Est-ce qu’un gang de rue est une alternative au suicide?
Gang de rue et suicide
Les jeunes membres de gang sont présentés comme des voyous violents. Et si derrière cette façade de tough se cachait un être en détresse, en proie aux idées suicidaires? Et si le gang offrait ce refuge pervers qui retient le délinquant de s’enlever la vie? Comment, alors, le sortir de son enfer? Reflet de Société vous présente les gangs de rue sous un angle différent: celui de la détresse, de la désorganisation. Conversation avec Claude Hallé, l’âme dirigeante de la Fondation québécoise des jeunes contrevenants (FQJC).
Dominic Desmarais Dossiers Gang de rue et Suicide
Fusillade dans un bar entre deux gangs de rue rivaux. Meurtre d’un jeune lors d’une transaction de drogue. Enlèvement, séquestration pouvant mener à la torture, l’ombre des gangs se profile.
Violence expliquée
La gravité des gestes commis par les jeunes membres de gangs, des adolescents de 14, 15, 16 ans, fait froid dans le dos. Cette violence est difficile à justifier. Pourtant, certains de ces jeunes sont aux prises avec le désespoir lorsqu’ils s’engouffrent dans cette violence. «Les jeunes qui ont des idées suicidaires, souffrent d’une dépression, présentent des problèmes de santé mentale, ce sont eux qui se font ramasser par les gangs. Ce sont des gens à risque. Ils sont vulnérables» explique Claude Hallé, coordonateur à la FQJC.
Ce jeune, qui n’a pu être signalé par l’école, la famille et la communauté, trouve un réconfort auprès de sa famille d’adoption, son gang. En y comblant ses besoins, par l’estime et la compréhension de ses pairs délinquants, le jeune tisse des liens qui forment une toile d’araignée. Une toile qui le sécurise et étouffe ses idées suicidaires. Une toile qui rend ses amis de plus en plus indispensables.
Le gang, centre de la vie
«Le gang peut sauver temporairement le jeune du suicide», confirme M. Hallé. La jeune cinquantaine, l’homme s’exprime davantage comme un intervenant qui a passé sa carrière sur le terrain, avec des contrevenants. Son propos est imagé, comme s’il s’adressait à un adolescent. «Pour certains jeunes, la vie c’est comme passer à l’épicerie. Dans le chariot, tu mets l’amour, l’église, le travail, les partys, le sport, etc. Moi, quand je remplis mon panier, je vais prendre un peu de travail, d’amour, de loisir, de party, un peu de spiritualité. Nos gars, ils sont tellement fuckés, déséquilibrés, qu’ils remplissent leur chariot d’une seule chose: le gang.
Le problème, c’est la violence qui y est très présente. Si tu es en dépression, tu risques d’être enrôlé par le gang. Et le gang a un impact externe. Tu vas rebondir sur les gens autour. Comme, dans un cas extrême, tirer sur quelqu’un dans la rue», explique le coordonnateur de la FQJC.
Ces jeunes, déséquilibrés, ont de la difficulté à quitter la famille qu’ils se sont créée. «Les jeunes se sont bâti une société en soi, le gang. Quand on désaffilie un jeune, il faut le réinsérer socialement. C’est la même chose quand tu sors quelqu’un d’une secte.»
Des jeunes fragiles
À l’arrestation du délinquant, le centre jeunesse prend le relais du gang. Sa jeune clientèle souffre de problèmes multiples: consommation, signes précurseurs maniaco-dépressifs ou schizophrènes, idées suicidaires. Plusieurs ont subis des abus ou vivent des situations familiales difficiles. «On ne les a pas placés en centre jeunesse pour rien», s’exclame M. Hallé pour qui le problème criant survient lors du retour à la maison.
Réintégration difficile
Quand il ressort du centre jeunesse, il retrouve le même environnement qu’il a quitté pour quelques mois. «Le jeune va être confronté avec SA réalité. Nous, au centre jeunesse, on va lui dire où trouver un emploi, des amis, des loisirs. Mais il part déjà avec un handicap social: terminer son secondaire et travailler sur son comportement. Et ce double défi va l’amener à commettre des gestes nuisibles», raconte M. Hallé.
