passer au travers, il peut y avoir des conséquences chroniques.
Tu as parfaitement raison de dire que retard mental et maladie mentale ne sont pas automatiquement liés.
2 textes écrits par des gens qui fréquentent notre organisme sur la maladie mentale. J’ai une 3e personne qui va nous fournir son texte bientôt:
https://raymondviger.wordpress.com/2010/12/07/schizophrenie-sante-mentale-depression-drogues/
https://raymondviger.wordpress.com/2010/11/29/schizophrenie-maniaco-depression-sante-mentale/
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Comme, par example, comment on mélange maladie mentale et retard mental des fois – il est vrais qu’on peut avoir les deux, j’ai vu cà pas mal, mais je suis pas un ‘idiot’…
Ou comment, et cà,. j’ai vu cà souvent, certains néglige, minimalise ou ridiculise la dépression et les dépressifs – ‘t’est rien qu’un ‘émo!’.
merde. Croyez moi, la dépression, ca peut faire MAL.
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Les sujets tabous et les préjugés se retrouvent malheureusement partout.
Effectivement, la semaine de la santé mentale était du 1er au 7 mai.
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Oui; mais tristement, la santé mentale est un sujet tabou et mal compris par la ‘plèbe’, pleins de préjugés…
Il me semble que c’était la semaine sur la santé mentale qui viens de finir, non?
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En réalité, on pourrait un changement de voie. On vit différemment, on pense différemment et on s’organise différemment… mais ça nous empêche pas d’avancer, de prendre notre place et de faire notre chemin.
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Oui… J’ai eu un total déraillement..
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C’est un fait qu’à partir de la fin de l’adolescence il peut arriver certains changements brusques et majeurs.
Les problèmes de santé mentale nous amènent à voir la vie différemment et de nous organiser différemment pour prendre notre place.
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J’y suis pas revenu encore, mais un jour, peut-être…
En rétrospective, j’ai toujours été un ‘type bizarre’ un peu. Certains de mes problèmes existaient déjà, et c’est là, au CÉGEP, que la graine des mes problèmes de dépression est apparu, peut-être..
On dit que certains problèmes de santé mentale apparaissent ou empire à l’adolescence et age adulte, j’ai entendu dire – notemment la dépression. Alors….
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Les CÉGEP sont effectivement plus gros et plus anonymes. De plus, il y a toutes sortes de clientèles qui s’y trouvent, pas juste les étudiants réguliers.
J’ai moi-même lâché après une année de Cégep. J’y suis retourné après 2 ans sabatique (terme poli pour décrire mon décrochage!).
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Les CÉGEPs sont plus gros en nombres d’étudiants, en général… peut-être?
Je fais un petit coming out en partie; je suis un ‘client’ en santé mentale, et mon ‘breakdown’ a commencé au CÉGEP, peut-être…
J’ai eu des problèmes de santé pas si graves mais qui ont grugés mon energie, et comme j’avais déjà des difficulté scolaires.. j’ai fini par perdre la volonté, et je suis allé au bureuax pour fermer mon dossier. J’ai lâché le CÉGEP.
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Au secondaire, de mon côté, je sentais une plus grande appartenance à l’école que je fréquentais, contrairement au CÉGEP. Équipe de football, hockey… qui créait des réseaux que je n’ai pas retrouvé au Cégep.
PS J’ai enlevé 45 liens. Je n’ai pas fini, mais ça s’en vient!
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En effet, c’est ce qui m’a dérangé le plus – sans vouloir me vanter, j’était très bon dans plusieurs matières, alors la claque du changement de régime… Ouch.
Et aussi, l’importance d’un certain résau social… ca m,a nuit pas mal.
Vous connaissez l,expression ‘seul dans la foule’? Je l,ai senti un jour de CÉGEP, viscéralement.. mes cours, les cours du jour étaient finis, me semble que c’était l’automne.. une masse d’étudiant court, marche… et j’était là. Comme dans une bulle ou un monde paralèle, seul. Comme pas là, dans une masse d’invididus totalement inconus, un autre monde…
Seul. Solitude. Le vide paradoxal. C’était comme.. spirituel comme expérience. Dans le sens des religions dharmique et taoisme. Le vide. L’Illusion Mara, d’une certaine facon. Notre vacuité.
Je sais pas comment expliquer… mais je l’ai vécu, sentis.
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Bonjour Ubbergeek.
Effectivement, les rétroliens sont un peu fatiguant. Ce sont les plus vieux textes qui ont l’air fou, comme celui-ci qui date de 2006.
Je ne peux enlever tous les rétroliens d’un seul coup. Il faut que je le fasse manuellement pour chacun des liens paru. Je vais effectiement m’en occuper.
Vous pouvez m’appeler Raymond.
En plus d’avoir à travailler fort au CÉGEP, je crois que de passer du jour au lendemain d’un monde maternant (secondaire) à un monde où tu as des comptes à rendre mais personne qui te pousse dans le dos, ça crée des problèmes pour plusieurs qui n’ont pas nécessairement développé une bonne structure de travail.
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Dit m’sieur Viger, tu devrait peut-être faire quelque chose pour ton blogue.. Y’a plus de ces rétroliens que de commentaires, biens souvent…
Le CÉGEP, pour moi, n’était pas une si mauvaise idée… ca fais une bonne transition du secondaire à l’université,mais reste que c,est différent…
J’ai eu une claque en réalisant en effet, fini les conneries, faut bucher au CÉGEP. Pas mal. Et je comprend que certains auraient des problèmes de de stress et liés… comme l’abus de caféine, et stimulants… Surmenage burnout…
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