Quand les politiciens font semblant d’écouter
La semaine dernière j’ai fait un test sur les réseaux sociaux avec nos politiciens. Les politiciens ont coulé le test des réseaux sociaux!
Raymond Viger | Dossiers Politique, Internet
C’est la mode des réseaux sociaux. Tout le monde s’y retrouve. Ça fait cool. On tente d’aller chercher un nouveau public. D’être plus proche du peuple…
Les politiciens ont-ils réussi leurs entrées dans le monde des réseaux sociaux?
Pour en avoir le cœur net, j’ai fait un petit test. Lundi le 6 août à 19:00 heures, je publie une question à débattre sur les plusieurs comptes Facebook et Twitter de nos politiciens. Je fais un lien sur un billet où je débat cette question et où je propose l’abolition des partis politiques.
Est-ce que les partis politiques sont antidémocratiques?
Pour Facebook, j’ai publié la question sur les comptes de Léo Bureau Blouin, Pauline Marois, Françoise David et Amir Kadir. Contrairement aux autres politiciens, Jean Charest a une page Facebook mais il est impossible d’y publier un commentaire. J’ai donc été obligé de mettre un commentaire à la suite d’une de ces publications.
Pour Twitter j’ai lancé un message direct à François Legault, Christine St-Pierre et Denis Coderre.
Aucune réponse de ces politiciens. Sur Twitter, un de mes amis m’a répondu à partir du message laissé à Denis Coderre. À partir de la page Facebook de Léo Bureau-Blouin, 2 internautes ont fait quelques échanges avec moi.
L’actualité et les blogues de politiciens
Vivant l’indifférence totale des politiciens sur Facebook et Twitter, L’actualité offre 4 blogues de politiciens. Un blogueur par parti politique. Le 9 août à 6:00 heures du matin, je tente ma chance de ce côté. Je laisse mon commentaire aux 4 politiciens: Alain Paquet pour le parti Libéral, Jean-François Lisée pour le Parti Québécois, Mario Asselin pour la CAQ et Andrés Fontecilla pour Québec Solidaire.
L’actualité, jouant de prudence, mes 4 commentaires à ces politiciens se retrouvent en attente dans le système de modération. Le lendemain, mes commentaires se retrouvent à la poubelle des politiciens sauf celle d’Alain Paquet.
Si on fait une synthèse du début de la carrière de blogueurs-politiciens, avec son seul texte de présentation, Andrés Fontecilla de Québec Solidaire n’avaient reçu aucun commentaire en 4 jours.
Alain Paquet du Parti Libéral avec 2 billets n’avaient aucun commentaire, sauf le mien qui est demeuré en modération plus longtemps que pour les autres blogueurs. Malgré tout, comme pour les autres blogueurs, au lieu d’engager le débat, j’ai été mis à la poubelle.
Mario Asselin a mis en ligne 3 billets. Il a reçu 8 commentaires mais il n’est intervenu qu’une seule fois.
Dans le cas de Jean-François Lisée, il a publié 9 billets sur son blogue qui ont générés 131 commentaires. Mais Jean-François Lisée n’est jamais intervenu. Il émet, mais écoute-il? Veut-il vraiment débattre?
Ces 4 politiciens sont-ils de vrais blogueurs?
Ici, pour éviter le conflit d’intérêt, je n’utiliserais pas ma définition d’un blogueur que j’ai publiée dans mon livre, mais plutôt celle que Mario Asselin (le même qui vient de faire le saut en politique) nous a livrée en 2007 en répondant à un mandat de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ):
Le blogue est un outil de conversation, pas seulement une présence Internet. C’est une communauté que l’on tisse, un réseau avec lequel on accepte d’interagir. C’est l’échange avec les lecteurs, le référencement à ce qui se dit ou se fait ailleurs sur le web, et la participation à d’autres blogues qui distingue le blogueur et sa blogosphère des simples pages personnelles. Le carnetier offre un point de départ pour la réflexion à ses lecteurs et un réseau qui leur permettra d’enrichir cette réflexion, à laquelle il participe dans les commentaires. Toujours, on a conscience de la présence des autres, que l’on guidera vers d’autres choses tout en les invitant à enrichir notre propre expérience virtuelle.
Je n’émettrais pas de commentaires sur cette question. Je vous laisse tirer vos propres conclusions.