«Lorsque le jeune retourne chez lui, dans son milieu, il est laissé à lui-même, avec ses défis et ses réalités. Ça augmente la possibilité de suicide. Souvent, la famille n’est pas ouverte à sa réintégration. On parle de jeunes qui ont commis un délit. C’est un constat d’échec important, au sein de la famille. Les parents se sentent coupables et ils ne veulent pas nécessairement le prendre sur leurs épaules», précise l’ancien intervenant.
Jeune délinquant seul restera jeune délinquant…
M. Hallé considère qu’on demande beaucoup à ces jeunes délinquants dont la vie se résume à quelques années. «Moi, j’ai 51 années d’expérience de vie. Eux, ils en ont 14, 15, 16. C’est peu d’ancienneté pour leur faire porter le poids de leurs choix. Il faut les guider, mieux les appuyer.»
On peut bien aider nos jeunes délinquants pour les réinsérer dans la vie. Mais les laisser seuls, sans appui à 14 -15-16 ans, lorsqu’ils quittent le centre jeunesse, c’est les renvoyer à leur ancienne vie.
Fondation québécoise des jeunes contrevenants (FQJC).
Pour le Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
La France: Infosuicide 01 45 39 40 00. SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 066
La Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
La Suisse: Stop Suicide
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Survivre, un organisme d’intervention et de veuille en prévention du suicide et en promotion de la Santé mentale. Pour faire un don. Reçu de charité pour vos impôts.
Merci de votre soutien.
Guide d’intervention de crise auprès de personnes suicidaires
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre est disponible au coût de 4,95$.
Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: http://www.editionstnt.com/livres.html
Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
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Filed under: gang de rue, suicide | Tagged: ado, adolescent, centre jeunesse, Claude Hallé, délinquant, déséquilibre, Fondation québécoise des jeunes contrevenants, FQJC, fragile, fragilité, gang de rue, handicap social, idée suicidaire, intervenant, intervention, jeune, jeune suicidaire, réalité, réinsertion sociale, réintégration, secondaire, solitude, suicide, suicide gang de rue, violence, voyou |
Bonjour,
C’est presque une évidence moderne, mais je le déplore
Le Panda
Patrick Juan
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Les gangs de rue répondent a des besoins des jeunes que la société n’a pas su satisfaire.
Raymond.
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La société a tellement changée que la jeunesse va faire bouger le monde, seront nous là pour le constater, mais ton observation est indéniable.
Nous sommes en pleine modification d’un systéme pourri.
Patrick Juan
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Est-ce que la jeunesse va faire bouger le monde ou s’ils remplissent les trous que nous laissons derrière nous?
Raymond.
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A mon avis ils sont plus percutants que nous et vont peut-être voir surement faire les deux.
Patrick Juan
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Je travaille avec 144 jeunes dans notre organisme. Ils ont un cheminement différent. Ce qui en sort c’est leur besoin de voyager, de créer… Ils sont beaucoup plus nomades que les autres générations.
Cela leur amènent une grande ouverture d’esprit. Mais avec tous ces voyages, sont-ils devenus des citoyens du monde nomage qui n’ont plus le temps ou l’intérêt de s’enraciner et de créer des changements dans un milieu donné?
Quand ils sont parti sur la trotte 6 mois par année et qu’ils créent l’autre 6 mois, demeurent-ils significatifs dans les changements sociaux a faire?
Raymond.
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C’est très chouette en effet! Et très original, ça fait du bien de voir des choses qu’on ne voit pas partout!
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C’est très chouette en effet! Et très original, ça fait du bien de voir des choses qu’on ne voit pas partout!
horoscope 2011,
Merci pour ce commentaire qui répond en partie à l’interrogation de Raymon qui a bien du mérite de rester aussi simple et efficae avec son équipe.
Cordailemnt,
Le Panda
Patrick Juan
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