Raymond Viger | Dossier Journal de Montreal
Le 9 mars, Éléonore Mainguy fait la une du Journal de Montréal. La nouvelle: sortie de son livre « Les jeux sont faits. Confessions d’une ex-croupière ». Le 16 mars, le livre de Fabrice de Pierrebourg, « Bienvenue à Montréalistan », traitant du terrorisme international fait la une.
Qu’est-ce que ces deux livres ont en commun et pourquoi font-ils la une d’un grand quotidien comme le Journal de Montréal? Le Journal de Montréal doit rapporter des nouvelles. Sortir un livre au Québec, n’est pas une nouvelle en soi. On en publie des milliers à tous les mois. Fabrice de Pierrebourg est journaliste au Journal de Montréal. Correct qu’on en parle. Mais est-ce que cela mérite de faire la une avec plusieurs pages qui suivent?
Dans le cas d’Éléonore Mainguy, elle a déjà fait les manchettes de presque tous les médias depuis plusieurs années. Rien de nouveau dans son discours qui mériterait la une du Journal de Montréal. Encore une fois, qu’on en parle, puisqu’elle a déjà été très médiatisé, c’est correct. Mais pas à la première page, réservé aux nouvelles importantes de l’heure.
Un point commun pour ces deux livres, ils sont publiés aux Éditions Stanké. Il faut cependant se souvenir que les Éditions Alain Stanké ont été vendu au groupe Québécor. Dans la même semaine, le Journal de Montréal fait donc la promotion de livres qu’il publie lui-même. Il en fait la une du Journal de Montréal comme s’il n’y avait aucune autre nouvelle importante au Québec.
Le Journal de Montréal aurait pu se donner des pages de publicité ou inscrire publi-reportage.
Est-ce cela la définition d’un conflit d’intérêt? Comment le rédacteur en chef, Dany Doucet, a pris la décision de mandater Brigitte McCann et Valérie Dufour pour faire ses reportages? Est-ce une commande directe de Pierre Karl Péladeau? Ou de l’un de ses sbires qui lui veut son bien parce qu’il serait à la commission sur la vente de livres? Comment on réagit Brigitte McCann et Valérie Dufour en tant que journalistes devant ses commandes? Encore une fois, il faut se souvenir que Brigitte McCann avait vécu le même avantage lorsqu’elle avait publié son livre sur la secte de Raël.
Pendant ce temps, les citoyens attendent des journalistes des nouvelles de ce qui se passent dans leur communauté et dans le monde.
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D’une part, Mme Dufour, sachez que j’ai eu tout comme vous accès au livre de Mme Mainguy. J’ai même été consulté pour aider Mme Mainguy dans certaines sections du livre, ce qui explique possiblement les remerciements à mon égard à la fin de celui-ci.
J’ai passé Mme Mainguy en entrevue il y a près de 2 ans et j’ai dénoncé les actions des Casinos et de Loto-Québec depuis l’ouverture du Casino et ce, dans plusieurs reportages.
Les sujets sont d’intérêts publics et nous devons en parler. Mon questionnement est cette synchronicité de la une du Journal de Montréal avec la sortie du livre. Dans le cas de Mme Mainguy, elle fait des entrevues depuis plusieurs années sur ce sujet. Pourquoi attendre 2 ans plus tard, lorsque Québécor publie son livre pour en faire la une? Le sujet étant d’intérêt public pourquoi n’avez-vous pas fait la une du Journal de Montréal il y a 2 ans en même temps que Reflet de Société, Tout le monde en parle, la Semaine et tous les autres médias qui ont couvert Mme Mainguy à l’époque?
Ce ne sont pas les sujets qui sont vides de sens. La nouvelle est dans le sujet développé par les auteurs. La sortie du livre, tant qu’à lui n’est pas une nouvelle.
D’autre part, un livre, comme tous les documents que nous recevons sont une source d’informations et font partie de la recherche. Mais est-ce acceptable que l’article ne soit basé que sur le livre? Un travail journalistique n’aurait-il pas exigé d’aller sur le terrain et poser des questions, trouver une contre-partie…?
Voilà la différence que je questionne.
Au plaisir, Mme Dufour.
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Si je vous comprends bien, le fait qu’il y ait une trentaine d’islamistes sous surveillance à Montréal n’est pas une nouvelle. Si je vous comprends bien, les citoyens connaissent tout des coulisses des casinos québécois. Ils savent comment Loto-Québec forme ses croupiers et quelle est la clientèle réelle des maisons de jeu.
Avez-vous lu les deux ouvrages pour vous faire une tête avant de conclure qu’ils étaient vides de nouvelles? C’est pourtant ce que Brigitte McCann et moi avons fait. Soit, nous avons eu les livres en exclusivité, mais nous ne sommes pas les premiers journalistes à avoir ce genre de privilèges. J’ai procédé de la même façon que je procède quand j’obtiens des documents dans une enveloppe brune.
On m’a demandé de lire l’ouvrage et de donner mes conclusions, ce que j’ai fait. J’ai conclu que la portion témoignage du livre était intéressante et c’est sur cet aspect que j’ai insisté. Pas plus. Pas moins.
Valérie Dufour
Journaliste
Journal de Montréal
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