Est-ce que j’ai aimé cette expérience?
Même si les politiciens sont demeurés muets pendant toute cette expérience, j’ai eu l’occasion d’avoir 46 commentaires avec 11 internautes différents.
Des internautes qui, au lieu d’échanger avec les propriétaires des pages Facebook ou Twitter ont commencé à échanger avec moi. Une moyenne d’un peu plus de 4 commentaires par internautes.
Pour la majorité, de nouveaux internautes qui ne me connaissaient pas. Nous avons eu un débat sur les positions que j’ai présentées. Nous avons tous enrichis notre réflexion. Qui sait, peut-être que certains m’adopteront et resteront fidèles à mon blogue.
Cette expérience aura généré un trafic supplémentaire sur mon blogue.
En commentant ainsi avec des internautes sur des pages Facebook et Twitter des autres, j’ai l’impression de leur voler du trafic, de faire leur travail de blogueur et d’établir une relation avec leurs internautes. Mais puisque les politiciens n’ont pas encore compris comment se vivent les relations dans les réseaux sociaux, il faut bien que quelqu’un habite le cyberespace qu’ils n’ont pas encore occupé.
Contrairement à notre société, la blogosphère est démocratique. Tout le monde peut y prendre sa place et s’exprimer. Mais ici on parle de démocratie. Un mot que certains politiciens n’ont peut-être pas encore bien développé.
Lien vers la définition d’un vrai blogueur de Mario Asselin.
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Je pense que nous sommes rendu à une réforme radicale, complète et en profondeur. Il y a trop de mauvaises herbes dans un jardin où on ne sait même plus à quoi ressemble une vraie fleur.
Raymond.
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Bonsoir Raymond,
C’est une question très pertinente que tu poses et qui mérite qu’on s’y attarde pour en débattre. Malheureusement, les politiciens et les partis politiques semblent faire l’économie de ce débat.
De bonnes solutions ont déjà été proposés afin de réformer notre démocratie et notre système politique parlementaire: le scrutin proportionnel, une loi pour instaurer le vote obligatoire et les élections à date fixe. Mais est-ce que ces solutions seraient suffisantes? Font-elles office de « plaster » sur un malaise plus profond chez les citoyens-électeurs?
Peut-être changeons-nous tranquillement d’ère et que les partis politiques ne répondent plus aux aspirations des gens… Ou peut-être avons-nous besoin de réformes politiques radicales…
Anders
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Bonjour M. Asselin.
Quand on voit les partis politiques gaspiller son temps à chercher les poulx dans le parti adverse comment peut-on considérer que les élus travaillent ensemble?
Quand on voit le financement des partis devenir plus important que le bien-être de la société et que ce financement est source de fraude, l’élimination des partis éliminerait cette corruption.
Raymond.
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La modération (approbation / rejet) des commentaires sur le blogue de L’actualité est assurée par un employé du magazine. Aucun des candidats ne doit s’occuper de cela.
À votre « question lancée », je réponds « non, je ne crois pas ». Pour bien répondre aux besoins de la société, les élus doivent travailler ensembles et je crois que les partis politiques favorisent davantage la coopération qu’il ne paraît.
Au plaisir,
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Bonjour M. Asselin.
Merci pour votre présence.
Pour la modération sur L’actualité qui a bloqué mon commentaire, est-ce que c’est un employé de L’actualité qui fait ce travail ou si chacun des 4 blogueurs politiques qui décident de laisser passer ou non un commentaire?
La question qui est lancée: les partis politiques sont-ils antidémocratiques? Si les députés étaient tous indépendants et travaillaient en fonction des citoyens qu’ils représentent, aurions-nous un meilleur système politique? Si au lieu d’avoir des partis politiques qui s’entredéchirent entre-eux, nous avions des députés qui travaillaient tous ensemble pour une meilleure société, aurions-nous un système politique mieux adapté à nos besoins?
Au plaisir,
Raymond.
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Je serais donc en contradiction avec moi-même selon vos dires ?
Peut-être…
J’interviens avec plusieurs commentaires à la suite d’entrées sur Facebook, je réponds aux questions sur Twitter et comme je le fais ici, j’offre parfois mon commentaire sur des billets de blogue où on m’interpelle.
Je vous laisse tirer vos propres conclusions…
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