Raymond Viger | Dossiers Société, Nicolas Sarkozy, GraffitiJournal de Montréal

Des jeunes me soulignent qu’ils sont régulièrement sujet d’abus de pouvoir exercé par les policiers. Ceux-ci, sans aucune raison, se permettent d’enquêter des jeunes. Cela veut dire se retrouver les mains au mur, les jambes écartées tels de véritables criminels. Fouillés, des claques en arrière de la tête, un discours provocateur des policiers qui tentent de faire monter la pression.

Des jeunes battus, commentaires peut-être pas crédible. On peut se dire qu’ils l’ont cherché, qu’ils ont sûrement dû faire quelque chose de répréhensible. Des intervenants d’organisme communautaire (association), me confirment que le scénario est véridique et constant. Deux de ces intervenants se sont fait battre par la police et emprisonnés. Eux aussi ont dû le chercher. Après tout un intervenant jeunesse, un adulte qui prend la défense de jeunes marginaux, c’est sûrement un fouteur de trouble, un socialiste, communiste ou autre.

Le premier se retrouve dans le local de son organisme avec des jeunes. Il assiste, impuissant à la vérification par la police de deux jeunes. Ceux-ci se retrouvent les mains dans la fenêtre du local. Les policiers les poussent constamment. L’intervenant a peur que la fenêtre se brise sous le choc de ces jeunes qui se font pousser par les policiers. Il sort et avise les policiers que la fenêtre n’est pas solide et qu’elle risque de se briser et de blesser quelqu’un. Il se fait engueuler et provoquer par les policiers. Il ne répond pas. Pas question d’embarquer dans le jeu de ceux-ci. Ils repartent pendant que l’intervenant retourne à son groupe de jeunes.

Trente minutes plus tard, une vingtaine de policiers entrent en trombe dans le local. Un des policiers présent au moment de la fouille des jeunes montre du doigt l’intervenant en disant : «C’est lui». Les policiers lui demandent de s’identifier. Il se lève en mentionnant qu’il doit aller chercher ses papiers dans le vestiaire. Au même moment, les policiers lui sautent dessus et le plaquent au sol, la matraque sur la gorge comme s’il était pour se sauver ou sortir une arme. Il a de la difficulté à respirer. Il commence à devenir bleu et va bientôt tomber dans les pommes. Une des administratrices de l’organisme, une grand-mère de 75 ans me dit qu’elle a dû intervenir pour que les policiers diminuent la pression sur l’intervenant. Elle avait peur qu’il l’étouffe. L’intervenant se retrouvera en prison et se fera tabasser quelque peu.

Un autre intervenant c’est aussi fait arrêter et tabasser par la police. Vous me direz qui lui, il l’avait cherché. Il existe une expression en France pour désigner les policiers : «Les Sarko-cops ». Sarko comme dans Sarkozy et cops pour policier. Sarkozy a été le responsable des pouvoirs policiers. Celui qui demande à devenir président de la République française! Les jeunes qui se font tabasser ont créé cette expression. Pas très poli, mais bon, ce sont des jeunes. Qu’un intervenant endosse l’expression et l’utilise, c’est criminel et cela mérite bien d’être battu par les policiers et de passer 24 heures en prison. Au moment de le relâcher, le gardien lui ouvre la première porte de la prison, mais pas la deuxième. Pris dans le sas, ils l’ont fait attendre 3 heures avant de lui ouvrir la deuxième porte lui permettant de sortir. « Excuse-nous, on t’avait oublié. » Un autre de répondre : « On ne t’avait pas vu! » Quelle ironie!

Des parents me racontent que lorsqu’ils voient un jeune se faire enquêter, même s’ils ne connaissent pas le jeune, ils s’arrêtent et observent la scène. Parce que les policiers français sont moins brusques avec les jeunes quand il y a un témoin qui les observent. Pour que les parents en soient rendu là, il y a sûrement matière à réflexion.

On peut comprendre qu’il existe une tension énorme entre les jeunes marginalisés et les institutions policières. Ces jeunes marginalisés se retrouvent en très grande partie dans les cités, ces habitations souvent délabrées et mal entretenues dans lesquelles la société française entassent les gens à faible revenu et les immigrants.

En France, un policier ne va pas dans une cité pour le plaisir d’y aller. Ce sont les équipes spécialisées, les CRS qui y vont, ce que nous appelons en Amérique de Nord les S.W.A.T.. Ce ne sont pas des policiers communautaires chargés de rétablir la communication avec les jeunes.

Un jour des policiers poursuivent deux gamins. 10 et 12 ans. Ceux-ci sont effrayés et ne veulent pas être pris par la police. Ils se sauvent. La première cachette qu’ils trouvent est un local ou ils n’auraient pas dû entrer. Des équipements sous haute-tension s’y trouvent. Les deux gamins meurent électrocutés.

C’est la consternation et le deuil pour les jeunes de la cité. Ils s’attendent à ce que Sarkozy se prononcent, fassent quelque chose. Sarkozy va visiter une cité. Il dit à une citoyenne qu’il va nettoyer la place de la racaille qui s’y trouve. Les jeunes attendent la suite, que Sarkozy se rétracte, fasse des excuses.

Après 2 jours, toujours rien. Une première automobile flambe. Toujours rien de la part de Sarkozy. Le feu se propage.

Qui est responsable de cette flambée de violence en France? Un gouvernement qui n’écoute pas ou des jeunes qui veulent être entendu?

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